(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Palmarès
- Grand Prix : Karakter (Pays Bas), de Mike Van Diem
- Prix spécial du jury "Coup de coeur" : Serial Lover, de Jame Huth
- Prix d'interprétation masculine : Jan Decleir (Karakter)
- Prix d'interprétation féminine : Virginie Ledoyen (Jeanne et le Garçon Formidable)
- Mention spéciale Interprétation collective : Clandestins (Canada-Suisse), de Denis Chouinard et Nicolas Wadimoff
- Prix du public (jeune) : Gadjo Dilo (France), de Tony Gatlif
- Prix A la Une (Film de 97) : Marius et Jeannette (France), de Robert Guédiguian.
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Pour sa treizième édition, le Festival du Film de Paris change de dates et de lieu.
Il se déroulera du dimanche 29 mars au dimanche 5 avril 1998, à l'Espace Pierre Cardin et marquera le lancement de la saison cinématographique en France.
- Sean PENN est le président du jury de professionnels composé de personnalités représentatives chacune dans leur domaine : Mathida MAY (actrice), Jean-Hugues ANGLADE (comédien et réalisateur), Lolita LEMPICKA (styliste), Mick HUCKNALL (chanteur du groupe Simply Red), Samuel HADIDA (producteur), Patrick MAHE (journaliste), Marc DOLISI (journaliste).
- Des journées thématiques consacrées à un secteur d'activité de l'industrie cinématographique se déroulent sur la semaine en présence de professionnels représentatifs de ce secteur.
Ces journées thématiques axées autour de rencontres et de débats offrent au public une approche concrète du monde du cinéma.
Par ailleurs, des colloques et des tables rondes sont organisés pour les professionnels.
Lundi 30 mars : Journée d'Hommage à Pedro ALMODOVAR en sa présence avec les Cahiers du Cinéma.
Mardi 31 mars : Hommage à Josiane BALASKO en sa présence.
Mercredi 1er avril : Hommage à René CLEITMAN en sa présence et
remise du prix Sacem à Gabriel YARED.
Jeudi 2 avril : Hommage à Jeanne MOREAU en sa présence.
Samedi 4 avril : Hommage est rendu à Claude LELOUCH en sa présence.
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En ce beau dimanche de printemps, la journée avait pourtant bien commencé. L’invitation en main, pour assister à la conférence de presse donnée par Sean Penn, accompagné des membres du jury, nous avais permis d’être face à une figure montante du cinéma américain.
Certes, Sean Penn semblait avoir fait la fête la veille au soir, mais il était là, face à nous et prêt à répondre aux multiples questions provenant d’une salle (à moitié) remplie par les gens de la presse. Nous étions ravis d’apprendre, entre autres, que Sean Penn aimait le cinéma français pour son côté intimiste, et la France en général. Pour la presse, on ne sut pas immédiatement sa position... On ne le sut que plus tard dans la journée.
Bref. La conférence de presse dura environ 40 minutes. On n’apprit rien d’extraordinaire. Car Sean Penn était fatigué : lunettes noires (pour nuit blanche), visage inexpressif, mal coiffé. C’est vrai que les nuits parisiennes sont courtes.
Après ce moment de délectation, nous avons compris que nous venions de vivre un moment privilégié. On avait pu voir et écouter Sean Penn et les jurés... Mais interdiction formelle de les photographier durant la conférence. Non seulement, c’était interdit mais une dame pris des mains de mon comparse son appareil photo... Etait-ce si difficile de le demander poliment afin d’avoir la garantie qu’aucune photo ne serait prise inopinément ? Que voulez-vous, c’est déjà un privilège d’être dans cette salle.
Privilège ô combien illusoire. Le public estime toujours que la presse est gâtée de pouvoir approcher ces gens du cinéma. Grossière erreur. Car après avoir retirées tant bien que mal nos accréditations, clé merveilleuse d’un festival du cinéma, nous souhaitions effectuer quelques photos. Impossible : pour des raisons de sécurité, l’accès au “photo-call” nous était interdit. Encore plus l’accès au bar VIP. Pourtant, j’ai bien lu le dossier de presse : “le bar VIP : ouvert de 12h à 20h15 pendant toute la durée du Festival. Il accueille les personnalités du monde du cinéma et des médias qui se retrouvent dans cet espace privilégié. C’est un lieu convivial pour organiser des rencontres, des rendez-vous, des interviewés... (Accès uniquement avec carte d’accréditation)”.
Hélas, pour des raisons de sécurité, le bar VIP est formellement interdit à la presse. C’est Régine Doloy qui nous l’a dit, avec un grand sourire. Sourire très commercial, mais qui a l’avantage de mieux faire passer la pillule.
Puis, après ces petits déboires, la journée passa, sous le soleil et la douceur de l’air ambiant, pour atteindre son moment crucial en soirée : l’ouverture officielle du festival. La presse était là, les photographes également, pour assister à l’entrée de personnalités plus ou moins connues du monde du cinéma. Sean Penn est passé devant les photographes, sans s’arrêter pour faire la “pose-photo”. Il eut droit aux sifflements à défaut d’avoir son image figée dans la presse le lendemain.
Les photographes avaient pris quelques photos, la presse patientait. Finalement, le clou du spectacle, ce fut l’annonce faite par Christine Quenon : “Nous ne pouvons pas vous laisser rentrer, pour des raisons de sécurité”. Bien sûr, certains ont commencé à hurler, car ce n’est pas comme ça que les choses étaient prévues. Les photographes se sentaient doublement lésés : 4 collègues se trouvaient à l’intérieur (coup de chance pour eux) et allaient donc gagner beaucoup d’argent avec leurs photos...
La presse dans son ensemble a été bafouée ce soir, une fois de plus.
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Dimanche soir, le Festival du Film de Paris a remis ses prix dans ce "palais" mis à la disposition du festival par le couturier Pierre Cardin. Etait-ce un choix judicieux de choisir cet endroit alors qu'il existe de bien plus belles salles sur les Champs-Elysées ?
Ainsi, Jean Tiberi, Maire de Paris, s'est fait sifflé lorsqu'il est venu faire son discours. Johnny Depp, Roman Polanski, Carmen Chaplin ont été applaudis. Puis vient le moment angoissant de la remise des prix.
Le choix était difficile, étant donné la qualité des films en compétition. Aussi, Sean Penn et son équipe de jurés ont dû faire preuve d'un grand professionnalisme pour désigner les gagnants. Et c'est le film néerlandais de Mike van Diem, Karakter qui a obtenu le Grand Prix du Festival du Film de Paris.
Pour le prix d'interprétation masculine, il est revenu à Jan Decleir. Quant au prix d'interprétation féminine, c'est Virginie Ledoyen qui l'a reçu pour son magnifique rôle dans Jeanne et le Garçon Formidable, réalisé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau.
Puis, dans une ambiance très "coincée" depuis le début de la soirée , on remit le prix spécial du Jury à Serial Lover, une comédie noire de James Huth avec Michèle Laroque. Et une mention spéciale fut attibuée aux acteurs de Clandestins, réalisé par Denis Chouinard et Nicolas Wadimoff.
Reste le clou de la soirée. Non pas en terme de prix, bien que le film le mérite amplement et sans discussion, mais plutôt de la manière dont la prix a été remis. En effet, dans la compétition européenne, c'est le film Gadjo Dilo (de Tony Gatlif) qui a reçu "le prix jeune", décerné par un jury de jeunes cinéphiles. Rona Hartner, actrice principale de ce film, est venue récupérer le fameux trophée en forme de Tour Eiffel en nous offrant un one woman show exceptionnel. Cela permis de décoincer tout le monde et rempli la salle d'un moment de joie et d'amour. Car, s'il y eu un moment formidable, ce fut bien celui-là, offert par une actrice généreuse et talentueuse.
Puis, à l'issue de la projection en avant-première du film Comme elle respire, de Pierre Salvadori, la soirée s'est terminée agréablement au Fouquets, sur les Champs-Elysées.
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