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Jacqueline Bisset
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L'Appartement repasse
le 26 août à 13.30 au Parisien 6.
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A c t u a l i t é
Quatrième Jour - 25 août -
L'Appartement et La Vie de Jésus
Clair Obscur
25.08.97/23.00 - Contrates encore une fois avec le cinéma français. Un Jésus chasse l'autre, et après le trash argotique de Bonvoisin, voici le nihilisme cru de Bruno Dumont.
Dumont, dont c'est aussi le premier film, épure là où Kassovitz fictionne. Ici pas de fric, pas de zone, que des espaces et du bruit. La Vie de Jésus (Kader?) est un quasi-documentaire, où la réalité provoque un premier rejet, de par sa laideur, et peut-être même l'horreur qu'engendre la société.
Une horreur économique, démographique. Avec un virus qui contamine: le désespoir, et son inéluctable ennui. Tout y est répétitif comme la vie de ces personnages (des apprentis-acteurs qui renforcent ce coté documentaire).
Portrait cruel de cette exclusion si souvent vue à défaut d'être vécue, le film laisse un sentiment d'abandon dans ce désert infini, dans ce trou perdu sans avenir. Pas de musique, seulement deux bruits: les mobilettes (sujet de conversation) et la TV (qui doit émettre d'une autre planète tellement elle semble étrangère).
Le film se termine sur un doute. Et laisse le spectateur avec.
Tout le contraire de L'appartement, premier film de Gilles Mimouni. Casting de (jeunes et belles) stars (Romane Bohringer, Vincent Cassel et Monica Bellucci). Et un script solidement écrit, rempli de détails et de trouvailles. Un film fait de flash backs, destructurant le temps, comme pour mieux nous manipuler, comme nous manipule l'une des héroïnes.
Le mensonge et les trahisons conduisent aux pires tragédies. Et c'est bien le cas ici dans cette histoire à ne pas raconter, où Cassel (Max) tombe amoureux de 3 femmes. 3 joyaux. Qu'il aime, différemment. Selon les éclairages.
Mention spéciale à Arbogast pour la lumière et la photo. Et Mention particulière pour l'équipe artistique: un design tout en courbe, des lieux parisiens esthétiques, une musique intriguante (et superbe). Un film hyper-stylisé.
Ce scénario complexe de faux-semblants amoureux s'articule comme un puzzle, où le chat est parfois souris, où seule la réalisation, en nous assemblant les morceaux, nous permet de comprendre le manège. Brillant.
Romane Bohringer n'apparaît que très tard, et pourtant elle mérite bien son nom en haut de l'affiche: sa puissance dramatique lui permet de trouver le ton juste à chaque scène, et surtout, le temps de quelques secondes, elle se rend omniprésente au fil des scènes.
Cassel s'est encore transformé (il a changé de coiffure), et se laisse guider un peu trop facilement par sa faiblesse (les femmes). Ici les hommes sont passifs, suiveurs, perdus, destructeurs. Et il reste la tragédienne...la magnifique Bellucci, illuminant tout le film, même en silhouette. Il y a des femmes trop belles qui ne peuvent que mourir parce qu'elles entraînent des cataclysmes derrière leur passage...
L'Appartement est ambitieux (et on se laisse piéger par ces entralacés séduisants). Une touche de Mina Tannenbaum (d'ailleurs Martine Dugowson est au générique). Une dose de thriller. On se laisse imprégner par cet univers romantique et pervers. Auto-destructeur comme toutes les passions.
25.08.97/23.00 - Gaffes chez les Jésus. Dans la Vie de Jésus, une blonde se fait doubler à l'occasion d'une scène plutôt torride (ou humide, selon). Manque de poil, il s'agit d'une rousse qui joue les missionnaires de la cascade.
Dans Les démons de Jésus, lorsque Fabienne Babe et Thierry Fremont parlent d'avenir, et de quotidien, dans le café (après la piscine), un train RER passe, à deux étages, couleurs bleu blanc rouge. Ce genre de train est apparu dans les années 80, le film se déroule en 68.
25.08.97/23.30 - Le Prix Maurice Bessy (du nom d'un ancien Délégué Général de Cannes) a été remis cette après midi à Todd McCarthy.
Il reçoit donc 10 000 dollars grâce à un jury francophone, comprenant le patron du FFM (Serge Losqiue) comme celui de Cannes (Gilles Jacob).
Todd McCarthy a été l'attaché de presse de Roger Corman, avant de devenir lui même critique, puis Chef du Département critique de l'hebdomadaire professionnel Variety (notre bible).
Il a d'ailleurs déclaré qu'il était particulièrement fier de recevoir son prix. "En tant que critique on a plutôt l'habitude de donner des prix, pas de les recevoir...Je suis d'autant plus heureux que ce sont des critiques de langue française qui me le donnent. Hors la culture, et la langue française sont à l'origine du Cinéma. Il y a même une tradition de la critique en France, considérée comme un modèle. J'ai beaucoup appris grâce à elle."
McCarthy a récemment écrit un livre sur le cinéaste Howard Hawks (Howard Hawks, The Grey Fox of Hollywood), ouvrage anthologique qui a su éviter le sensationnalisme, tout en conservant la part du mystère de Hawks.
25 (ou 26).08.97/00.00 - Merci d'éviter le pique-nique au sandwich à l'ail lors des projections...Ayez un peu de classe, les touristes vous regardent.
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