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UN PALMARÈS COMMUNAUTAIRE
En gagnant 4 Golden Globes, The Social Network est évidemment le grand vainqueur de cette cérémonie et prend une sérieuse option pour les Oscars. Meilleur film dramatique, meilleure musique mais surtout meilleur réalisateur et meilleur scénario : le film sur la création de Facebook emporte les suffrages et allonge sa longue liste de récompenses. Nous ne nous en plaindrons pas : il s'agit bien de l'un des films les plus intéressants de l'année.
Le Palmarès a d'ailleurs plus d'allure que la liste des nominations. Les Golden Globes ont sauvé l'honneur en snobant Johnny Depp ou Burlesque (qui remporte quand même le prix de la meilleure chanson). En récompensant deux fois The Fighter à travers ses seconds-rôles se fait une place au soleil et permet à Christian Bale, 25 ans après ses débuts, de gagner son premier prix majeur. C'est le cas de nombreux primés : Fincher, Giamatti, Leo, mais aussi Natalie Portman (meilleure actrice dans un rôle dramatique) et Colin Firth (meilleur acteur dans un rôle dramatique). Ce dernier apparaît comme le grand favori des Oscars, un an après sa première nomination.
Certes ce ne sont pas des perdreaux de l'année, mais leur talent est fraîchement reconnu, souvent grâce à des choix de films plus intéressants, mais surtout par l'absence des "anciens" : Al Pacino a reçu un Golden Globe mais pour la télévision.
Une seule exception : Annette Bening. Meilleure actrice dans une comédie, c'est son deuxième Golden Globe (après Adorable Julia en 2005). L'actrice est la gagnante qui a le plus de nominations à son compteur, la seule à avoir été nommée trois fois aux Oscars dans le passé. Cette année devrait être la bonne. D'autant que son film, The Kids are All Right, repart avec le trophée de la meilleur comédie. La presse étrangère à Hollywood a finalement décerné ses lauriers à deux sujets contemporains : les réseaux sociaux et l'homoparentalité. Les nouvelles communautés.
NOMINATIONS : A NEW GENERATION
The King's Speech (7 nominations) et The Social Network (6 nominations) vont se disputer un match serré le 16 janvier prochain.
Mais que dire des absences de Leonardo DiCaprio, des films de Polanski et Scorsese, de la présence étrange de Burlesque, ou encore de la double nomination (surestimée dans les deux cas) de Johnny Depp? Sans parler de la catégorie meilleur film en langue étrangère, où l'on remarque l'absence des favoris (Mother, Des hommes et des dieux, Carlos) et la présence du film Le concert.
Les Golden Globes se discréditent un peu plus avec certains choix, disons-le, douteux.
Pourtant il y a quelque chose au Royaume d'Hollywood. Si les comédies nommées démontrent la faiblesse du genre aux USA - hormis The Kids are All Right, aucune ne mérite une citation aussi prestigieuse - on remarque que la "nouvelle" génération d'Hollywood a pris les commandes.
RLes cinq cinéastes retenus sont clairement issus de ce nouveau cinéma américain apparu dans les années 90 et consacrés dans les années 2000. Entre films cultes, formellement novateurs, et succès populaires plus classiques, ils ont réussit à s'imposer à Hollywood. Arnofsky, Fincher, Hooper, Nolan et Russell montrent la voie.
De même les sujets abordés par les favoris (4 nominations et plus) sont dans l'air du temps : homoparentalité, manipulation des rêves, survie extrême, réseaux sociaux... Il est loin le temps des grandes fresques mélodramatiques.
On dénote la même chose du côté des acteurs. Les moins de 45 ans sont à la fête. Mettons à part le favori, Colin Firth, on retrouve quelques unes des plus belles jeunes gueules du système : Franco, Gosling, Wahlberg, Eisenberg, Gyllenhaal. Pareil chez les filles : Portman, Williams, Lawrence, Hathaway, Adams, Stone.
Les stars ne sont pas en reste : Jolie, Depp, Bening, Moore, Spacey, Berry, Kidman.
Enfin côté film en langue étrangère, les Golden Globes privilégie de plus en plus les histoires lacrymales et un formalisme assez traditionnel. C'est tout le problème de cette cérémonie : le pire côtoie le meilleur C'est finalement à l'image de la filmographie du récipiendaire du prix Ceccil B. DeMille de cette année : Robert De Niro, muse de la nouvelle vague américaine (à son meilleur), pouplaire avec des films très formatés, seconds rôles dans quelques productions audacieuses, et fumistes dans des navets.
Dorénavant, tout est entre les mains des as du marketing des studios pour promouvoir leur poulain pour les Oscars.
vincy
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