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Jacqueline Bisset
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Film

Entrevue Exclusive avec Isabelle Carré

La Femme défendue

Critique Cannoise

FFM Les démons de Jésus

Le film de Harrel sort le 19 septembre
au Canada et le 27 septembre en France.

Les Randonneurs
de Philippe Harrel est projeté
à 13 heures 20 au Parisien 6
le lundi 25 août.

FFM 97


A c t u a l i t é
Troisième Jour - 24 août - Les démons de Jésus

Démons défendus

24.08.97/21.00 - Grand écart aujourd'hui. Deux films français très différents, tellement antagonistes qu'on en vient à douter de l'origine commune.
La Femme défendue de Philippe Harrel (qui présentait aussi les Randonneurs au public du FFM) est un film à petit budget, aussi libre que son héroïne est fraîche. Un Chacun cherche son chat introspectif. Ici elle cherche son charme. Elle, c'est Isabelle Carré qui livre une performance digne d'une nomination aux Césars. Harrel, comme Klapisch l'année dernière, a ainsi fait coup double, dans un registre plus épuré, plus dramatique.
La Femme défendue est une partition sans musique, ponctuée par des silences. Les démons de Jésus de Bernard (Bernie) Bonvoisin, ex-Trust (groupe de rock), est rythmé par la Bande Originale de film la plus hallucinante (ou hallucinogène) de l'année: Iron Maiden, Jerry lee Lewis, Aretha Franklin, Janis Joplin ou John Lee Hooker.
Tourné en cinémascope, comme Western, cette oeuvre est à la fois originale et banale. Originale dans son traitement, décalé, avec des dialogues à la Audiard, un look retro sixties (l'action se déroule en 68), et une histoire qui pourrait être un film de banlieue actuel.
Le visuel est ringard, par provocation, et le scénario est surtout un prétexte pour dessiner des personnages d'exclus. En même temps, le film est profondément simple, de par sa réalisation (bourrée de références: film des années 70, vidéo-clips, Audiard dans les décors...), et surtout dans sa violence. Il n'est qu'une énième variation (forcément lassante) sur la violence et la marginalité, déjà exprimée par Kassovitz, Kounen, Gans, Guit...
Cependant, les dialogues sont "à se pisser dessus" pour reprendre une des expressions du film. Un florilège de l'argot et du parigot. Amateurs de Nanard et de Johnny dans les Guignols, à vos tickets. Jésus n'a rien d'un saint. Mais Fremont, comme d'habitude, réussit la transformation, appuyé par un casting de second-rôles plus que miraculeux.
A la vue des réactions, La femme défendue deviendra un objet de désir pour les amateurs d'art et d'essai. Et le Bonvoisin pourrait bien devenir culte pour une génération-tonton-flingueurs.

24.08.97/22.00 - Cannes ou Montréal. Non ce n'est pas pareil. Nous revoyons quelques têtes, des critiques, des professionnels croisés au hasard des conférences et des salles de presse. Mais l'activité à Montréal est bien moins fébrile.
Les deux festivals sont différents d'abord par leur taille et par leur disposition. Cannes concentre les 3/4 de sa programmation dans un bunker dédié au festival. Montréal éparpille ses 413 films entre 4 cinémas.
De plus, le nombre de journalistes n'est absolument pas comparable. Ce qui rend le FFM plus humain, plus intime. Un seul lieu suffit pour interviewer, écrire, discuter, rencontrer les artistes, comme les businessmen du marché.
Montréal accorde une bien plus grande place à son public: pas de priorité pour la presse (gratuité cependant), alors qu'à Cannes, la presse a le droit à tous les privilèges, dont celui d'avoir des séances exclusivement réservées à son usage.
Enfin, la salle de presse....technologiquement le haut de gamme à Cannes, avec vue sur la mer, et des verres d'eau offerts. A Montréal, vue sur la Place des Arts, pas de matériel, mais café et croissants gracieusement préparé par l'Hôtel-au-nom-horrible.
"C'est pas pire".



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