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QUI VERRA OLIVEIRA
A ne pas rater au Centre Pompidou : du 5 décembre 2001 au 21 janvier 2002
Rétrospective intégrale de l'oeuvre de Manoel de Oliveira. A lire absolument pour découvrir l'univers d'Oliveira : « Manoel de Oliveira » sous la direction de Jacques Parsi, Editions du Centre Pompidou
Le Centre Pompidou célèbre le Maître Oliveira.
"Par cette démarche rigoureuse, Manoel de Oliveira, bien évidemment, courait le risque de ne pas aller au devant du grand public... Car ses films, il est vrai, ne sont pas d'un abord toujours facile. Mais les oeuvres d'art sont-elles d'un accès toujours bien facile ? Oliveira n'aime justement ni le mot, ni l'idée de " public ", qui représente la part du cinéma la plus commerçante, celle qui soumet toute création au souci de la rentabilité. Est-ce à dire qu'Oliveira ne fait de films que pour lui-même ? Bien au contraire. Il affirme que le film ne trouve son achèvement que dans le regard du spectateur. C'est pour le spectateur, pris dans son humanité, son individualité, dans sa dignité, qu'il crée, et non pas pour le monstre dont parle Chaplin dans "Limelight" et qu'Oliveira aime à citer. "
(Jacques Parsi, in Dossier de presse)
Pendant un mois et demi, le Centre Pompidou propose la rétrospective intégrale de l'oeuvre de Manoel de Oliveira. Le réalisateur portugais, âgé aujourd'hui de 93 ans, est considéré comme l'un des plus importants cinéastes. Son style baroque et poétique, trop littéraire pour les uns, trop esthétisant pour d'autres, s'est imposé au fil des années. Si Je rentre à la maison - Cannes 2001 - sorti en septembre dernier était plus « réaliste », il n'en demeure pas moins que la passion du cinéma et de la beauté anime toujours ce vieux jeune homme. Pour preuve : juste avant cette rétrospective qui présente un documentaire réalisé cette année - Porto de mon enfance - Manoel de Oliveira donnait les derniers coups de manivelles de son prochain film, Le début de l'Incertitude, basé sur un texte de la grande romancière Agustina Bessa-Luis.
Dâhommages en prix divers, Manoel de Oliveira se taille une stature de maître de la profession en tournant avec les plus grands : Malkovich, Deneuve, Mastroianni, Piccoli et avec des films emprunts d'un humanisme. Mais ces honneurs n'entament pas la lucidité et le regard critique du cinéaste : l'absurdité de la guerre, l'avidité cupide, l'hypocritie sociale,...
On peut aussi retrouver l'oeuvre intégrale d'Oliveira dans un ouvrage publié par le Centre et les Editions Mazzotta. Outre une filmographie exhaustive, le recueil dirigté par Jacques Parsi, le discret conseiller du maître Oliveira, contient des textes de Joao Benard da Costa, de Renato Berta, de Frédéric Bonnaud ou de Paulo Branco (le producteur d'Oliveira). Enfin, le livre propose trois textes inédits de Manoel de Oliveira intitulés « Prostitutions ».
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