2004
Anchorman, de Adam McKay
avec Will Ferrell, (caméo)

Dodgeball : a true underdog story, de Rawson Marshall Thurber
avec Vince Vaughn, Christine Taylor

Envy, de Barry Levinson
avec Jack Black, Rachel Weisz, Christopher Walken

Starsky & Hutch<.a>, de Todd Phillips
avec Owen Wilson, Snoop Dogg, Vince Vaughn, Juliette Lewis, Amy Smart, Carmen Electra

Along came Polly, de John Hamburg
avec Jennifer Aniston, Philip Seymour Hoffman, Debra Messing, Alec Baldwin, Hank Azaria

2003
Nobody Knows Anything, de William Tannen<
caméo

2002
Duplex, de Danny de Vito
avec Drew Barrymore, James Remar

2001
The Royal Tenenbaums, de Wes Anderson
et Gene Hackman, Anjelica Huston, Gwyneth Paltrow, Luke et Owen Wilson

Zoolander, de et avec Ben Stiller
et Owen Wilson, Will Ferrel, Milla Jovovich

2000
Meet the Parents, de Jay Roach
avec Robert de Niro, Blythe Dinner, Teri Polo, Owen Wilson

Keeping the Faith, de et avec Edward Norton et Jenna Elfman, Milos Forman, Anne Bancroft

1999
The Suburbans, de et avec Donald Lardner Ward
et Robert Loggia, Jennifer Love Hewitt

Black and White, de James Toback
avec Jared Leto, Robert Downey jr, Claudia Schiffer, Brooke Shields, Elijah Wood

Mystery Men, de Kinka Usher
avec Hank Azaria, Janeane Garofalo, Willam H Macy, Greg Kinnear, Lena Olin, Tom Waits

1998
Permanent Midnight, de David Veloz
avec Elizabeth Hurley, Owen Wilson, Cheryl Ladd, Janeane Garofalo

Your Friends & Neighbors, de Neil LaBute
avec Catherine Keener, Aaron Ekhart, Nastassja Kinski, Jason Patric

There's Something About Mary, des Frères Farelly
avec Cameron Diaz, Matt Dillon, Lee Evans

Zero Effect, de Jake Kasdan
avec Bill Pullman, Ryan O'Neal

1996
The Cable Guy, de et avec Ben Stiller
et Jim Carrey, Matthew Broderick, Leslie Mann, Eric Roberts, George Segal, Owen Wilson

Flirting with Disaster, de David O'Russell
avec Patricia Arquette, Téa Léoni, Mary Tyler Moore, George Segal, Lily Tomlin

If Lucy Fell, de et avec Eric Schaeffer
et Sarah Jessica Parker, Elle MacPherson

Happy Gilmore, de Dennis Dugan
2nd rôle, avec Adam Sandler

1995
Heavyweights, de Steven Brill
avec Aaron Schwartz

1994
Reality Bites, de et avec Ben Stiller
et Winona Ryder, Ethan Hawke, Janeane Garofalo, Steve Zahn, Renée Zellweger

1992
Highway to Hell, de Ate de Jong
2nd rôle, avec Patrick Bergin

1990
Stella, de John Erman
avec Bette Midler, John Goodman, Trini Alvarado

1989
Elvis Stories, de et avec Ben Stiller
et John Cusack - moyen métrage

Next of Kin, de John Irvin
avec Patrick Swayze, Liam Neeson, Helen Hunt, Bill Paxton

1988
Fresh Horses, de David Anspaugh
avec Molly Ringwald, Andrew McCarthy, Viggo Mortensen

1987
Empire of the Sun, de Steven Spielberg
avec Christian Bale, John Malkovich, Miranda Richardson

Hot Pursuit, de Steven Spresberger
avec John Cusack, Robert Loggia

Réalisations
What Makes Sammy Run (2003)
Zoolander (2001)
The Cable Guy
Reality Bites (1994)
The Ben Stiller Show (1992)
Elvis Stories (1989)
 

   Ben Stiller est devenu en quelques années le prince de la comédie américaine. Mais pas seulement. Car sous la couche de rire qu'il engendre à travers ses prestations, se cache un rélaisateur qui, lui, cherche à exhiber nos névroses, psychoses et les sentiments noirs de la génération X. Il est tombé dans la marmite du show business quand il était petit. Ses acteurs de parents (le papa a joué récemment dans la série Seinfeld) lui font répéter leurs textes et il découvre ses premières désillusions : William Shatner, par exemple, n'est pas le Capitaine Kirk. Too bad pour ce fan de Star Trek. Très tôt, avec une caméra super 8, il tourne des films en deux parties (le meurtre, la revanche) et s'amuse avec les images. Il tentera même d'étudier tout cela à UCLA, où il s'ennuiera ferme. Il abordera son métier via les planches et Broadway, et notamment dans la reprise de The House of Blue Leaves, qui remportera au final 4 Tonys (les Molières du coin).
En Amérique, sa carrière commence avec un show TV qui porte son nom. Un délire qui ravit les critiques, mais ne trouve pas son public. La Fox coupe son micro à la moitié de la première saison, tandis qu'il récolte, avec son équipe, un Emmy Award en tant qu'auteur de ces délicieux sketchs satyriques. Il avait quelques années aupravant exercé son talent en écrivant et réalisant un court métrage parodiant le scorcesien Color of Money, qu'il avait intitulé The Hustler of Money (en référence au film The Hustler, L'arnaqueur, la prequel de The Color of Money). Ce court lui avait ouvert les portes du mythique Saturday Night Live. Parmi les copains de l'époque, la petite brunette Janeane garofalo, qu'on verra dans nombreux de ses films ... Pendant ce temps, lui sort avec une actrice qui monte, Jeanne Tripplehorn, vue dans Basic Instinct et Waterworld.

Hollywood découvrira Stiller en réalisateur. Artiste multi-talent, plutôt indépendant, et pas forcément dans les critères "beauté physique" de Tinseltown, Stiller dirige Winona Ryder et Ethan Hawke dans Reality Bites en 94. Film générationnel, il est une sorte d'oraison funèbre pour les années 80, de film culte pour les années 90, de versant noir à Ferris Bueller, et de consécration pour le grunge et les âmes errantes de 20 ans et +. Auparavant, ni ses réalisations, ni ses interprétations (en second rôle) n'avaient marqué. New Yorkais, c'est à Los Angeles qu'il trouvera son succès. Auteur et réalisateur, c'est en comédien qu'il deviendra célèbre. Petit et pas très beau, il fera craquer les plus belles actrices (avec il est vrai une musculature qu'il a développé au fil des ans).
Toutes ces contradictions en font un être éminemment complexe et un des comédiens les plus intéressants du moment. Fidèle et loyal, il reprendra dans ses films, même ceux qu'il ne rélaise pas, des gens avec qui il a aimé travaillé. Cet esprit de famille est la seule cohérence de sa carrière. Tandis que le moteur de son esprit créateur se situe plus dans les frustrations qu'il ressent.
Une fois Reality Bites en boîte, où il incarne cybiquement un yuppie carriériste, il rebondit en 96 avec deux films marquants l'année, en bémol. The Cable Guy, désormais considéré comme sous estimé, est une comédie noire, où Jim Carrey, au rire grimaçant et menaèant, affronte le blanc bec de Broderick (qu'on croierait volontiers cousin de Stiller). Le film fit trois fois les recettes de Reality Bites. Mais deux fois moins qu'un Jim Carrey classique. Hollywood est déçu. La farce ne prend pas. Pourtant les critiques sont enthousiastes et salue le job de Ben Stiller. L'acteur a aussi le vent en poupe, puisque le même été, il est à l'affiche de Firting with disaster, hit indie. Ben Stiller voit son image changée. Avec le Neil la Bute deux ans plus tard, il continuera à ancrer son visage dans le paysage du cinéma indépendant, urbain, générationnel, sexuello-cérébral, c'est à dire où le sexe monopolise les pensées et dialogues.

Il accumule les expériences désatreuses au Box Office, mais flatteuses côté critique : Permanent midnight par exemple est un de ses meilleurs rôles. Mais en 98, les Frères Farelly remplacent leur Jim Carrey par Ben Stiller. Ses deux-là sont deux côtés d'une même pièce de monnaie consacrée à l'humour. Les deux surjouent, mais l'un frôle le cartoon tandis que l'autre se rapproche plus de Buster Keaton.
C'est avec un sexe coincé dans une braguette (méchamment torturé le bout de chair quand même), une branlette mémorable (où le sperme tient lieu de gel pour les cheveux) et d'un combat sans merci avec un chien de pouffe (comprendre pouffiasse OU qui apsse son temps sur un pouffe) qui finira serpillère, que Ben Stiller devient une star mondiale. Mary à tout prix est un méga hit comique où Cameron Diaz et Ben Stiller voient les zéros se multiplier sur leurs cachets.
Stiller, lui, pour son plus grand bonheur comme son plus grand malheur, se retrouve enfermé dans le stéréotype du mec boutonneux, coincé, complexé, amoureux bêta, bref adepte de la masturbation alors que la fille de ses rêves n'attend que lui.
En 2000, il épousera la comédienne de Wedding Singer, Christina Taylor. Mais il draguera aussi Jenna Elfman, blonde croquante de la série Dahrma and Greg, dans Keeping the Faith (où il est un rabbin qui tombe amoureux d'une "goy" que convoite aussi son meilleur ami, un prêtre catholique!). Et enfin il essaiera de demander en mariage une autre blonde, Teri Polo, à son père, joué par Robert de Niro; un fâcheux qui amènera le futur gendre à se faire détester de toute la famille en un week end. Le premier week end de sortie, le film rafle la mise. En route pour un carton au Box Office, et pour une suite, Meet the Parents installe Ben Stiller dans la cour des grands comiques du moment. Là encore il fait rire avec un animal (un con de chat), sa maladresse (disons qu'il a appris à embrasser, pas forcément à jouer au water polo), et même son esprit cynico-réaliste (ici une belle critique des compagnies aériennes). Eddie Murphy, Jim Carrey et Steve Martin réunis!

Avec Zoolander, où il s'accorde pour une fois le premier rôle en plus de son job de cinéaste, il s'en prend au milieu de la mode et des mannequins. En fils Tenenbaum, il joue les dépressifs parano et fragiles. Cherchant continuellement sa voie, il multiplie les expériences, quel que soit le public, confidentiel ou de masse, cinéphile ou "couch potatoes". En mélangeant la profondeur des sentiments qu'il éprouve pour toutes ces femmes qui lui donnent la réplique et le déclencheur des rires qu'il amorce naturellement au moindre gag, Ben Stiller s'est construit un personnage unique et populaire qui ne peut le rendre que fascinant.

Vincy