LE GARCON FORMIDABLE
JEANNE :
J'ai rencontré un garçon formidable
Quand je l'ai vu juste en face de moi,
J'ai ressenti ce frisson agréable
Qui te dit que l'amour te tend les bras.
SOPHIE:
Et ce garçon, tu l'as rencontré où ?
JEANNE :
Dans le métro, n'est-ce pas incroyable ?
Je suis tombée le cul sur ses genous ;
Mais ce n'était pas déplaisant du tout.
Ses premiers mots ont été détestables
Grossiers, vulgaires, dignes de mon mépris,
Et puis j'ai vu ses yeux invraisemblables
Et j'ai senti mon coeur tout ramolli !
Il m'a souri, il m'a dit des mots tendres,
Je n'ai pas su résister à sa voix.
A ses regards, je me suis laissé prendre,
J'ai senti le désir monter en moi...
SOPHIE :
Donc, ce garçon ?
JEANNE :
Je l'ai trouvé baisable
Mêm' mieux que ça, je n'vais pas te mentir :
Ce beau garçon, je l'ai trouvé aimable,
Un de ceux pour qui mon coeur doit souffrir.
SOPHIE :
Jeanne, encore un ! tu es infatigable.
JEANNE :
Mais c'est l'amour, moi je ne choisis pas.
SOPHIE :
T'as tant d'amants, que c'est incalculable...
JEANNE :
Non, pour le moment je n'en ai que trois !
Mais ce garçon, il a des yeux si tendres,
Quand il sourit, je ne m'appartiens plus ;
A son désir, il faut que je me rende,
Je n'sais pas comment sans lui j'ai vécu.
SOPHIE :
Et pour la baise ?
JEANNE :
Amant insatiable,
Brûlant, violent, passionné tour à tour,
Il m'a fait jouir de façon incroyable,
Je veux mourir si ce n'est pas de l'amour.
Notre désir était si indomptable
Qu'on a fait ça dans la ram' de métro.
SOPHIE :
Dans le métro ! Mais c'est épouvantable !
JEANNE :
Moi j'ai trouvé ça plutôt rigolo.
SOPHIE :
Jeanne, ce garçon m'a l'air bien redoutable !
JEANNE :
Non, pas du tout : quand il est dans mes bras,
Là, sur mon coeur, je le sens vulnérable,
Comm' s'il ne pouvait pas vivre sans moi.
SOPHIE :
A la santé du garçon formidable !
JEANNE :
Et à l'amour que j'ai déjà pour lui !
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