Chronique de la 11ème édition du Festival Image et Nation Gay et Lesbienne.
Les Gays sortent du Village
Lorsqu'on m'a proposé de couvrir un festival d'homosexuels à Montréal, je n'y ai pas réfléchi à deux fois...
D'une part, les scénarios des films gays sont souvent originaux et prêtent à réfléchir sur les conditions de cette communauté.
D'autre part je me suis lancée un défi personnel de straight provinciale: fréquenter des gays et des lesbiennes pendant 15 jours et aimer ça! Aujourd'hui je peux vous le dire, si on me proposait de couvrir tous les festivals gays du monde je suis partante...
Avant le lancement même de l'évènement, je me suis retrouvée face à des gens adorables, amicaux et sans complexe. Voilà pour preuve une petite anecdote, alors que j'attendais patiemment mon accréditation au comptoir du bar, le Drugstore (transformé en QG du Festival pour l'occasion), j'observais les personnes venues acheter leurs billets. Tout d'un coup, je capte une conversation, un homme brun, très mignon, dans la jeune vingtaine, racontait ses ébats amoureux de la veille : "Pendant 4 heures il était attaché et je l'ai battu...", réellement sans complexe... La bonne humeur était présente et les salles allaient être combles.
Lorsqu'on sort d'un Festival des Films du Monde morose et que l'on se retrouve avec des salles remplies, un public récéptif, on ne peut être que content. C'est exactement ce qui s'est produit, notamment pour des films comme Love is the Devil, qui faisait l'ouverture, Gods and monsters (gagnant du prix du public du Festival),East Palace, West Palace (la salle a été prise d'assaut par la communauté asiatique..) ou encore Relax it's just sex.
Comme nous le savons tous, le "Village" gay de Montréal se situe sur Ste Catherine Est, et franchement il doit être petit!! Tout le monde se connaît dans les files d'attente avant les projections. Mais il faut dire que les rencontres se font facilement, même pour une hétéro... Ainsi, j'ai pu croiser un cinéphile qui allait visionner plus de 20 films, ou encore d'autres personnes qui venaient pour se relaxer après leurs journées de boulot. Les séances étant le soir, Le public s'est agrandit, ne discriminant pas les travailleurs qui avaient droit, eux aussi de profiter de la très bonne programmation du Festival.
Mais revenu un instant à l'ambiance qui régnait dans les salles.
Un vrai succès pour ce Festival qui a bénéficié d'une large couverture médiatique (pas seulement via Fugues, l'hebdomadaire gratuit gay) et d'un public qui a répondu présent tout au long de ces 15 jours, malgré une absence de sous-titres français dans une programmation majoritairement anglophone. |
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