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Palmarès : la soirée de la femme
Peu de surprises finalement durant cette loooooooooongue cérémonie, malgré quelques "premières" dans l'histoire des Oscars, à commencer par le prix de la meilleure réalisation qui revient (enfin) à une femme, Kathryn Bigelow. Un palmarès déminé d'avance et logiquement dominé par le favori des critiques américains. Pendant toute la soirée, Démineurs et Avatar se sont partagés les Oscars techniques.
Finalement Démineurs aura remporté les deux Oscars les plus convoités : meilleur film, meilleur réalisateur, reléguant Avatar à quelques prix néanmoins pas mineurs, mais purement techniques. Si Bigelow méritait son prix, nous restons convaincus que son film, comme Collision (Crash) il y a quelques années, n'aurait jamais du recevoir tant d'honneur(s). Un Oscar un peu usurpé, donc. Mais soit.
Idem côté animation où Fantastic Mr. Fox, 9 et Coraline avaient d'indéniables qualités supérieures à celles du primé : Pixar a gagné son cinquième Oscar du meilleur film d'animation avec Up (Là haut), accompagné de son premier Oscar (historique) de la meilleure musique. Jeff Bridges a été sacré (enfin) meilleur acteur. Le film Crazy Heart a aussi remporté la statuette de la meilleure chanson.
L'Argentine a triomphé avec l'Oscar du meilleur film en langue étrangère (Dans ses yeux, sortie en France le 23 avril). C'était la sixième nomination dans cette catégorie pour le cinéma argentin, qui avait été, jusqu'à présent le seul cinéma d'Amérique Latine a avoir reçu cette prestigieuse récompense en 1986 (L'histoire officielle). Une première donc depuis 24 ans.
Les Oscars pour les comédiens étaient courus d'avance. Mais Precious a aussi raflé, en plus du second rôle féminin, le prix de la meilleure adaptation. Le favori était le scénario de In the Air, notre chouchou, reparti bredouille.
Sandra Bullock (The Blind Side) a été enfin sacrée, pour bons et loyaux services hollywoodiens (le box office, ça compte). Elle réussit le doublé unique d'avoir été citée comme pire actrice aux Razzie Awards la veille et meilleure actrice aux Oscars.
Un seul Français, finalement, repartira heureux. Nicolas Schmerkin qui a reçu l'Oscar du meilleur court métrage animé avec Logorama, présenté à la Semaine de la Critique à Cannes en 2009.
Nominations : Avatar versus Démineurs
Ex-aequo. 9 nominations pour Avatar de James Caeron, autant pour Démineurs de Kathryn Bigelow, l'ex du réalisateur. David contre Goliath. L'ouverture à dix oeuvres pour le titre du meilleur film a clairement ouvert le jeu aux films de genre. On reste surpris que les Oscars aient complètement snobbé Very Bad Trip. Matt Damon, meryl Streep ou encore Stanley Tucci ne méritaient certainement autant d'honneurs. Avoir zappé les effets spéciaux de 2012 ou préféré Là-haut à Fantastic Mr Fox dans la catégorie suprême montre bien que ce jeu de hasards n'est vraiment pas parfait.
Outre Avatar et Démineurs, quelques films se distinguent : Inglourious Basterds (8 ,ominations), In the Air (6 nominations dans les catégories "reine"), Precious (6 nominations), Là-haut (5 nominations) et District 9 (4 nominations)... Cela montre bien que le cinéma américain de qualité s'est concentré sur quelques films cette année. Mais, hormis In the Air pour sa qualité d'écriture et Avatar pour son épate spectaculaire, aucun n'est vraiment à la hauteur de la statuette.
8 citations pour le cinéma et les techniciens français
D'ailleurs, si le cinéma asiatique est complètement absent, on note une émergence du cinéma latino-américain mais surtout une invasion européenne. Les Français ne sont pas en reste avec Le secret des Kells (animation), Bruno Delbonnel (image, Harry Potter 6), Catherine Letterier (costumes, Coco avant Chanel), Alexandre Desplat (musique, Fantastic Mr Fox), "Loin de Paname" (chanson, Faubourg 36) French Roast (court animé), Logorama (court animé) et bien évidemment Un prophète (film en langue étrangère).
Pour le reste le jeu est ouvert. Les favoris sont connus : Démineurs, Kathryn Bigelow, Jeff Bridges, Mo'Nique, Sandra Bullock, Christoph Waltz, Le ruban blanc, Là-haut... Mais qui sait... des surprises sont toujours possibles. Le lobbying et le marketing peuvent se mettre en campagne.
vincy
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