(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Palmarès
- Soleil d'or long métrage : Estela Canto, un amor de Borges de Javier Torre, Argentine.
- Prix d'interprétation masculine : Jean-Pierre Nohey (Estela Canto, un amor de Borges)
- Prix d'interprétation féminine : Béatrice Agenin (Amélia)
- Prix du Public : Esperando al mesias de Daniel Burman, Argentine.
(2ème : Una noche con Sabrina Love d'Alejandro Agresti, Argentine.
3ème : Estela Canto, un amor de Borges de Javier Torre, Argentine.)
Jury
Valerio ADAMI, artiste italien
Ricardo ARONOVITCH, chef opérateur français
Patrick CAUVIN, écrivain français
France DEGAND, agent
Dominique SANDA, actrice française
Antonia SAN JUAN, actrice espagnole
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MONDO LATINO
Il est rare de voir l'Amérique Latine briller dans les salles de cinéma ou même dans les grands festivals.
On entend parler de temps en temps d'un film cubain, de Ripstein au Mexique, ou du renouveau brésilien...
S'il est vrai que Cannes, Berlin ou Toronto s'efforcent de sélectionner une oeuvre venue d'Amérique latine, peu marquent les critiques pourtant cinéphiles.
La Cita de Biarritz est en cela un bol d'air (marin) frais qui parie sur la diversité culturelle d'une part et sur la curiosité du public d'autre part. Il est sain, et on l'espère pas vain, de promouvoir des cinémas inconnus, oubliés et délaissés. A voir l'état désastreux du cinéma africain, et la vitalité récente du cinéma asitaique, on ne peut s'empêcher de craindre pour l'avenir des films du continent sud américain, faute de prix dans les palmarès internationaux et de parts de marché dans les box offices.
Il y eut bien sûr l'exception de Central do Brasil, il y a deux ans. Et en regardant le cubain Liste d'Attente, on ne peut qu'espérer une renaissance des cinémas locaux. Le marché hispanique est l'un de splus importants du monde, et la diffusion par internet pourrait être une des solutions de sa rentabilité.
La Cita - festival, marché, et forum - est une sorte de promesse pour cet avenir incertain. Dans des pays où les Américains dominent totalement les salles de cinéma, on contstate une résistance forcenée et créative dans des pays comme l'Argentine ou le Mexique. Le manque de budget et l'exigence des publics occidentaux en terme de critères de qualité audiovisuelle forment des obstacles à cette pluralité créative.
C'est l'objectif d'un festival, et de celui-ci en particulier, que de nous faire découvrir les quelques pépites qui échappent à nos regards. Biarritz, c'est l'anti-Deauville. Là où la station normande joue la facilité en déroulant son tapis rouge à des stars américaines qui n'y font que leur propre pub, la cité du surf préfère accueillir images et musiques, artistes et aficionados des autres Amériques.
Compétition
- Amélia de Ana Carolina, Brésil.
- Amores Perros d'Alejandro Gonzales Iñarritu, Mexique. (Cannes)
- El astillero de David Lypszyc, Argentine.
- Esperando al mesias de Daniel Burman, Argentine.
- La ley de Herodes de Luis Estrada, Mexique.
- Estela Canto, un amor de Borges de Javier Torre, Argentine.
- Plata quemada de Marcelo Pineyro, Argentine.
- O dia da caça d'Alberto Graça, Brésil.
- Una noche con Sabrina Love d'Alejandro Agresti, Argentine.
Panorama
- Asi es la vida d'Arturo Ropstein, Mexique. (Cannes)
- El chacotero sentimental de Christian Galaz, Chili.
- La Virgen de los sicarios de Barbert Schroeder, France-Colombie
- Lista de espera de Juan Carlos Tabio, Cuba.(Cannes)
- Rum and coke de Maria Escobedo, Etats-Unis.
- Santitos de Springall, Mexique.
- Nos que aqui estamos por vos esperamos de Marcelo Masagão, Brésil.
LA RETROSPECTIVE "Les Mélos latinos "
Pour inventer le cinéma de demain, regardons les oeuvres d'hier, notamment celles d'un cinéma trop peu connu en Europe. Il s'agira de présenter 15 films représentatifs des grands moments du MELO d'Amérique latine (décennie 50/60) en copies restaurées.
Après avoir présenté des rétrospectives consacrées aux cinémas brésiliens (la Vera Cruz, Joaquim Pedro de Andrade et le tropicalisme), cubain (40 ans de l'ICAIC) et argentin (Leopoldo Torre Nilsson) le Festival de Biarritz rend hommage aux cinémathèques. A l'honneur, les restaurations du Service des Archives du Film du CNC (France) et de la Filmothèque de l'UNAM (Université Nationale Autonome de Mexico), les trésors de la Fundacion Patrimonio Filmico Colombiano et de la Cinémathèque Nationale du Venezuela.
Au programme, des films oubliés ou méconnus de personnalités comme le Mexicain Emilio Fernandez. Son film Pepita Jimenez, mélodrame andalou, est une perle. L'unique long métrage du peintre Adolfo Best Maugard, censeur d'Eisenstein au Mexique devenu son ami, est une Ïuvre réaliste et sensuelle, interdite puis perdue depuis un demi-siècle. Les grands genres populaires (mélo, thriller, aventures, comédies) ont fait la fortune des studios de Mexico ou de Buenos Aires et les délices du public populaire de la France d'après-guerre. La plupart des titres conservés à Bois d'Arcy proviennent de cette époque.
Les premières incursions dans la fiction péruvienne commencent à être restaurées par l'UNAM. En Colombie, une étonnante diatribe anti-yankee datant de la fin du muet a pu être retrouvée. Enfin, les découvertes les plus récentes ne sont pas les moins intéressantes : les débuts des Venezueliens Carlos Enriquez (ancien de l'IDHEC) et Román Chalbaud, ainsi qu'un des premiers longs métrages à faire allusion à la " violencia " colombienne, sans pour autant perdre un certain humour.
Conserver, restaurer et montrer, telle pourrait être la devise des cinémathèques. Encore faut-il qu'elles en aient les moyens et que les relais existent pour favoriser les découvertes. La valeur, la notion même de patrimoine filmique, est liée à la circulation des oeuvres à un moment donné. Sur ce plan, le répertoire latino-américain reste largement à découvrir.
- Sélection :
ARGENTINE :
Adiós Pampa Mia, Manuel Romero (1946)
Pasaporte a Rio, Daniel Tinayre (1948)
Las aguas bajan turbias, Hugo del Carril (1952)
Apenas un delicuente, Hugo Fregonese (1949)
Dios se lo pague, Luis César Amadori (1948)
MEXIQUE :
La mancha de sangre, Adolfo Best Maugard (1937)
Las abandonadas, Emilio Fernández (1944)
Pepita Jimenez, Emilio Fernández (1945)
Rayando el sol, Roberto Gavaldon (1945)
La casa chica, Roberto Gavaldon (1949)
La selva de fuego, Fernando de Fuentes (1945)
VENEZUELA :
La escalinata, César Enriquez (1950)
Ca’n adolescente, Román Chalbaud (1959)
PEROU :
Yo perd’ mi corazón en Lima, Alberto Santana (1933)
COLOMBIE :
Garras de oro, P.P. Jambrina (1928)
El r’o de las tumbas, Julio Luzardo (1964)
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