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LE PRIX GEORGES & RUTA SADOUL 1998

INTERVIEW DU PRESIDENT DU PRIX SADOUL 1998 : EMMANUEL GIRAUD


par Bertrand Amice.


Emmanuel Giraud



Ecran Noir: "Quel est l’objectif du Prix Georges Sadoul pour cette année?"

Emmanuel Giraud : “ De 1968 à 1995, le prix Sadoul n’était qu’un prix ; c’est-à-dire qu’un jury cooptait, décernait un prix à deux films, et les films étaient vus dans les salons du C.N.C. ou de la cinémathèque. C’est traditionnel et lié à l’activité d’un prix de cinéma, donc c’est un prix honorifique. Depuis trois ans, ce que l'on s’est efforcé de faire, c’est d’une part de faire évoluer le prix vers un festival, donc d’associer un prix à un festival qui présente les films publiquement. Et , d'autre part, que le jury soit plus un jury de festival, c’est-à-dire, qui change chaque année, et qui voit les films en même temps que le public. Donc, pour répondre plus précisément à la question, cette année, c'est un peu l’aboutissement de cette volonté initiée il y a trois ans, cela s’est fait progressivement d’ailleurs, puisque cette année on est là où on veut, et cela correspond à nos objectifs, à savoir pour soutenir la distribution des films primés, c’est-à-dire, finalement leur exploitation en salle commerciale. De pouvoir démontrer dès le départ l’idée de festival dans une salle d’exploitation commerciale, c’était le cas au 14 juillet sur Seine, qui est d’ailleurs une très belle salle d’exploitation, et que des gens le voit, que des prix qui soit attribués de façon assez significative du film primé. Et ça c’est la seconde chose, cette année les partenaires du prix sont Médiavision et Métrobus et offrent des sommes assez conséquentes précisément pour la distribution. Donc, c’est cohérent par rapport aussi à nos partenaires qui sont notamment de l’A.F.C.A.E. (Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai) qui est tout à fait pour à la participation du Prix, qui exigeait par nature que l’on montre les films dans une salle d’exploitation commerciale et membre de cette association, c’est le cas du 14 Juillet sur Seine. Ce qui n’était pas le cas l’année précédente avec la Vidéothèque de Paris. Et donc, c’est l’aboutissement de l’évolution vers la distribution des films.”

EN : Quel sont les films qui vous plaisent dans la sélection officielle, ce qui vous a fait plaisir ou un coup de coeur?

EG : “Ceux qui m’ont fait le plus plaisir peut-être, par définition je suis pour les dix films qui ont été selectionnés, justement, qui sont des films assez divers. Le critère de sélection pour le comité, c’est de choisir des premiers ou seconds films, ce qui déjà oriente pas mal le type de film, qu’on regarde et qu’on sélectionne, puis l’intérêt qu’on porte sur le cinéma. Le second critère qui est assez précis et assez fou, c’est de choisir des films qui sont bien dans leurs genres. C’est moins de juger des genres que d’apprécier la qualité du film par rapport à ce qu’il promet d’être. Donc, j’ai beaucoup aimé dans la sélection française, un film "Solo Tu" d’Anne Benhaïm. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé le film d’Irène Joinet “Dormez, je le veux” qui sont des films de genre et de nature absolument différents. Et ce sont les deux films que j’aime beaucoup dans cette sélection pour les français. Sinon, pour les films étrangers, j’ai particulièrement aimé les films asiatiques “Murmur of youth" de Lin Cheng-Sheng et "Kana Kana" de Taku Oshima”, ça c’est vraiment une question de sensibilité personnelle pour les films, plus que pour l’ensemble des films, parce que je trouve que c’est important aussi de voir des films, et cela correspond au Prix Sadoul, à l’histoire dans un contexte et de voir seul les différences. Ils prennent sens et ils se renvoient les uns aux autres, mais aussi parce qu'ils sont différents.”

EN : "Votre point de vue sur les multiplexes et les exploitants indépendants..."

EG : “Il me semble que la question, c’est moins de savoir si je suis contre les multiplexes qui existent, et de toute façon, c’est pas parce que je serais contre qu’ils n’existeraient pas. Que de savoir ce pourquoi je suis et en fait je suis assez pour, ce qu’est d’ailleurs positif, que se développent et se structurent les réseaux de salles dites indépendantes, de manière à ce qu’elles puissent offrir au film une distribution qui a une vie aussi longue ou aussi importante qu’offrent les multiplexes. Donc, cela c’est une nouvelle forme d’association, c’est passer du circuit au réseau. Maintenir un réseau national de salles qui permet une distribution nationale des films dit indépendants ditribués par les majors, la solution c’est ça. Et ça existe trop peu et il y a un désengagement des producteurs et des distributeurs dans les acquisitions de salles. Donc il serait bon, que se fédhèrent des salles appartenant à des exploitants, à des distributeurs et à des producteurs et qui soient plus portées vers le cinéma art et essai.”



 
 

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