Le palmarès des César
Meilleur film français de l'année
Les
Invasions barbares
Meilleur Réalisateur
Denys Arcand (Les
Invasions barbares)
Meilleur acteur
Omar Sharif (Monsieur Ibrahim et les fleurs du
Coran)
Meilleure actrice
Sylvie Testud (Stupeur
et tremblements)
Meilleur acteur dans un second rôle
Darry Cowl (Pas
sur la bouche)
Meilleure actrice dans un second rôle
Julie Depardieu (La
Petite Lili)
Meilleur jeune espoir masculin
Grégori Dérangère (Bon voyage)
Meilleur jeune espoir féminin
Julie Depardieu (La
Petite Lili)
Meilleur scénario original ou
adaptation
Les
Invasions barabres
Meilleur Son
Jean-Marie Blondel, Gérard Hardy, Gérard
Lamps (Pas
sur la bouche)
Meilleur Montage
Danielle Anezin, Valérie Loiseleux, Ludo
Troch (Un
couple épatant - Cavale - Après
la vie)
Meilleurs Costumes
Jackie Budin (Pas
sur la bouche)
Meilleurs Décors
Jacques Rouxel, Catherine Leterrier (Bon voyage)
Meilleure Photo
Thierry Arbogast (Bon voyage)
Meilleure Musique
Benoît Charest (Les
Triplettes de Belleville)
Meilleure Première Oeuvre de
Fiction
Depuis qu'Otar est parti
Meilleur Court Métrage
L'Homme sans tête, de Juan Solanas
Meilleur Film Etranger
Mystic
River (USA)
Meilleur Film de l'Union Européenne
Good
Bye Lenin! (Allemagne)
César d'Honneur
Micheline Presle
Chris
La salade César, sans la sauce.
Il va falloir s'inquiéter. Après un film en anglais, réalisé par un cinéaste européen, tourné en Pologne, et parlant de la Pologne, c'est un film québécois qui emporte le trophée. Il faut avouer qu'il n'y avait pas de favoris consensuels. Chacun avait son chouchou. On s'imaginait alors un saupoudrage équilibré, "politique".
Au lieu de cela, avec une année paumée entre vétérans (pour ne pas dire doyens) et jeunes loups et louves, refusant toujours les films de genre au nom d'un classicisme obligé, nous avons vu une cérémonie funèbre pour le cinéma français.
La claque est même monumentale. Un acteur égyptien (un césar d'honneur pour Omar n'aurait pas été de trop dans une soirée dénuée de glamour, oubliant le patrimoine). Une actrice dans un rôle en japonais (le film d'ailleurs avait suscité la controverse sur son financement puisqu'il n'était pas en langue française). Un césar pour le compositeur québécois des Triplettes de Belleville. Et le brelan d'as pour le Canadien Denys Arcand (film, réalisateur, scénariste). Gasp. Ne sait-on plus faire de grands films en France pour que deux années de suite le César reviennent à une production internationale avec un sujet complètement extérieur au frontières géographiques? On serait tenté de répondre cyniquement "oui". Les deux films les plus singuliers parmi les 5 nommés étaient québéco-français. Preuve de la vitalité de ce cinéma venue de la Belle Province. Triomphe (sacre même) pour Arcand. Soit. Rappeneau et Resnais l'avaient déjà eu, et surtout ce n'était pas leur meilleur film.
Mais l'ironie est ailleurs. Dans une soirée sans hommages (Presle seulement), sans vedettes internationales, sans peps dans la mise en scène (mais avec de gros problèmes de son), nous eumes le droit aux revendications sociales (une fois aurait suffit surtout quand il y a la qualité d'écriture et de conviction de Jaoui pour les défendre). Nous furent heureux de voir Gad s'en sortir plutôt bien, élégamment. Le reste était tragi-comique. Changez d'idéateur, comme on dit du côté du Mont-Royal. Le concept a fait long feu. Les César n'intéressent plus personne, surtout quand les grands films ne sont plus là, quand les grandes vedettes sont absentes. Même le président de Francetelevisions lit le journal pendant la cérémonie. Pas de César d'honneur pour Chabrol ou Piccoli. C'était pourtant l'année. Non rien, hormis ce moment étonnant de Depardieu père, bourré ou à l'ouest, sur scène, comme égaré. Il faut dire que Julie, sa fille, a eu deux Césars. Mérités. Un de trop (le mot de la soirée). Même elle trouvait bizarre d'être sélectionnée en espoir. Mais le plus drôle c'est que Julie était nommé pour son second rôle dans La Petite Lili. Production québécoise (en partie).
Ajoutons une dernière chose : le grand gagnant de la soirée c'est Thierry Frémeaux, responsable de la sélection du festival de Cannes : 8 Césars aux total (sur 18). Clairement, mieux vaut aller voir sur la Croisette si on y est.
Vincy