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8e RENCONTRES CINEMATOGRAPHIQUES DE LA SEINE-SAINT-DENIS

Robert Guediguian

SOIREE ROBERT GUEDIGUIAN
(01/12/97)





“Marius et Jeannette” de Robert Guédiguian (1h42/1997) avec Gérard Meylan et Ariane Ascaride.
Présentation de la soirée
La Courneuve au cinéma l’Etoile. Il est 20h30, la salle est comble de monde. Les spectateurs ont de nouveau répondu présent pour la projection de ce soir avec la rencontre du réalisateur à la fin du film .

Résumé de l’histoire
Marius et Jeannette ont quarante ans. Ils sont ouvriers et vivent à l’Estaque, le quartier de Marseille connu grâce aux impressionnistes (et aux films de R. Guédiguian). Outre les difficultés liées à leur situation sociale, ils sont blessés par la vie. Ce conte ne va décrire qu’une chose : la renaissance de leur capacité à être heureux. Le récit se structurera dans deux théâtres : une usine désaffectée, immense, qui domine la mer, et une courette typique de l’habitat traditionnel du sud. Dans l’usine désaffectée, Marius vit seul. Dans la courette, jeannette est “soutenue” par ses voisins, deux autres “couples”. Ces deux autres couples nous permettront de parler de Castro, de Le Pen, de la déportation, des grèves, du foot et aussi du favisme (maladie mortelle liée à l’indigestion de fèves fraîches).
Commentaire ARTE rubrique cinéma.
Débat
Robert GuediguianUne salve d’applaudissement accueille le cinéaste à son entrée dans la salle de projection. Jean-Pierre Roux, le directeur du cinéma demande au public de poser des questions au réalisateur. Je demande à Robert Guédiguian, comment lui est venue cette histoire magnifique. Il me répond que l’idée lui était venue dans les années 80, et tenait à faire une suite à "Dernier été" (1980) car il voulait tourner à nouveau dans la cimenterie délabrée avec Gérard Meylan et Ariane Ascaride.

Un spectateur pose une question portant sur les moyens de tournage de son dernier film, la réponse du cinéaste est qu’il produit tous ces films, et ajoute : “Je pense pas faire un film très cher”.

Un autre intervenant lui demande si il garde à chaque fois la même équipe pour tourner. Le réalisateur réplique : “On travaille avec des amis, on partage les bénéfices ou les pertes à chaque film”.

Une spectatrice lui exprime sa surprise concernant le succès reconnu au bout de sept longs métrages, elle demande pourquoi cette reconnaissance est si tardive? Robert Guédiguian explique la difficulté à diffuser ses films dans les salles durant ces dernières années. Il explique que : “Cela dépend de plusieurs paramètres qui au bout de quelques années doit forcément déboucher sur un résultat”. Il réaffirme de continuer avec un groupe qu’il connaît bien, il ajoute : “L’idée de troupe me plaît bien”, de tourner toujours avec la même équipe".

Robert Guediguian et Jean-Pierre RouxJean-Pierre Roux annonce au public que “Marius et Jeannette” devait être à l’origine un téléfilm pour la chaîne Arte. Le responsable des fictions sur Arte à donner le “feu vert” au réalisateur pour que ça devienne un long-métrage.

Une autre personne intervient et demande au cinéaste, si le magasin Auchan (qui prête ses locaux pour les besoins du tournage) avait lu le scénario, qui dénonce la société de consommation. La réponse est : “Non”, et il explique qu’il connaît depuis longtemps les dirigeants de ce supermarché de Martigues, et qu’il a d’ailleurs, déjà tourné dans leurs locaux pour ses précédents films.

Sur la construction des dialogues, un jeune homme se demande si ils sont improvisés ou écrits. Robert Guédiguian rétorque simplement : “Le texte est écrit à 99,9% au niveau des dialogues”. Il travaille avec les mêmes acteurs depuis qu’il tourne et sa connaissance avec eux, a pour conséquence que dans le film, les dialogues paraissent naturels.

Nous arrivons à la fin de la soirée, et une dame lui demande son parcours personnel. “Fils d’arménien, né à Marseille, il monte faire ses études à Paris dans une école du 14e arrondissement. A 21 ans, il écrit des scénarios et rencontre René Ferré, cinéaste. Ils travaillera avec lui sur deux films.

Le directeur du cinéma pose la question suivante : “Quels sont les réalisateurs qui t'ont inspiré à faire du cinéma”. L’invité explique avec passion son adoration pour Luis Buñuel et Pasolini.

La soirée se termine sous les applaudissements du public.


Texte et photo : Bertrand Amice.

© 1998 Ecran Noir / Christophe Train.