(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
Chiffres
413 films, dont
246 long métrages (56 avant-premières)
20 moyen métrages (11 avant-premières)
Palmarès
Comme à Cannes, l'Iran et le Japon à l'honneur.
L'Iran est le grand vainqueur des Festivals de cette année.
Comme le signe d'une renaissance du cinéma iranien amorcée il y a 5-6 ans.
Comme un signal fort politique et artistique à un pays totalitaire qui a su garder sa poésie.
Les deux principaux prix réunissent près de 6 prix toutes catégories conofondues.
- Grand Prix Spécial des Amériques : Gadjo Dilo (L'étranger fou)
- Grand Prix des Amériques, Prix Oecuménique et Prix du Public Air Canada :
Les enfants du ciel, de Majid Majidi (Iran)
- Grand prix Spécial du Jury, Prix de la Critique et Meilleur scénario :
Homère, portrait de l'artiste dans ses vieux jours, de Fabio Carpi (Italie)
- Meilleurs réalisateurs (ex-aequo)
Carlos Saura,Pajajico (Espagne) et
Jun Ichikawa, Tokyo Yakyoku (Japon)
- Prix d'interpération féminine et Meilleure contribution artistique (son) :
Kiss or Kill, de Bill Bennett (Australie) - avec Frances O'Connor
- Prix d'interprétation masculine :
Sam Rockwell dans Lawn Dogs, de John Duigan (Grande Bretagne)
Meilleure contribution artistique (photo) : Un message pas très clair sur la fin du monde, de Jurav Jakubisko (Rép. Tchèque)
- Prix Téléfilm Canada et Prix FedEx du Meilleur film Canadien : La Conciergerie, de Michel Poulette (Québec)
Jury
Présidente: Jacqueline Bisset
et Luiz Carlos Barreto ; Shyam Benegal ; Sergei Bodrov ; Claude Fournier ; Giovanna Gagliardo ; Gerardo Herrero ; Michael Wilmington
|
|
|
21 films en compétition
Une Vraie Conciergerie
Ouverture
Un air si pur de Yves Angelo
Kiss or Kill de Bill Bennett (Australie)
La Guerre de l'Opium de Xie Jin (Chine)
La Blessure de Lumière de José Luis Garci (Espagne)
Petit oiseau solitaire de Carlos Saura (Espagne)
Still Breathing de James Robonson (Etats-Unis)
The Dinner de Barney Casey (Etats-Unis)
les enfants du ciel de Majid Majidi (Iran)
Homère de Fabio Carpi (Italie)
Aimer de Kei Kuma (Japon)
Paradis perdu de Yoshimitsu Morita (Japon)
La ballade de Tokyo de Juni Ichikawa (Japon)
La Magie des Tziganes de Stole Popov (Macédoine)
Le siège de l'âme de Olivier Asselin (Québec)
La Conciergerie de Michel Poulette (Québec)
The James Gang de Mike Barker (Royaume-Uni)
Lawn Dogs de John Duigan (Royaume-Uni)
Svenska Hjältar de Daniel Bergman (Suède)
Un message pas très clair sur la fin du monde de Juraj Jakubisko (Rép. Tchèque)
Une vie et deux sentiers de Alberto Arvelo (Vénézuela)
Ceux qui ne s'envolent jamais de Petar Lalovic (Yougoslavie)
Clôture
The Winter Guest de Alan Rickman (avec Emma Thompson) (Royaume-Uni)
Au total, une sélection très internationale, axée principalement sur l'Asie et l'Europe Centrale.
On note une sous représentation de la France (même si Un Air si pur est en avant-première mondiale) et des Etats-Unis (2 films).
Enfin 4 films sont des premières oeuvres.
----
Toronto de très loin supérieur, et plus ambitieux
Le FFM a beau nous présenter un beau plateau, on ne peut s'empêcher de faire la moue et de regarder le plat du voisin torontois...
Le Egoyan, L.A.Confidential, The Ice Storm et quelques merveilles d'autres festivals ne seront pas présentés aux montréalais. On regrettera l'absence de l'autre Palme d'or, Le Goût de la Cerise, maigrement compensé par un Regard sur le Cinéma Iranien.
Toronto vole la vedette à ce niveau là et risque de mettre en péril le prestige du FFM. La clé du succès d'un festival tient dans l'équilibre entre des films populaires et des oeuvres artistiquement valables. Et tant mieux si, comme pour Un Air de Famille, la qualité et la popularité s'accordent.
Montréal a perdu quelques plumes encore en 97 (et particulièrement avec sa guerre contre le FCMM). Les studios d'Hollywood désertent, y voyant un Festival d'art et d'essai, pour un public non-anglophone. Mais, puisqu'il s'agit d'un festival de catégorie A, on pourrait aussi s'inquiéter sur le fait que seuls 3 des 7 grands prix distribués à Cannes soient hors-compet'- même si Montréal phtotocopie une grande partie des films sélectionnés par Gilles Jacob.
Même les producteurs français n'ont pas réellement fait confiance au festival cette année: la sélection est surtout un Best of de la production du premier semestre (essentiellement des films d'art et d'essai). Aucune Marquise (Toronto), aucun Dobermann (trop violent?) ou même pas de Chabrol (Rien ne va plus n'est ni à Venise, ni à Toronto, ni à New York...).
Montréal vire Rive Gauche-Cahiers du Cinéma
Le Festival est d'ailleurs dans ce ton là: intello-ennuyeux. Peu de films divertissants et grand public (outre Poulette, Cassavettes, Gilou et Falardeau), et beaucoup de cinématographiquement correct: Europe de l'Est, Iran, Japon, Amérique Latine...
Le Japon est assurément la star de cette 20ème édition. Pour les fans du récent Fant'Asia, le choc sera terrible. Un grand écart entre le cinéma d'action et le plus pur académisme.
On s'étonne cependant de la non-présence de certains cinémas européens ou même africains (malgré le sublime Chahine et le fade Ouedreago). Les américains, de leurs coté, n'envoient que quelques films (et pas leurs meilleurs) - le Canada en présente 134! - preuve de leur désintérêt total pour le FFM. Il y a bien le Cassavettes, avec Sean Penn, mais il est produit par un Français.
Le FFM, un événement indispensable, et intéressant
Il y a cependant un peu de magie (le film hommage à Mastroianni), de belles surprises (Western, Ma Vie en rose, Happy Together, Généalogies d'un crime), et de très beaux films, dont le coté social ne vous échappera pas. Un hymne à la Tolérance et à l'Amour dans les thématiques qui ressort beaucoup plus qu'à Cannes (plus axé sur la Violence). Il y aura aussi quelques stars. Et tous ces drapeaux rue Sainte Catherine, symboles d'un art qui n'a pas de frontières.
Car la force du FFM est dans son ouverture sur le monde. Il s'agit de l'unique festival nord-américain à présenter des films venus de Thaïlande ou d'Albanie, du Portugal comme de Corée du Sud. De quoi nous faire ouvrir les yeux sur autre chose que l'industrie spectaculaire que nous offre les producteurs d'Hollywood.
Et pour nous réconcilier avec cet événement majeur, dont l'Étoile palit mais continue à réchauffer nos désirs de cinéphiles, en attendant Un air si pur avec la resplendissante Marie Gillain, en patientant jusqu'à la décision d'un jury présidé par la belle Jacqueline Bisset, voici une bonne nouvelle: le Festival revient au cinéma Parisien!
|
|
|