Production : Jersey films
Distribution : UIP
Réalisation : John Hambourg
Scénario : Jon Hambourg
Photographie : Seamus McGarvey
Son : Jeffrey A. Humphreys
Musique : Beck (chanson Lost Cause) & Theodore Shapiro
Montage : William Kerr & Nick Moore
Durée : 90 min

Casting :

Ben Stiller (Reuben Feffer)
Jennifer Aniston (Polly Prince)
Philip Seymour Hoffman (Sandy Lyle)
Debra Messing (Lisa Kramer)
Alec Baldwin (Stan Indursky)

 

 
Ben Stiller
Site officiel
  (c) Ecran Noir 96-04
Along came Polly / Polly et moi 
USA / 2004 / Sortie France le 10 mars 2004 
 
 
Reuben Feffer est un expert dans une société d’assurance. Comme pour son travail dans lequel il mesure les risques avant d’accepter un contrat, sa vie est extrêmement planifiée. Après son mariage avec Lisa, c’est le voyage de noces. Malheureusement, Lisa tombe amoureuse d’un tombeur français et le plaque. Il retourne à New York seul. Il rencontre alors une ancienne petite amie qui était alors très sérieuse. Mais elle a bien changé et est devenue quelque peu anticonformiste. Aux antipodes de Reuben Feffer donc.
 
   Polly et moi est le second film de John Hambourg, après Casses en tous genres, comédie de 1998 sur des chanteurs-perceurs de coffres forts. Parallèlement à la réalisation, le cinéaste s’est illustré dans l’écriture de plusieurs comédies, dont Mon beau-père et moi de Jay Roach (2000) et Zoolander de Ben Stiller (2001).
Après ces deux dernières collaborations, c’est tout naturellement que John Hambourg a proposé à Ben Stiller d’incarner son personnage principal. Pour interpréter le rôle de Polly, c’est Jennifer Aniston qui a été rapidement choisie. Les deux comédiens n’avaient jamais tourné ensemble au cinéma. En revanche, ils se sont croisés dans un épisode de " Friends " dans lequel Ben Stiller faisait une apparition.
Quant à Philip Seymour Hoffman, on l’associe davantage à son répertoire dramatique (et notamment à son excellente interprétation dans Magnolia de Paul Thomas Anderson).
Enfin, c’est Dany de Vito qui a produit le film.
 
 
AïE

"- Pourquoi t’as fait caca chez elle ? "

Que dire de Polly et moi ?... Eh bien nous pouvons d’abord souligner que le film est d’une inénarrable élégance. Et puis ajouter que l’imagination dont a fait preuve le scénariste (qui n’est autre que le réalisateur lui même) ne peut que laisser sans voix. Et les dialogues... D’une richesse époustouflante.
Trêve de plaisanteries, Polly et moi est une énième comédie romantique américaine agrémentée de son lot d’idioties fatigantes.
Côté scénario d’abord. Un homme bien sous tous rapports, quoique un tantinet trop prévisible et sérieux (forcément, c’est un spécialiste du risque dans une société d’assurance) rencontre, après une déception amoureuse, une ancienne petite amie. Tout les oppose. Il est donc sérieux, rêve d’une vie familiale dans une grande maison de la banlieue de New York, range des coussins méticuleusement sur son lit et ne supporte pas la nourriture ethnique qui lui irrite le côlon. La description du personnage n’ira pas beaucoup plus loin. Elle est plutôt anticonformiste, habite dans un quartier populaire, refuse les relations longues et adore la cuisine ethnique. La description n’ira pas beaucoup plus loin non plus. Vont-ils réussir à s’aimer ? Dans le respect d’une intrigue insoutenable et soucieuse d’entretenir un suspens rarement vu au cinéma, motus et bouche cousue.
Avec un tel scénario, le réalisateur, aidé par une réalisation irréprochable (parce que la réalisation est véritablement bien ficelée), aurait pu faire un film de pur divertissement certes, mais sympathique. L’histoire, même si on l’a déjà vue mille fois, reste simple et fonctionne. Les acteurs, même s’ils forcent un peu le trait burlesque, ne sont pas mauvais du tout. Malheureusement, le bât blesse. Au lieu de peaufiner son film dans l’esprit bleuette rigolote pour dimanche après-midis fatigués qui se laisse regarder sans déplaisir, John Hambourg en a trop fait. Titillé par le potache, il a encombré son film de lourdeurs épouvantables (l’élégant " pourquoi t’as fait caca chez elle ?" donne le la). Rien ne nous est épargné : les pets en veux-tu en voilà, des allusions lubriques d’une légèreté qui ferait frémir Vincent Lagaff, des scènes de toilettes bouchées, le patron ringard et répugnant, l’Hidalgo français dans toute sa splendeur... Bref, la grosse artillerie du comique lourdingue. Cela dit, c’est un genre de cinéma et l’on est pas très loin d’autres comédies telles que Mon beau-père et moi (avec le même Ben Stiller). Il faut aimerÉ

- Laurence