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INTERVIEW DE THIERRY DECOURCELLE
Soirée douverture Après la fin du très beau film Marius et Jeannette de Robert Guédiguian, le présentateur de la soirée annonce la fin de la soirée en invitant les personnes au cocktail organisé pour lévénement. Plusieurs invités sont présents dont Michel Noisy ainsi que Catherine Haller du cinéma l'Ecran de St-Denis et Monsieur Mathonnat, le directeur des Affaires Culturelles dEpinay-sur-Seine. Interview Organisateur des 8 ème Rencontres Cinématographiques et responsable de cinéma 93, Thierry Decourcelle nous explique limportance de la manifestation. Bertrand Amice : A t-il été facile dorganiser ces 8 ème Rencontres Cinématographiques de Seine Saint Denis? Thierry Decourcelle : Facile oui... facile dans quel sens, au niveau des préparations? BA : Oui. Avez-vous eu des contraintes? TD : La contrainte, cest de faire travailler ensemble 18 salles de cinéma, qui pendant lannée font un travail très important, mais qui nest pas forcément un travail qui va dans le même sens. Il a fallut rassembler un moment donné, ensemble dans un temps précis, de les faire travailler ensemble. Je pense que ce sont des salles qui font un vrai travail, presque de découvreurs de cinéma, qui sont donc gérées par des personnalités. Je les compare souvent, ces exploitants-là, à des responsables de librairies, chez qui vous pouvez aller pour trouver le livre que vous voulez. Donc, cest forcément des personnalités et cest pas évident de faire travailler, comme ça, 18 personnalités ensemble pendant un temps donné. Donc, la petite difficulté est peut-être là au départ, après cest vrai quil faut construire une manifestation qui soit à la fois cohérente, mais qui laisse la place à chacune de ces personnalités de sexprimer. BA : Quel est le but de ces Rencontres Cinématographiques? cest rassembler des cinéastes autour de projets, découvrir des avants-premières, faire aimer le cinéma? TD : Cest faire aimer un cinéma que nous aimons tous dans le département. Cest aussi effectivement de faire, daider à faire découvrir des cinéastes qui ne sont pas évidents à découvrir dans un cinéma commercial habituel. Je crois que ce dont nous sommes très fiers pendant ces Rencontres, cest davoir permis que deux films : "Harlan county USA" de Barbara Kopple, qui est déjà sorti en France il y a 20 ans de ça, un film très important pour tous les cinéphiles et documentaristes français daujourdhui, puisse ressortir maintenant parce il ny avait plus de copies disponibles, il en n'existait plus. Ces Rencontres vont permettre quune copie soit montrée pendant lévénement, et quun distributeur dans la foulée distribue ce film. Même chose pour "la cosa " de Nanni Moretti qui est un documentaire également, et qui sera distribué lan prochain par un distributeur qui sappelle Cinéma Public, qui va distribuer ces deux films et ça cest un des rôles du festival. Je crois quil faut aider comme ça à faire découvrir à un moment un film, ou redécouvrir à un moment un film, mais que son action puisse aller au-delà du simple moment festival." BA : Tout le monde a t-il répondu présent pour ces rencontres? TD : "Oui, quasiment parce que dès le départ, on avait envie que Youssef Chahine (1) soit présent et il a répondu présent dès le mois de juillet 1997, donc linvitation a été lancé en juin 1997, et en juillet on savait que Youssef Chahine serait là pour les Rencontres Cinématographiques. Bon, voyez cest quand même la preuve que des cinéastes très importants sont capables de venir à la rencontre dun public en banlieue parisienne, et de venir commenter leurs oeuvres dans des salles moins importantes, entre guillemets, que certaines grandes salles parisiennes, ou que dans des festivals aussi prestigieux que le festival de Cannes." BA : Quels souhaits espérez-vous concernant ces Rencontres Cinématographiques? cest quoi finalement? TD : Bien, quil y ait évidemment beaucoup de public, que ça fasse exploser nos budgets, parce que qui dit beaucoup de public, dit beaucoup de sous (rires). Dépenser pour nous parce que cette opération quon appelle un ticket pour deux et qui fait que les spectateurs payent une place et peuvent rentrer à deux. Et cest nous qui prenons en charge la place qui est prise par lautre spectateur. Donc plus il y a de monde, plus ont est content, plus ça nous coûtera cher (rires).
(1) : Réalisateur égyptien récompensé au Festival de Cannes 1997 pour "Le Destin".
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