par Bertrand Amice. Ecran Noir: "Quel est lobjectif du Prix Georges Sadoul pour cette année?" Emmanuel Giraud : De 1968 à 1995, le prix Sadoul nétait quun prix ; cest-à-dire quun jury cooptait, décernait un prix à deux films, et les films étaient vus dans les salons du C.N.C. ou de la cinémathèque. Cest traditionnel et lié à lactivité dun prix de cinéma, donc cest un prix honorifique. Depuis trois ans, ce que l'on sest efforcé de faire, cest dune part de faire évoluer le prix vers un festival, donc dassocier un prix à un festival qui présente les films publiquement. Et , d'autre part, que le jury soit plus un jury de festival, cest-à-dire, qui change chaque année, et qui voit les films en même temps que le public. Donc, pour répondre plus précisément à la question, cette année, c'est un peu laboutissement de cette volonté initiée il y a trois ans, cela sest fait progressivement dailleurs, puisque cette année on est là où on veut, et cela correspond à nos objectifs, à savoir pour soutenir la distribution des films primés, cest-à-dire, finalement leur exploitation en salle commerciale. De pouvoir démontrer dès le départ lidée de festival dans une salle dexploitation commerciale, cétait le cas au 14 juillet sur Seine, qui est dailleurs une très belle salle dexploitation, et que des gens le voit, que des prix qui soit attribués de façon assez significative du film primé. Et ça cest la seconde chose, cette année les partenaires du prix sont Médiavision et Métrobus et offrent des sommes assez conséquentes précisément pour la distribution. Donc, cest cohérent par rapport aussi à nos partenaires qui sont notamment de lA.F.C.A.E. (Association Française des Cinémas dArt et dEssai) qui est tout à fait pour à la participation du Prix, qui exigeait par nature que lon montre les films dans une salle dexploitation commerciale et membre de cette association, cest le cas du 14 Juillet sur Seine. Ce qui nétait pas le cas lannée précédente avec la Vidéothèque de Paris. Et donc, cest laboutissement de lévolution vers la distribution des films. EN : Quel sont les films qui vous plaisent dans la sélection officielle, ce qui vous a fait plaisir ou un coup de coeur? EG : Ceux qui mont fait le plus plaisir peut-être, par définition je suis pour les dix films qui ont été selectionnés, justement, qui sont des films assez divers. Le critère de sélection pour le comité, cest de choisir des premiers ou seconds films, ce qui déjà oriente pas mal le type de film, quon regarde et quon sélectionne, puis lintérêt quon porte sur le cinéma. Le second critère qui est assez précis et assez fou, cest de choisir des films qui sont bien dans leurs genres. Cest moins de juger des genres que dapprécier la qualité du film par rapport à ce quil promet dêtre. Donc, jai beaucoup aimé dans la sélection française, un film "Solo Tu" dAnne Benhaïm. Jai dailleurs beaucoup aimé le film dIrène Joinet Dormez, je le veux qui sont des films de genre et de nature absolument différents. Et ce sont les deux films que jaime beaucoup dans cette sélection pour les français. Sinon, pour les films étrangers, jai particulièrement aimé les films asiatiques Murmur of youth" de Lin Cheng-Sheng et "Kana Kana" de Taku Oshima, ça cest vraiment une question de sensibilité personnelle pour les films, plus que pour lensemble des films, parce que je trouve que cest important aussi de voir des films, et cela correspond au Prix Sadoul, à lhistoire dans un contexte et de voir seul les différences. Ils prennent sens et ils se renvoient les uns aux autres, mais aussi parce qu'ils sont différents. EN : "Votre point de vue sur les multiplexes et les exploitants indépendants..." EG : Il me semble que la question, cest moins de savoir si je suis contre les multiplexes qui existent, et de toute façon, cest pas parce que je serais contre quils nexisteraient pas. Que de savoir ce pourquoi je suis et en fait je suis assez pour, ce quest dailleurs positif, que se développent et se structurent les réseaux de salles dites indépendantes, de manière à ce quelles puissent offrir au film une distribution qui a une vie aussi longue ou aussi importante quoffrent les multiplexes. Donc, cela cest une nouvelle forme dassociation, cest passer du circuit au réseau. Maintenir un réseau national de salles qui permet une distribution nationale des films dit indépendants ditribués par les majors, la solution cest ça. Et ça existe trop peu et il y a un désengagement des producteurs et des distributeurs dans les acquisitions de salles. Donc il serait bon, que se fédhèrent des salles appartenant à des exploitants, à des distributeurs et à des producteurs et qui soient plus portées vers le cinéma art et essai. |
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