(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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78ième cérémonie le 5 mars 2006 (live from Hollywood!)
Présentateur : Jon Stewart (site web)
Liste des présentateurs : sur le site officiel
Mira Sorvino annoncera les nominations
Oscars d'honneur : le cinéaste, scénariste, producteur Robert Altman, remis par Meryl Streep et Lily Tomlin
The Gordon E. Sawyer award : Gary Demos (pionnier dans les effets spéciaux)
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Commentaire sur le Palmarès
Pile poil à l'heure et très rapide, la soirée était d'un professionnalisme qu'on en attendait quelques couacs. Jennifer garner a faillit tomber. Lauren Bacall semblait alzheimer. Mais non, décidément, tout est trop bien organisé. Même les numéros musicaux complètement ratés : il faut du mauvais goût pour rendre ce genre de soirées kitschs à souhait. Jon Stewart fut parfait dans son introduction, attaquant ses amis démocrates, lui l'anti-Bush parfait : "c'est la première fois que des léecteurs (Hollywood est à 90% démocrate) votent pour des gagnants". L'intro incluait Mel Gibson, Halle Berry, George Clooney et les précédents présentateurs. Grande classe. Humour chic aussi, de la blague attendue aux jokes juifs. Mention à celle sur Bjork et Dick Cheney. Ou le commentaire sur la chanson gagnante de l'Oscar : "un maquereau c'est un peu comme unagent, mais mieux fringué."
On aura donc vu Dollyw Parton, 60 ans, bien retapée mais pêchue, Naomi Watts, Russell Crowe, Jennifer Lopez, Samuel L. Jackson, Jake Gyllenhaal, Chris Ludacris Bridges, et même Clooney présentant le traditionnel In Memoriam : Shelley Winters, Anne Bancroft, Robert Wise, Richard Pryor.
Cohérence. Pryor ayant introduit les gros mots dans l'humour américain, il était logique que les Oscars en fassent autant en acceuillant une chanson de rap avec de l'argot habituellement censuré à la TV. Les thématiques ludiques (film noir, spectacles) alternaient avec les plus sérieuses (l'histoire au cinéma, les films activistes). On nous montre Gandhi, on nous cite Brecht ("L'art n'est pas un miroir, c'est un marteau"), on nous rappelle (Clooney et Jackson) que le cinéma n'est pas déconnecté de la réalité mais parle des problèmes de la société et souvent les anticipe avec flair pour que ce ne soit plus des problèmes.
Si la soirée avait un rythme étrange (captivante dans sa première partie, speedée sur la fin), notons que le palmarès était bancal : Crash et Brokeback se partage les prix les plus prestigieux. Quatre acteurs de quatre films différents se partagent les statuettes. Acteur et actrice pour des personnages réels, seconds rôles pour des films engagés en Afrique et au Moyen Orient. Ajoutons les nominations techniques et esthétiques pour Mémoires d'une Geisha et King Kong. Comme si l'Académie récompensait un peu tous les styles de cinéma... Avec quand même cet Oscar pour Haggis, pour un film qui dépeint le racisme ordinaire à Los Angeles. De loin, le moins bon de tous les nommés, il a semble-t-il bénéficier du statut d'outsider.
Mais finissons avec un constat général : des kimonos du Japon au Manchots frenchys, de la musique sud américaine au réalisateur chinois (une première!), des techniciens néo-zélandais à une nouvelle canadienne, d'un personnage assassiné par la CIA aux Emirats à celui assassiné par un labo phramaceutique au Kenya, de Wallace et Gromit so british au rap so bitch, les Oscars ont été cosmopolites, "world" et même métissés comme jamais.
Commentaire des nominations
Avec 8 nominations, Brokeback Mountain est le favori attendu de ces 78èmes Oscars. Ang Lee pourrait ainsi être le premier chinois a emporté la précieuse statuette. Et le western poursuivre sa réputation d'être le genre de prédilection de la Cérémonie.
Les Oscars, et tous les experts l'avaient prédit, ont réservé leurs surprises, préférant les politiquement incorrect Munich et Crash (Collision) aux consensuels Walk the Line et Orgueil et Préjugés. Polémistes plus qu'académiques, c'est ce qu'il faut retenir des choix de la profession.
A défaut de vrais risques (Cronenberg, Allen, Meirelles, Mellick par exemple), en oubliant la catégorie film étranger (catsatrophiques choix liés à uen pré-sélection d'un autre temps), les Oscars ont zappé Disney pour retenir les 3 alter-cartoons (2D, pâte à modeler et motion capture) les plus palpitants de l'année - comme une mise à pieds du 3D synthétique. Ils ont aussi doublé la mise française dans la catégorie documentaire (nos Pingouins et Le Cauchemar de Darwin).
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On regrettera qu'un chef op' comme Doyle ait été mis à l'écart. Ou que la catégorie film étranger soit aussi peu représentative du cinéma mondial. Mais cela fait partie du "jeu". Une sélection injuste, cruelle, qui va permettre à un film d'emporter le morceau. Et là il faut reconnaître que le film d'Ang Lee se distingue des autres : il n'est pas politique, son montage n'est pas frénétique, ce n'est pas biographique et le casting n'a rien d'une chorale. C'est le film le plus classique, parmi ses rivaux. Etonnamment, il parvient à être nommé pour ses interprétations, alors que la Screen Actor Guild et la plupart des critiques ont préféré celles de Crash (seul Dillon est rescapé) ou Transamerica, Capote, Walk the Line... De même, Munich s'en sort mieux que prévu (réalisateur, film, scénario). Et, outre l'avalanche de nouveaux talents méconnus (jamais nommés, relativement jeunes, films indépendants à faible audience) parmi les comédiens, notons aussi que les performances dans des films plus "légers" n'ont pas été méprisées.
Double nomination pour Clooney (désormais anoblit) qui fera plaisir. L'acteur de Syriana, film épique à la Traffic, pamphlet géopolitique, et le réalisateur de Good Night and Good Luck, métaphore politico-médiatique. Les Oscars ont aimé des histoires plongeant l'Amérique dans ses démons : la violence, le terrorisme, la manipulation des laboratoires pharmaceutiques, l'homosexualité, le pétrole, l'arrivisme, la censure des médias, le racisme...
Nous pouvons toujours critiqué ce genre de cérémonie; reconnaissons, tout de même, que le cinéma américain regarde son époque en face et qu'Hollywood reste une scène de résistance publique aux pouvoirs de Washington.
vincy
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