Festival du Film de Paris





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FESTIVAL DU FILM DE PARIS

Festival du Film de Paris

DIMANCHE 29 MARS 1998

Jury 1998

En ce beau dimanche de printemps, la journée avait pourtant bien commencé. L’invitation en main, pour assister à la conférence de presse donnée par Sean Penn, accompagné des membres du jury, nous avais permis d’être face à une figure montante du cinéma américain.

Certes, Sean Penn semblait avoir fait la fête la veille au soir, mais il était là, face à nous et prêt à répondre aux multiples questions provenant d’une salle (à moitié) remplie par les gens de la presse. Nous étions ravis d’apprendre, entre autres, que Sean Penn aimait le cinéma français pour son côté intimiste, et la France en général. Pour la presse, on ne sut pas immédiatement sa position... On ne le sut que plus tard dans la journée.

Bref. La conférence de presse dura environ 40 minutes. On n’apprit rien d’extraordinaire. Car Sean Penn était fatigué : lunettes noires (pour nuit blanche), visage inexpressif, mal coiffé. C’est vrai que les nuits parisiennes sont courtes.

Après ce moment de délectation, nous avons compris que nous venions de vivre un moment privilégié. On avait pu voir et écouter Sean Penn et les jurés... Mais interdiction formelle de les photographier durant la conférence. Non seulement, c’était interdit mais une dame pris des mains de mon comparse son appareil photo... Etait-ce si difficile de le demander poliment afin d’avoir la garantie qu’aucune photo ne serait prise inopinément ? Que voulez-vous, c’est déjà un privilège d’être dans cette salle.

Privilège ô combien illusoire. Le public estime toujours que la presse est gâtée de pouvoir approcher ces gens du cinéma. Grossière erreur. Car après avoir retirées tant bien que mal nos accréditations, clé merveilleuse d’un festival du cinéma, nous souhaitions effectuer quelques photos. Impossible : pour des raisons de sécurité, l’accès au “photo-call” nous était interdit. Encore plus l’accès au bar VIP. Pourtant, j’ai bien lu le dossier de presse : “le bar VIP : ouvert de 12h à 20h15 pendant toute la durée du Festival. Il accueille les personnalités du monde du cinéma et des médias qui se retrouvent dans cet espace privilégié. C’est un lieu convivial pour organiser des rencontres, des rendez-vous, des interviewés... (Accès uniquement avec carte d’accréditation)”.

Hélas, pour des raisons de sécurité, le bar VIP est formellement interdit à la presse. C’est Régine Doloy qui nous l’a dit, avec un grand sourire. Sourire très commercial, mais qui a l’avantage de mieux faire passer la pillule.

Puis, après ces petits déboires, la journée passa, sous le soleil et la douceur de l’air ambiant, pour atteindre son moment crucial en soirée : l’ouverture officielle du festival. La presse était là, les photographes également, pour assister à l’entrée de personnalités plus ou moins connues du monde du cinéma. Sean Penn est passé devant les photographes, sans s’arrêter pour faire la “pose-photo”. Il eut droit aux sifflements à défaut d’avoir son image figée dans la presse le lendemain.

Les photographes avaient pris quelques photos, la presse patientait. Finalement, le clou du spectacle, ce fut l’annonce faite par Christine Quenon : “Nous ne pouvons pas vous laisser rentrer, pour des raisons de sécurité”. Bien sûr, certains ont commencé à hurler, car ce n’est pas comme ça que les choses étaient prévues. Les photographes se sentaient doublement lésés : 4 collègues se trouvaient à l’intérieur (coup de chance pour eux) et allaient donc gagner beaucoup d’argent avec leurs photos...

La presse dans son ensemble a été bafouée ce soir, une fois de plus.

Christophe Train et Bertrand Amice

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