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LE SAUVAGE
Une comédie culte. Et hit. Deneuve meets Montand.
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Sortie en France en 75
Production: Lira Films, Produzioni Artistiche Internazionali
Réalisation: Jean-Paul Rappeneau
Scénario: Jean-Loup Dabadie, Elisabeth Rappeneau, Jean-Paul Rappeneau
Photographie: Pierre Lhomme, Antoine Roch
Musique: Michel Legrand
Montage: Marie-Josèphe Yoyotte (103 minutes)
Casting:
Catherine Deneuve (Nelly)
Yves Montand (Martin Coutances)
Luigi Vannucchi (Vittori)
Tony Roberts (Alex Fox)
Dana Wynter (Jessie Coutances)
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HISTOIRE
Martin est un ours, solitaire, râleur, mais une bonne âme. Il fuit les ennuis, et cherche la tranquillité. Il croise Nelly un soir, à Caracas. Une superbe femme qui fuit son mariage, qui attire les ennuis, l'emmerdeuse type.
Tout se complique quand Nelly décide de voler un tableau célèbre à son ex qui lui doit de l'argent. Son mari et son ex la poursuivant, elle s'accroche à Martin, qui retourne dans son île des Caraïbes.
Nelly découvre que Martin est avant tout un "nez", des plus fameux, et un fin cuisinier. Tandis que Martin commence à se faire apprivoiser par la belle. Même si leur orgueil les empêche de s'avouer leurs sentiments.
Mais le carnage est inévitable: Nelly est retrouvée par ses "hommes", Martin est repris par son ex-femme, et rattrapé par son passé. Leurs destins les écartent. Pour combien de temps?
CRITIQUE
BUZZ
Un duo de rêve (deux stars magnifiques), un scénario rebondissant (cascades, poursuites, obstacles...), des décors exotiques (Vénézuela, mer des Caraïbes, New York...), et une love story style Je t'aime moi non plus, on n'avait pas vu ça depuis les tribulations de De Broca avec L'Homme de Rio (co-écrit par Rappeneau d'ailleurs)!
Deneuve-Montand. L'une est un mythe à faire fondre les banquises, l'autre est une légende qui a fait craquer Marilyn. Le tout sous l'oeil alerte d'un Rappeneau toujours coquin et cocasse. Second film avec Deneuve, il tournera quelques années plus tard avec Montand, de nouveau.
Ici, il leur offre un face à face digne de Capra ou de Hawks, où la femme entraîne des tornades de catastrophes, tout en menant par le bout du nez tous les hommes qu'elle piège.
Il s'agit d'une constante chez Rappeneau. La femme est un idéal précieux et rare, une insatisfaite et une pudique, une chieuse et une amante (aimantant). L'homme est toujours à sa recherche, à sa poursuite, en quête de cet inaccessible objet du désir. Tantôt las et baissant les bras, tantôt héros prêt à se casser le cou. L'homme doit mériter la belle. Et la belle, avec son sacré caractère, lui invente des dragons à terrasser.
Il y a des ennemis (les autres mâles), et un passé qui rattrape l'homme. Ici Martin doit composer avec son ex-femme et le contrat qui le lie à une multinationale. Le héros doit assumer ses erreurs avant de conquérir son graal.
Deneuve est très à l'aise dans ce rôle de délurée. Sexy, volontaire, cassante et séduisante, elle semble manipulatrice, alors qu'elle ne cherche qu'une certaine serrenité. Et Montand ne peut que craquer devant tant d'intransigeance. Jusqu'à l'obsession.
Elle commence mariée, immaculée, s'ennuyant. Elle finit en salopette, en train de peindre une ferme, heureuse. Rappeneau n'a pas résisté: Deneuve est toujours belle et il le montre en répétant l'ultime scène plusieurs fois.
Au final, 2 373 500 entrées en France. 9ème film le plus vu de l'année 75.
Le Sauvage est un des plus gros hits de Deneuve en France. Et un classique du dimanche soir pour la TV. Le rôle de Deneuve est si marquant que son personnage symbolise à la fois la féminité et le féminisme.
Dabadie (scénariste) écrira d'ailleurs une chanson parlée au chanteur québécois Robert Charlebois où il annonce qu'il va regarder le pianiste de son bar "comme Catherine Deneuve regardait Yves Montand dans le Sauvage". Déterminée à obtenir ce qu'elle veut.
Montand et Deneuve se recroiseront de nouveau: dans Le Choix des Armes d'Alain Corneau, où elle jouera sa femme, et à Cannes en 87. Montand y sera président et invitera Deneuve à remettre la Palme d'or (accordée à Pialat).
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