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Production : Scott Rudin, De Line Pictures, Paramount, DreamWorks
Distribution : UIP
Réalisation : Frank Oz
Scénario : Paul Rudnick, d'après le roman de Ira Lvein
Photographie : Rob Hahn
Musique : David Arnold
Montage : Jay Rabinowitz
Décors : Jackson de Govia
Durée : 93 mn
Casting :
Nicole Kidman : Koanna Eberhart
Matthew Broderick : Walter Kresby
Bette Midler : Bobbie Markowitz
Glenn Close : Claire Wellington
Christopher Walken : Mike Wellington
Roger Bart : Roger Bannister
Jon Lovitz : Dave Markowitz
Faith Hill : Sarah Sunderson
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The Stepford Wives / ET l'homme créa la femme
USA / 2004 / Sortie France le 7 juillet 2004
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Joanna Eberhart est une femme brillante : la plus jeune présidente de la chaîne de télévision, EBS, spécialisée dans les reality-shows, un mari Vice-Prséident de cette même chaîne, et deux enfants. Lorsque Joanna a pprend son licenciement sec, c'est le choc. Elle entre en dépression.
Son mari, Walter, decide de changer de vie et d'installer toute sa famille à Stepford, village isolé dans le Connecticut. Rapidement, Joanna remarque certaines choses étranges : la ressemblance entre toutes ces femmes, le look années 50, ... Du coup elle ne se sent rassuré qu'avec la bordélique Bobbie et le gay Roger.
Mais quand Roger devient un candidat au sénat républicain et Bobbie se transforme en mère parfaite teinte en blonde, Joanna décide de quitter Stepford. Il s'y passe quelque chose d'anormal...
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Drôles de femmes de Stepford. Cette comédie a coûté la bagatelle de 90 millions de $. De quoi ruiner leurs maris. Surtout que le box office n'est pas très chaud : seulement 50 millions de $ après un mois d'exploitation en Amérique du nord. L'un des projets les plus excitants de l'année s'est mué en échec prémédité. Si le teaser était un petit bijou que beaucoup s'échangeait sur Internet, le film a vécu plusieurs coupes. Suite aux premiers tests aurpès du pblic, Kidman a du interrompre le tournage de The Interpreter pour retourner quelques séquences. Ceux qui ont pu voir la première version ont pu remarquer de grosses différences : une première fin avait fait de ces femmes des robots (le cerveau de la femme était placé dans une corps androïde). Il y a eu de nombreuses prises refaites, des intrigues élaguées... Aussi nous ne comprendrons jamais pourquoi certaines femmes avaient des fonctions plus que robotisées (distributeur de monnaie) ni pourquoi nous avons le droit de voir le corps cloné du corps de Joanna. Tous ces défauts du scénario et du montage ont contribué à une critique désastreuse aux USA et une absence de projection presse en France. Ne vous étonnez pas si vous voyez l'affiche partout : il faut bien compenser l'absence de papiers sur le film.
Le film aurait été certes différent si Tim Burton l'avait réalisé comme prévu. Le film est un remake de celui de Bryan Forbes (1975), avec Katharine Ross. Il s'agissait d'un film thriller fantastique un peu kitsch mais très social, et surtout d'une adaptation littéraire du roman d'Ira Levin (à qui l'on doit de Rosemary's Baby). Le remake est réalisé par Frank Oz, à qui l'ont doit des comédies comme In & Out, Bowfinger, La petite boutique des horreurs... Kidman retrouvera Broderick (à l'origine le mari devait être incarné par John Cusack) dans l'adaptation cinématographique de la comédie musicale The Producers.
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SHE, ROBOT
"- Pourquoi tu ne cuisines pas comme ça?
- Et toi, pourquoi tu ne peux pas?
- J'ai un pénis!"
Si la perfection n'est pas de ce monde, ce remake comporte trop de défauts pour nous séduire. Il ne suffit pas de parer ses plus beaux atours pour qu'au final le spectacle soit convaincant. Car nous ne saurons jamais quel était le motif initial de Frank Oz pour faire un remake d'un film des années 70 où le féminisme devait s'affirmer. Ici, on ne voit aucune des raisons contemporaines pour justifier une telle histoire. Le film ne repose sur aucun problème de société majeur, ou, pire, il les exploite de façon très légère. Il aurait pu devenir un portrait sur l'identité masculine, il n'est qu'une caricature des rapports homme/femme comme certains réactionnaires aiment les dépeindre dans des best-sellers chargés de bien différencier les sexes. Si bien que nous sommes perdus : ode à l'émancipation de la femme? hymne à l'amour et ses contradictions? critique acerbe du machisme? vision qui se veut corrosive de l'uniformisation et de la négation de l'individu? Peut-être un peu tout cela à la fois, superficiellement.
The Stepford Wives nous laisse perplexe parce que le scénario nous raconte une histoire incohérente, et brûle les étapes au point de le rendre confus. Nous ne saurons jamais si ces femmes étaient des robots (qui distribuent les billets ou ne sont pas sensibles au feu) ou des femmes dirigées par des puces implantées dans le cerveau. Nous ne voyons pas très bien le lien entre le prologue et le reste du film; nous ne comprenons pas non plus l'épisode final explicatif et le processus pour en arriver là . Avec ce zeste de science fiction à trois cents, on pourrait croire à une série B très chic où les effets visuels et la direction artistique sont d'un kitsch inouïs, nous renvoyant dans les années 60. Entre un humour jamais assez noir et une intrigue jamais très tendue, le film échoue complètement à nous embarquer dans un univers qui lui est propre ou un suspens qui nous tienne en haleine.
A force de réécritures, le montage ne sait plus où donner de la tête et prend des raccourcis qui nous laissent plantés avec la séquence précédente. Oz ne va jamais assez loin dans le délire et ne sait pas comment faire avancer son histoire remplie de trous noirs. Nous sommes loin des Sorcières d'Eastwick ou de La mort vous va si bien, dans les deux cas, plus jouissifs.
Il faut tout le talent et la conviction du casting - le seul vrai régal à mater - pour tirer un fil conducteur du début à la fin. En se reposant sur un trio de persécutés, le film pourrait s'embraquer vers une apologie de la différence. Mais le discours revendicatif de Glenn Close nous détourne de ce sujet pour nous nevoyer sur une morale plus insipide du type "C'était tellement mieux avant."
Sans queue ni tête, le film n'a même pas de morale. Il permet juste à Kidman de passer du brun au blond en 90 minutes. Il y avait sans doute bien mieux à faire avec un tel matériau : un village reclus sur lui-même, refusant la singularité (même raciale ou sexuelle), et vivant dans l'opulence d'hommes oisifs. Le film débute avec le petit écran et finit dedans. D'un plateau à l'autre, il enferme les individus dans une prison dont ils ne parviennent pas à s'échapper, condamnés à subir leurs névroses, puis à venir les raconter à un interviewer ou les extérioriser dans des reality-shows. Mais que tout cela est mal formulé...
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