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Jacqueline Bisset
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Film
L'Appartement repasse
le 26 août à 13.30 au Parisien 6.
Site de Ma Vie en Rose
Evenements
Happy Together est projeté le 27
à 11.20 au Cinéma Desjardins
et le 28 août à 21.00 même salle.
La Conciergerie est diffusé
à l'Impérial le 27 août à 19.00.
A noter Marius et Jeannette
passe le 27 à 20.30 au Parisien 6.
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A c t u a l i t é
Cinquième Jour - 26 août - Journal de bord
C'est mardi, c'est pas ravi au lit...
26.08.97/24.00 - Mardi 26, enfin je suppose. J'ai perdu la notion du temps. 7 heures du mat, Montréal s'éveille. Rues vides, gorgées d'un soleil déjà chaud.
Impérial. Les gens lisent, jasent, attendent. Première publique de La Conciergerie, film en compétition de Michel Poulette, 3 ans après Louis 19. La salle est à peine éclairée. Des sièges sont "croches". Quelques autres vides.
Discours. M.P. est long as usual, impénitent bavard. Il y a le producteur, le scénariste, l'acteur. Un Serge Dupire (à son meilleur) très élégant, barbe de 3 jours. Commanditaires. Court-métrage. Les gens sont gras, laids, beaufs, dessinés. Exquis gros dégueulasses. Le Canada reste champion dans l'animation.
Re-commanditaires. Et le générique.
La Conciergerie est sans doute l'un des films québécois les plus soignés: visuel, musique, montage. Le plaisir est donc intact. Dupire porte aisément ce thriller traditionnel habité de personnages originaux. Et pour Poulette, mission accomplie puisque le spectateur reste captivé par cette histoire de corruption et de meurtre.
Un futur hit commercial. Et on espère que le budget du prochain aidera le cinéaste à aller encore plus loin dans son imagination: le générique de début est d'ailleurs une belle invention visuelle, parfaitement rythmée. Autre bonne idée, avoir acquis les droits de cette musique de Sting, qui me trottera dans la tête toute la journée.
Le film finit, je file au Méridien...enfin à l'ex-Méridien, dans cet Hôtel-au-nom-horrible aux ascenseurs très efficaces. Interview avec Thierry Fremont. Sympathique. 2 cafés, jus d'orange. Serge Dupire vient lui serrer la main. Présentations. Michel donne une interview dans le fauteuil voisin du foyer. Salutations. Puisqu'on vous dit que le cinéma est une grande famille...
Je vais à mon casier, un vestiaire en fait tenu par des jeunes gens anonymes. 243. Facile à retenir. Qu'apprends-je? Un de mes films coup-de-foudre à Cannes, Happy Together de Wong Kar-wai (que je cultifie à en assomer mes collègues) va être distribué au Canada. En effet, Aska Film Distribution a acquis les droits de ce film (Prix de la Mise en scène à Cannes) ainsi que de Fallen Angels, oeuvre antérieure de Kar-wai.
Pendant ce temps, pas très loin Brando et Mira Sorvino sont sur un plateau. Simoneau les filme. Montréal accueille de plus en plus de super-productions américaines. L'impact est estimé à 850 millions de $ (dont une bonne moitié en dépenses de tournages). Depuis 4 ans c'est une constante hausse des revenus. Ainsi entre l'automne dernier et ce FFM, Afterglow avec Nick Nolte, Jackal avec Richard Gere et Bruce Willis, Love! Valour! Compassion! film culte gay avec Jason Alexander et actuellement le De Palma se sont installés quelquepart dans la ville.
Le réalisateur de Mission:Impossible a planté ses caméras dans l'ancien forum, pour restituer Atlantic City. Avec Gary Sinise face à Nicolas Cage pour l'affiche. L'équipe de Snake Eyes était d'ailleurs invitée à l'ouverture du FFM, ainsi qu'à la soirée dans le chalet du Mont-Royal.
Le tournage perdurera jusqu'au 31 décembre prochain. La production compte dépenser 75 des 112 millions de $ du film au Québec. Montréal reste cependant derrière Vancouver et Toronto dans son rôle de ville-hôte au Canada.
Et ma collègue Véronique qui recroise Michel Poulette en pleine interview TV. M.P. est partout.
Finalement Monica Bellucci ne viendra pas. Je me réveillerai juste une demi-heure plus tard. La soirée est chargée. Pendant que La Conciergerie fera sa première de gala (ovationnée) je pourrais m'assoir tranquillement à l'Impérial pour goûter à Ma Vie en rose.
Musique obsédante de Zazie dès la première image. Ennivrante. Un bonbon qui ne fond jamais...Le film est un petit chef d'oeuvre d'inventions et d'imagination. Le surréalisme belge a encore frappé. Dosant avec habileté humour et émotion. Une parfaite Michèle Laroque. Alain Berliner a signé un conte de fée moderne magnifique.
Coup de coeur 97, le film n'est même pas dans les 75 premiers du B.O. français. la salle a pourtant chaviré sous le charme de cette histoire d'enfant qui s'emmêle ses X et ses Y. Je parierais presque sur son parcours jusqu'aux Oscars.... Un acte manqué de la part du public? D'avance l'envie de faire un site Internet sur ce film.
Enveloppé dans la douceur d'une nuit d'été, la rue Sainte Catherine presque déserte, et me voilà dans un ascenseur, puis un autre. Le sommet de Montréal.
La musique est forte, les spots un peu éteints. Serge Dupire (d'une gentillesse...) et une élégante femme blonde. Francine Grimaldi qui nous rappelle Cannes avec son boubou. Quelques têtes, ivrognes ou seules. Des gens épars. La Conciergerie s'auto-célèbre.
Montréal et l'autoroute Ville-Marie est à nos pieds. Il ne manque plus qu'un 4x4 et sa victime accrochée sur le capot. Les lumières de la ville scintillent. Nous sommes dans une zone où un crime a eu lieu. Sans le coup de craie par terre. M.P. vient vers nous, jovial, heureux. Une belle journée. "La tension redescend."
La ville me paraît bien petite soudainement. Un Homme d'Ecran Noir ne fait que croiser un Homme en Noir nommé Poulette.
La musique de Sting fusionne alors dans ma tête avec celle de Zazie...Je vois la vie en rose. La couleur de mon icône FTP.
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