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Jacqueline Bisset
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Film
FFM L'autre coté de la mer
Carlos Saura à Cannes
FFM Pajajico
Carlos Saura Filmo
Pajajico repasse au Parisien 4
le 1er septembre à 15.10
Le choix du public
31.08.97/18.00 -
Comme tous les ans,
le FFM propose pour son dernier jour
une programmation populaire:
uniquement des films choisis
par le public. Le Parisien,
salle 2, accueillera
les "bravissimo" du public.
10.00 Marius et Jeannette (France)
13.00 Ceux qui ne s'envolent jamais (Yougoslavie)
15.00 Le Miroir (Iran)
17.00 The Full Monty (Royaume Uni)
19.00 Lawn Dogs (Royaume Uni)
21.00 La Guerre de l'opium (Chine)
Ecran Noir vous conseille
le très optimiste Marius et Jeanette,
l'excellent The Full Monty
et l'acclamé Lawn dogs.
Ce Festival aura été celui de l'enfance:
Les enfants du ciel, The James Gang,
Lawn dogs, Ceux qui ne s'envolent jamais,
Pajajico, Ma vie en rose...
Certains films n'évitent pas
la complaisance et l'émotion facile.
D'autres osent aller un peu plus
en profondeur. A vous de juger.
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A c t u a l i t é
Dixième Jour - 31 août - L'autre coté de la mer, Pajajico
...Coté Sud
31.08.97/17.00 - La Méditerrannée unit les peuples. Un arabe a pu émigré en Espagne ou en France. Et inversement il y a des Français qui ont colonisé l'Algérie.
En deux films, le premier - un peu maladroit - de Dominique Cabrera et le 31ème - très littéraire - de Carlos Saura, le FFM nous ouvre les yeux sur l'accent du sud.
L'autre coté de la mer est un regard qui n'a rien de documentaire sur les liens entre l'Algérie et la France à travers des algériens et des pieds-noirs. Le film aurait sans doute mérité de se focaliser sur la relation entre le magnifique Roshdy Zem (un français de parents algériens) et l'impeccable Claude Brasseur (un pied noir vivant à Oran).
Au lieu de ce lien, qui ne se tisse que par moments (notamment lors de l'escapade dans le sud du pays), nous observons les rapports entre les différentes castes de l'Algérie: intégristes, nostalgiques, jeunes, algériens nés en France...La tragédie du pays est sous-jascente, en permanence, planante comme un sabre prêt à trancher la gorge du premier qui conteste.
Le scénario se disperse entre trop de personnages, trop d'histoires jamais achevées, et tente de créer une intrigue avec une histoire d'argent incompréhensible. Les acteurs principaux offraient pourtant une sensibilité profonde au film que la caméra ne capte qu'à de rares instants.
Heureusement, on ressent les déracinements, la culture algérienne, ces quelques gestes d'humanité dans ce monde de brutes. On ressort frustré aussi. Un Road-movie aurait été bien plus fort. L'émotion ici n'est qu'effleurée.
C'est aussi le cas dans Pajajico (Petit oiseau solitaire) de Carlos Saura. Les deux films ont d'étranges similarités. La surabondance de personnages, la notion de famille, et celle de l'abandon, et plus surprenant, les deux oeuvres sont ophtalmologistes.
Roshdy Zem opère Claude Brasseur en tant que chirurgien occulaire. Carlos Saura a crée un personnage, spécialiste des yeux. Les deux films offrent deux séquences où les réalisateurs zooment sur l'iris.
Pajajico est un adorable conte d'enfant, assurément la thématique du FFM 97. Il prend le regard d'un enfant (et parfois de sa cousine) comme témoin de la vie d'une famille. Un regard innocent confronté par hasard à des réalités: tentation, homosexualité, drogue, secrets...
Le film respire une odeur de souvenirs, toujours très beaux, même dans les pires moments. Il y a des instants de grâce. Mais on a plus l'impression de voir une succession de scènes. Des tranches de vies, une galerie de portraits.
Contemporain, chaleureux, Saura pose un regard sur la perte de l'innocence, sur le passage d'une génération à l'autre, sur la mémoire.
Les sentiments glissent cependant sans jamais nous envahir. Il manque un détail, crucial: le point de vue dans l'enfant. Il regarde mais ne parle pas. On ne sait ce qu'il pense.
Cette absence d'opinion anéantit tout bouleversement. Le scénario se déséquilibre dans sa partie finale: on passe d'une histoire d'enfants (de style Truffaut) à un récital du grand père (proche du théatre). 4 monologues quasiment consécutifs, et parfois répétitifs.
Heureusement cette surdose de bavardages est compensée par quelques pirouettes parfois drôles (le coup de sang d'un oncle), parfois dramatiques (la souffrance des tantes).
Avec un clin d'oeil au Lauréat (qui va faire hurler les censeurs américains), quelques décors de peintres (et des lumières inspirées des maîtres espagnols et impressionistes), le film offre avant tout une vraie saveur visuelle, qui nous emporte dans le tourbillon d'une vie. Une vie dédiée aux femmes. Un poême sur l'amour.
Dans les deux films, il y a un message de vie, de tolérance, d'ouverture sur l'autre. C'est ce qu'il faudra retenir de ce FFM.
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