98, année charnière pour IMAX

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      Films / sortie hiver 99
      Island of the Sharks (plongée dans les eaux du Costa Rica)
      Extreme (sports extrêmes)

      Films / sortie 1999/2000
      Galapagos: The Enchanted Voyage (3D, biologie)
      Memories Andrew Lloyd Weber (3D, comédies musicales)
      Ursa Major (3D, science-fiction)
      Flight of Fancy (2D, voyage à travers le temps)
      Star Trek 3D (adapté de la série)
      Space Station 3D (avec la NASA, science)
      China The Panda Adevnture (2D, animaux)

Au pays des géants

1998 aura été une des années historiques pour le format IMAX. D'abord parce que jamais les ambitions n'ont été aussi grandes, et jamais l'industrie du cinéma n,a porté autant d'attention à cette invention canadienne. Ensuite parce qu'aujourd'hui le développement IMAX, salles et films, est si important que ce format, oublié ou négligé par la presse spécialisée, que pour les spectateurs comme pour les professionnels, il s'agit d'un loisir supplémentaire, de débouchés (domaines de créations) nouveaux.

Quelques chiffres. En 98, le format IMAX se sera emparé de 1.5% de part de marché parmi les spectateurs en salles. 16 nouveaux films ont débarqué, 24 sont attendus en 99. A cela s'ajoute la croissance continuelle des salles IMAX. 180 en 98 (deux fois plus qu'en 93), 200 en 99, 300 en 2002. Rien qu'à Montréal, un IMAx dans le Vieux Port, un aux Ailes de la Mode, et un construction dans le centre-ville. Une synthèse parfaite de l'évolution du parc: musée, centre commercial, complexe cinéma.
Enfin Everest sera l'un des 5 films IMAX à passer la barre des 100 millions de $ de recettes dans le monde. Mais celui qui le fera en un temps record. To fly (76), Grand Canyon (85), The Dream is alive (85) et Africa: The Sergenti (94) ont mis entre 5 et 15 années pour atteindre ce niveau. On considère que 100 millions de personnes ont déjà profité d'un film IMAX dans le monde.
Au 27 décembre 98, Everest avait rapporté 55 072 637 $ en Amérique du Nord, 13 581 063 $ dans le monde. Il se jouait dans 60 salles IMAX, en 43ème semaine, avec une constance incroyable: 400 000 $ rien que durant le week-end de Noël et 23ème du Box Office (meilleur rang: 11ème).

Une façon de calculer différente. Cependant l'industrie IMAX n'est pas encore considérée comme viable. Produire des films avec de telles caméras, de telles contraintes techniques, empêchent les créatifs de s'intéresser au sujet. Sans compter le budget explosif pour produire un film sans vedettes, de seulement 45 minutes: T-Rex a coûté 15 millions de $. Difficile de rentabiliser rapidement son investissement, sachant que le parc mondial (180 salles donc) est limité, et qu'avec un nombre croissant de nouveaux films, leur durée de vie se raccourcit.
Un film 2D coût aujourd'hui en moyenne 4.5 millions de $US, un film 3D 10 millions de $. Mais les producteurs ne recoivent que 15% des recettes (contre près du double pour un film classique).
Cela demande donc plusieurs années pour recouvrir les investissements. Pour l'instant, le processus est viable puisqu'un film IMAX a une longévité incomparable: The Wings of Courage de Jean-Jacques Annaud a été classé dans le BO américain durant 2 ans.
Une autre différence est bien sûr dans la répartition du pouvoir. IMAX vend avant tout des projecteurs (location= 7% du billet vendu), et un concept de salles. Ce sont donc les propriétaires de salles IMAX qui ont le pouvoir, et non les producteurs de films.
En clair, un film IMAX distribué dans moins de 60 salles en 98 est condamné fianncièrement.

Transition... Jusqu'à présent, la patience était la principale ressource des producteurs IMAX. Une notion plutôt ignorée par Hollywood. Mais un film IMAX dure: sa diffusion dans une salle s'étend sur 4 ou 6 mois, avec un recette moyenne par salles de 70 000 $ (films 2D) à 100 000 $ (films 3D).
Un hit hollywoodien cartonne à 10 000 $ par salles, ne dure que 4 à 6 semaines, et se distribue dans 2000 salles en moyenne.
Depuis la création du format, 5 films IMAX avaient dépassé le cap des 70 millions de $ de recettes. Mais depuis 4 ans, les hits deviennent de plus en plus nombreux: Wings of Courage, Africa, Across the sea of time, Thrill Ride...
ce qui est inquiétant c'est que ce ne sont pas les documentaires typiques IMAX qui marchent, mais les films à effets spéciaux, ou les divertissements. On comprend que les studios commencent à s'intéresser au format. Mais que deviendra la "touch" IMAX, grand public, familiale, pédagogique?

Frilosité.
Il n'empêche. A part Sony (Wings of courage, Across the sea of time), sous l'impulsion de son ex-président Peter Guber (aujourd'hui directeur de Mandalay, producteur du futur Galapagos 3D), aucune major hollywoodienne ne s'est risquée aux écrants géants.
C'est en train de changer. Paramount prépare un Star tek et Disney est en pourparlers pour un Evita style MTV.
Quant aux producteurs IMAX, ils considèrent qu'ils n'ont pas besoin des studios. IMAX a été rentable sans eux.
Mais le mouvement est inéluctable: Sony a investit 20 millions de $ dans 2 films 3D, construit le Sony Lincoln Square Imax à New York. Everest a été aquis par Miramax pour les droits TV et vidéo, alors que le studio n'a quasiment rien acheté d'autre cette année.
En fait ce qui retient les producteurs de cinéma, c'est l'essence même d'Imax: sa vocation pédagogique, mélangée de plus en plus à une fonction de divertissement.
Car les films IMAX évoulent. De plus en plus ils appartiennent au spectacle, à l'entertainment. De plus en plus de salles sont collées à des centres commerciaux ou des multiplexes, s'éloignant ainsi de son premier public: les parcs naturels, les monuments nationaux, les musées, ...
Incontestablement, IMAX a changé d'époque en 98. Tout le monde est persuadé de son avenir prometteur. L'IMAX est désormais un loisir aux revenus potentiels énormes.
Et les films en productions devraient largement satisfaire la demande.

VT - 09/01/99

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