Les technologies permettent aujourd'hui de pirater un film. Un lecteur DVD-MP3-DivX, vendu dans tous les grands magasins, s'achète à partir de 400 euros. Qui résisterait à la tentation quand le prix de la place de cinéma est de 9 euros ? Le piratage est entré dans les mœurs, que ce soit en musique ou dans le cinéma. Fléau pour les artistes et les producteurs, il n'en demeure pas moins une réalité qui prend sa source dans tous les engrenages du système. Après tout, à force de faire payer pour du vide, le consommateur se décourage ou devient un vrai comparateur de tarifs. Tout aujourd'hui se reproduit à l'infini : l'information (un magazine de cinéma très connu - à 5 euros - vous livre une l'auto-interview d'Almodovar qui n'est autre que le contenu du dossier de presse !), les scripts (combien d'histoires vraiment originales, combien de films bourrés de clichés?), le marketing (la grande mode est de faire de la pub aux acteurs pour vendre un film…). Alors pourquoi paierait-on pour avoir accès à ces contenus uniformes quand on peut les obtenir pour rien. Le succès des journaux gratuits et des sites webs est encore la preuve que le citoyen n'est plus prêt à acheter n'importe quoi. Surtout si on l'autorise à copier, pirater, en lui vendant les outils technologiques en toute légalité.