- Septembre 2004
- Le film : Le mécano de la Générale
- Achat : Le mécano de la Générale
-
Achat : Nova fait son cinéma
- Achat : Electronic cinema 2
- Achat : La mauvaise éducation - Achat : la terre vue du ciel

 

 
SEPTEMBRE 2004

EN AVANT LA ZIZIQUE!

par Vincy

L'avantage des disques dont je vais vous parler c'est qu'ils sont difficiles à trouver sur les sites de P2P et donc compliqués à pirater.
Commençons par Joe Hisaishi. Compositeur de Kitano et Miyazaki, MK2 a fait appel à son immense talent de symphoniste et de mélodiste (ses airs vous entêtent en une projection) pour illustrer le chef d'oeuvre de Buster Keaton, Le mécano de la Générale. De ce film muet, on retiendra ainsi les images et cette partition musicale, séduisante, vindicative, jamais ennuyeuse. Lorsqu'il avait joué "live" sa musique lors d'une projection exceptionnelle à Cannes, en mai dernier, les spectateurs assistaient religieusement à l'événement. Il avait créé la musique parfaite pour épouser le délire burlesque et romanesque de Keaton.

MK2 ne s'arrête pas là dans notre initiation musicale. Avec Nova fait son cinéma, Nicolas Saada fait revivre le son de son émission, sur la célèbre radio "impertinente" et "branchée" de la FM parisienne. Spécialiste du cinoche, intarissable sur les bandes sonores, voici une compilation. 11 ans après ses débuts sur l'antenne, voici, donc, 24 morceaux colorés et mémorables, de Mancini à Herrmann, de Schifrin à Delerue, de Barry à Legrand, de Morricone à Williams. Peu importe les films, il ne reste que des oeuvres imprimées dans notre mémoire, mélangeant confusément les notes et les images.

Signalons aussi chez MK2, Electronic Cinema 2, dans la grande tradition des albums d'ambiance (c'est à dire répétitif et sans paroles). "Depuis quelques années déjà, les musiciens électroniques se sont inspirés du cinéma, en citant notamment, à l’aide de samples et de références, les grands compositeurs de l’âge d’or de la bande originale : Ennio Morricone, John Barry, Lalo Schiffrin , ou encore François de Roubaix ." Ici on retrouve ainsi des extraits cultes de Trainspotting, Ocean's 11, Metropolis, The Matrix, Memento, Pi, Run Lola Run, et Carpenter, que l'éditeur semble vénérer. Ca peut aussi devenir un jeu de soirée : devinez lequel de ces morceaux est de Moby, Danny Elfman, Propellerheads? C'est quand même mieux que de se faire une soirée "revival" avec les chansons de Podium, non?

Et si l'on vous parle tant de "soundtracks", c'est tout simplement parce que la profession des compositeurs de musiques de films essaient de s'affirmer en France. Aussi, saluons l'initiative de Cinefonia de sortir les musiques de Pierre Adenot (Kennedy et moi, A la petite semaine) et Hélène Blazy. Adenot est avant tout le compositeur des films de Jean-Pierre Améris, puisque le disque réunit 4 partitions créées pour ses téléfilms et ses premiers longs métrages. Vivante, légère, sa musique s'accorde bien même sans les images, flirtant avec le jazz, aux confins du blues. Quant à Blazy, violoniste de formation (et elle est restée fidèle à son archer), elle a composé des oeuvres variées et populaires, harmonieuses et sensibles. On lui doit notamment la musique d'Un coupable idéal, Oscar du meilleur documentaire en 2002.

A ces artistes méconnus, il ne faudrait pas oublier la B.O.F. de La Mala educacion, sortie simultanément au film. Alberto Iglésias (rien à voir avec Julio) a eu l'audace de transformer un hit composé par l'immense Mancini, Moon River, autrefois entendu dans Breakfast at Tiffany's (avec Audrey Hepburn) en chanson de western dans un film noir espagnol. Rien que pour cet extrait, il vous faut l'album.

Enfin, pour conclure, il serait dur de ne pas parler (en attendant Dogora) de la B.O.F. de La terre vue du ciel, film-images de Renaud Delourme. Si les voix de Giraudeau et Hugon interprètent les photos de Yann Arthus-Bertrand, le film prend son ampleur avec la musique d'Armand Amar. Les voix s'élèvent, polyphonies ou incantations world music. Les violons font le reste. Difficile de ne pas être touché. Ce n'est pas Peter Grabriel (Passion). Nous sommes là, plus proches, des intonations de Gabriel Yared. Cela reste une jolie invitation au voyage, dépaysante, tout en étant familière.


 
 
   (C) Ecran Noir 1996-2004