Ecran Noir * Sommaire
Ecran Noir * FilmsEcran Noir * CelebritesEcran Noir * EvenementsEcran Noir * DossiersEcran Noir * EntrevuesEcran Noir * OpinionsEcran Noir * Nous ecrire
Cesars
Cesars 2002 * Selection
 
- Cinéma 2001
- Historique Césars

 
Cesars 2002
Cesars 2002
 
Le palmarès des Césars
présidence Nathalie Baye

Meilleur film de l'année:
Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, de Jean-Pierre Jeunet

Meilleur Réalisateur:
Jean-Pierre Jeunet - Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain

Meilleur acteur:
Michel Bouquet - Comment j'ai tué mon père

Meilleure actrice:
Emmanuelle Devos - Sur mes lèvres

Meilleur acteur dans un second rôle:
André Dussollier - La Chambre des officiers

Meilleure actrice dans un second rôle:
Annie Girardot - La Pianiste

Meilleur jeune espoir masculin:
Robinson Stévenin - Mauvais genre

Meilleur jeune espoir féminin:
Rachida Brakni - Chaos

Meilleur scénario original ou adaptation:
Jacques Audiard et Tonino Benacquista - Sur mes lèvres

Meilleur Son
Marc-Antoine Beldent, Pascal Villard, Cyril Holtz - Sur mes lèvres

Meilleur Montage
Marie-Josèphe Yoyotte - Le Peuple migrateur

Meilleur Costume
Dominique Borg - Le Pacte des loups

Meilleur Décor
Aline Bonetto - Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain

Meilleure Photo
Tetsuo Nagata - La Chambre des officiers

Meilleure Musique
Yann Tiersen - Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain

Meilleure Première Oeuvre de Fiction:
No Man's Land, de Tanis Tanovic

Meilleur Court Métrage:
Au premier dimanche d'août de Florence Miailhe

Meilleur Film Etranger
Mulholland Drive, de David Lynch

César d'Honneur
Claude Rich, Anouk Aimée, Jeremy Irons

 

Des Césars qui baillent...

Que retiendra-t-on de ces 27ème César? Rien. Si ce n'est la présence exceptionnelle d'un Premier ministre candidat à la Présidentielle. Une première. On accuse Jospin d'être austère, sinistre, père la rigueur. On ne saura jamais s'il sait rire. L'humour ne fut pas au rendez-vous du show. Il y eut bien les amnésies de Claude Rich, le détournement de Jamel ou encore l'ode de Daniel Prévost. Le charme de Nathalie Baye, l'élégance de Darrieux et d'Aimée. Quelques moments pour sourire.
Le reste fut pathétique. Un spectateur étranger n'aurait jamais pu deviner que le cinéma français était à la fête, battant des records, reconquérant le public. L'atmosphère était froide, distante, comme une succession de pages en papier glacé. Cette absence de spectaculaire, de divertissement, d'extravagance oblige à zapper. Ou à s'endormir. La direction artistique est minimaliste : un décor rigide, deux pupitres. Un malheureux pot de fleur viendra, tel un symbole, combler le vide. Ne parlons pas de la musique, relativement aléatoire. Aucune illustration des musiques nommées au César de la meilleure BOF.
Ce ne fut pas la seule faute de goût. Hélas. Le discours de Lelouch devait encensé Anouk Aimée. On eut le droit à un mot personnel pour Bébel. De même les courts métrages ont été baclés, sans extraits.
Il faut changer les César. Ils ne reflétaient absolument pas l'euphorie dans laquelle l'industrie du cinéma aurait du être. L'OPA par Canal est une greffe qui ne prend pas. Il suffisait de voir les montages, mal foutus, ou la présentation précédent la soirée. Mademoiselle Agnès, ex-"spécialiste" de la mode, n'avait rien d'autre à citer que l'épouvantable Tom Ford (le fossoyeur de YSL), et donner son avis sur tout, et donc sur rien. Loin du cinéma, loin de la connaissance, on nageait dans la futilité et la vacuité. Aucune interview de stars, aucune réflexion pertinente sur les films en course.
Justement, ce Palmarès, éclaté, représente bien cette tiédeur télévisuelle. Les professionnels semblent avoir fait des compromis, ne voulant facher personne. Une certaine forme de snobisme qui du coup ne profitera à aucun film. Ce n'est pas avec le faible nombre de César de chacun des gagnants qu'il y aura un impact sur les ventes de DVD, à défaut d'exploitation en salles. On est loin des sacres d'antan. De plus en plus, les César saupoudrent entre les favoris... Amélie sort vainqueur, modeste, devant le Audiard. Tout demeure prévisible. La victoire de Michel Bouquet rappelle celles de Jeanne Moreau ou Claude Rich. Celle d'Emmanuelle Devos sent le remake d'une Sandrine Bonnaire. Sans parler des répétitions du type Dussollier ou Girardot. On reste étonné de voir qu'Amélie est sélectionné à l'Oscar du meilleur scénario et de la meilleure photo, sans repartir avec ces deux César - ce qui ne retire rien à la Photo sublime de La Chambre des officiers ou au très bon scénario de Sur mes lèvres.
Un effet "puzzle" qui empêche les César d'être un gage légitime durable pour le cinéma français. Un élément marketing qu'on a du mal à exploiter, de plus en plus.

Vincy

 
   (C) Ecran Noir 1996-2002