NI FAIT NI À PHÈDRE

Phèdre, de Jean Racine
mise en scène de Patrice Chéreau
Au Théâtre de l'Odéon - Ateliers Berthier - Paris 17è
(jusqu'au 26 avril)
Informations / réservations : 01 44 85 40 40
Serge

Phèdre, c'est la trahison de la loi des hommes et de la nature. La mère aimante, coupable d'un amour interdit. Une reine qui commet l'acte le plus réprimé : l'inceste. Intrigues, pouvoir, confidences, croyances et déceptions rythment l'évolution de la pièce. Une histoire d'extrêmes, comme l'est la tragédie. Mais cette tragédie mise en scène par Chéreau est transformée en drame banal, une sorte de fait divers de gazette criminelle.
Phèdre avait tout d'un spectacle très attendu : un retour de Chéreau sur les planches, un texte classique parmi les classiques, des comédiens brillants... et on reste pourtant assez peu convaincus par un spectacle en demi-mesure. La configuration spartiate de la salle (salle provisoire pendant les travaux du Théâtre de l'Odéon) participe peut-être à cet inconfort permanent pendant la représentation.
On attendait donc une grande Dominique Blanc interprétant la magnanime reine, on a eu les longs sanglots d'une femme ordinaire... On attendait de l'élan, de la vie, une incarnation des tourments, une souffrance infinie pour déclamer les beaux alexandrins. A l'exception de Pascal Greggory, qui interprète un Thésée majestueux, les acteurs restent dans le jeu, pas dans la passion brûlante et dévastatrice du crime. Et le spectateur ne rentre pas dans le jeu, n'est pas emporté par la violence, la force et l'intrigue. Les acteurs semblent livrés à eux mêmes, sans direction. Trop légère parfois, trop pesante d'autres fois, il n'y a pas de justesse dans la représentation. A voir... pour écouter le texte.

POUR REPLONGER AVEC LE TITANIC

Trésors du Titanic
Expo à la Cité des Sciences & de l'Industrie- Paris 19è
(jusqu'au 31 août)
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 18h et jusqu'à 19h le dimanche. Fermé le lundi / l'accès à l'exposition ferme à 16h30 (17h30 le dimanche)
Réservations : 08.92.69.70.72
Vincy

Dans le sillon du succès phénoménal du film de James Cameron, une exposition fut créée pour revivre l'aventure de ce paquebot démesuré. Ce sera le principal défaut de cette manifestation trilingue : elle semble formatée pour un public américain. On s'attarde peu sur la technologie, sur les explications physiques du naufrage ou même sur les détails techniques du bâteau. A ce titre, nous restons à quai. En revanche, les organisateurs ont souhaité tirer sur la corde sensible avec les souvenirs, les objets, les anecdotes et surtout les parcours humains des rescapés comme des sacrifiés. Nous naviguerons ainsi, avec une musique un peu trop proche du film, des chantiers navals aux pierres tombales : il ne manque plus que Céline Dion au détour d'une reconstitution de cabine et Di Caprio en haut du grand escalier. La plus belle salle est sans aucun doute celle reproduisant l'ambiance de la fameuse nuit : ciel étoilé, mer noire, froid polaire, bruit des vagues et sons de l'orchestre. On s'y croirait.
Relativement peu interactive, et très commerciale, l'exposition reste p&dagogique et ludique. Un bel itinéraire où l'on arrive à bon port (entre la boutique et les programmes d'animation), avec l'expérience unique d'avoir croisé quelques fantômes d'un mythe lourds de symboles.

EN BREF....

- La beauté documentaire
Exposition au Musée d'Orsay (Paris), du 8 avril au 29 juin 2003.
Une belle série de photos du XIXème siècle, permettant de révéler les détails des objets ou des vues illustratives assez uniques.