(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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77ème cérémonie, Kodak theater (Los Angeles)
Hôte : Chris Rock (Beverly Hills Cop II, Dogma, Bad Company, Nurse Beatty et une voix du futur Madagascar)
Hôte pour les Oscars des Sciences et Techniques : Scarlett Johansson (Lost in Translation)
Oscar d'honneur
Sidney Lumet, réalisateur (12 angry men,Dog Day Afternoon, Murder on the orient Express, Network, Serpico, The Verdict)
Horst Burbulla, inventeur de la technique du Technocrane
Jean-Marie Lavalou, Alain Masseron, David Samuelson, inventeurs de la caméra Louma
Prix humanitaire Jean Hersholt: Roger Mayer
Prix technique Gordon E. Sawyer: Takuo Miyagishima
Commentaires sur le palmarès
Déjà félicitons l'Espagne. Depuis le dernier Oscar pour un film français (Indochine, 1992), le pays a reçu 5 nominations catégorie film étranger. Pour 3 victoires. Amenabar compris.
Mais, évidemment, le grand vainqueur est avant tout Clint Eatswood. Film, réalisateur, actrice, second role masculin. Tout le monde a eu son cadeau dans ce film sorti en dernière minute. Warner n'y croyait pas... Pourtant ces 4 Oscars, qui vont faire le bonheur du Box Office, sont à mettre à égalité avec les 4 d'Unforgiven (Impitoyable) (1992, again!) : film, réalisateur, second rôle masculin (Hackman cette fois-ci) et montage. C'est aussi le second Oscar pour la jeune Hilary Swank, qui défait une fois de plus la mère Bening. 30 ans et un rare doublé dans l'histoire (Liz Taylor, Jodie Foster, Jane Fonda, Vivien Leigh...). Freeman, vétéran, a eu le droit à son sacre. Et avec l'Oscar prévisible pour Jamie Foxx, c'est un doublé afro-américain pour les Oscars 2005, 3 ans après le duo Washington-Berry.
Sideways et Eternal Sunshine of the Spotless Mind repartent avec un Oscar du meilleur scénario. Michel Gondry est le seul Français vainqueur de la soirée. Il est d'ailleurs ironique de voir l'Académie récompenser ces petits films, si bavards, et devenus cultes pour le public Américain.
On est loin des grosses machines, tantôt insipides tantôt trop lisses. Million Dollar Baby, de loin le meilleur film des 5 nommés pour l'Oscar suprême, a au moins de l'émotion et une profondeur. Cela aurait fait défaut à Scorsese. Loupé. Une fois de plus un acteur lui vole sa soirée. Après Redford (l'année de Raging Bull) et Costner (celle des Affranchis), Eastwood l'humilie un peu plus et Scorsese rejoint Hitchcock, Altman, Vidor, Hawks et Welles. Cinquième défaite au profit d'un doyen déjà récompensé. Dur. Aviator récolte quand même la plupart des Oscars techniques (un total de 5 donc avec celui de Cate Blanchett, qui fait gagner, elle aussi, un 5ème Oscar à Katharine Hepburn).
Mais c'était la soirée de Clint. Un an après les multiples nominations de Mystic River. Indéstructible Eastwood.
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LE MIROIR A DEUX FACES
Dans un consensus attendu, l'Académie des Oscars n'aura pris aucun risque. Point de Fahrenheit ni de Passion. La température sera tiède. Ce sera l'année où Scorsese ne loupera pas son looping, ou sera définitivement maudit, à l'instar de ses héros, qui, eux, s'offrent une résurrection.replica watches swiss
Ce sera surtout l'année où Hollywood récompensera ses mythes : le créateur de Peter Pan, le producteur Howard Hugues et l'incarnation de la Reine Katharine, le chanteur Ray Charles, et d'une certaine manière Eastwood... Un club VIP.
En éliminant Sideways des favoris, alors que le film d'Alexander Payne était le plus récompensé de la saison, les académiciens ont fait preuve d'un classicisme rétrograde (films à costumes, grandes épopées biographiques) qui confirme leur goût pour les grand sspectacles d'antan ou les bons sentiments.
Pourtant, on peut noter quelques surprises ou étrangers bienvenus : Don Cheadle (Hotel Rwanda), Catalina Sandino Moreno (Maria Full of Grace), Imelda Staunton et Mike Leigh (Vera Drake), Julie Delpy (co-scénariste de Before Sunset). Mais le snobbisme à l'égard de films cultes ou justement retenus dans les "Top 10" de l'année (on pense au Gondry, à Kinsey, à Closer, au Payne) a resserré la course et éliminé la modernité, les sujets sulfureux.
Bizarrement tout cela ne veut pas dire qu'Aviator, loin d'être le meilleur Scorsese, et ses 11 nominations partent favoris. Bien sûr Hollwyood offrira peut-être un chant du cygne à Miramax... Mais Di Caprio est outsider sur Foxx (deux fois nommé), Scorsese a Eastwood (lui aussi deux fois nommé) en ligne de mire. Il n'y a bien que dans la catégorie meilleur film qu'il a ses chances. A moins que l'on réitère l'effet surprise post-Titanic par un effet surprise post-Lord of The Rings. Shakespeare in love avait battu le chouchou Saving Private Ryan. Finding Neverland (7 nominations) a désormais toutes ses chances. Cela achèverait de discréditer cette cérémonie pourtant prestigieuse et majeure dans ses enjeux. Cependant si le couple de Titanic était récompenser (chacun pour un film différent), ce serait ironique...
On notera quand même quelques satisfactions : le scénario d'un cartoon ou encore celui de Carnets de Voyages, une bonne sélection d'acteurs, d'actrices et de seconds rôles, la présence d'Amenabar pour humilier Les Choristes, deux Dreamworks, un Pixar et aucun Disney dans la catégorie animation. Et deux nominations pour le Jeunet (photo, direction artistique). Côté chanson on entendra Les Choristes et le titre de Carnets de voyage, en évitant le Golden Globe ringard (Jaeger/Stewart). Coulais mériterait de l'emporter dans une rubrique habituellement très chauvine.
Reste que tout cela manque de grain. L'image est décidément trop lisse avec tout ce numérique...
vincy
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