| Jeanne pour le charme
Entre le film Marlene et le film-biographique sur Leni Riefenstahl (la
cinéaste favorite d'Hitler) où Jodie Foster tiendrait le rôle principal, le
7ème Art Allemand ne cesse de se pencher sur son histoire et sa glorieuse
période révolue.
C'est sans doute pour répondre à cela, que la France et l'Allemagne ont
créé l'Académie Franco-Allemande du Cinéma. Hormis Buena Vista Social Club,
le cinéma allemand ne pèse rien dans le Box Office français. Même
l'excellent Cours Lola Cours, grand hit en son pays, fut un flop à Paris.
Outre-Rhin, Chabrol fit 120 000 entrées en 99 avec son dernier film, le
record national. Chabrol, Ours d'Or en 59, est un des cinéastes les plus
connus en Allemagne.
Il reste une exception : Astérix et ses 3 millions d'entrées ; par ailleurs
une production franco-allemande !
On ne sait pas très bien ce que ce projet politique va donner si ce n'est
construire les bases d'un futur cinéma européen. Jeanne Moreau, de passage,
qui a tourné avec Wenders dans Jusqu'au bout du monde, était là pour
parrainer ce projet. Elle était aussi invité d'honneur de Shooting Stars,
un organisme chargé de la promotion des nouveaux talents ; cette année,
Shooting Stars révèle Antoine Chappey, Caroline Ducey, Rita Durao,
Francisco Nascimento, Nina Hoss...
Et Berlin lui rendait hommage avec un Ours d'Or d'honneur, après
Delon et Deneuve. Jeanne Moreau a conquis Berlin avec sa dérision, sa simplicité, et cette
folie zen qui caractérise ceux qui ont bien vécu et appris de leur vie. "
J'adore les Ours, surtout en or. I love Teddy Bears, especially when
they're golden. " Tout son discours fut bilingue. Sa langue maternelle est
l'anglais. Sa langue paternelle est le français. Actrice européenne et même
sans frontières, réalisatrice (elle va porter à l'écran une histoire que
lui avait écrit Jean Renoir, scénarisée par Alain Godard, et interprété
par Juliette Binoche), elle soutient jeunes scénaristes et jeunes comédiens
depuis des années.
" Au delà de moi, là je suis transparente, je remercie tous les gens,
connus et inconnus, qui m'ont amené là, devant vous. " déclara-t-elle lors
de sa remise de prix. Tout le staff Unifrance était présent, ainsi que des
producteurs, des réalisateurs français (Jacquot).
Elle faisait la une de tous les journaux, comme si on célébrait un cinéma
disparu : et pas Vadim, mais bien Truffaut, Welles, Losey, Demy,...
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