ECRAN NOIR, Savong Private Ryan
"C'est pour honorer ces hommes et leurs corps - des hommes qui ont mis fin à l'holocauste et sauver la civilisation occidentale - que j'ai fait ce film" - Spielberg.

La Seconde Guerre Mondiale
Quelques dates
01.09.39 - Hitler envahit la Pologne
A voir: To be or not to be, Ernst Lubtsch

03.09.39 - La France et la Grande Bretagne déclarent la Guerre à l'Allemagne.
10.06.40 - L'Italie déclare la Guerre à la France. A voir: la Vita è bella, Roberto Benigni

18.06.40 - Appel du Général de Gaulle depuis Londres.
22.06.40 - Armistice entre la France et l'Allemagne.
A voir: La Grande Vadrouille, Gérard Oury

07.12.41 - Bombardement japonais sur Pearl Harbor. Déclaration de guerre aux USA.
A voir: Le sous-marin rose

28.07.42 - Siège de Stalingrad.
10.07.43 - Débarquement allié en Sicile.
A voir: Le Patient Anglais, Anthony Minghella

06.06.44 - Débarquement en Normandie.
18.08.44 - Libération de Paris.
A voir: Les Misérables, Claude Lelouch

04.02.45 - Conférence de Yalta.
30.04.45 - Hitler se suicide.
06.08.45 - Bombe atomique sur Hiroshima.
A voir: Dr Akagi, Shohei Imamura

38 millions de morts (dont 11 millions de déportés).
URSS 7 500 000 morts
Allemagne 3 900 000 morts
Chine 2 200 000 morts
Japon 1 200 000 morts

Le Débarquement au Cinéma

  • 1962, Le jour le plus long
    de Darryl Zanuck, avec (ordre alphabétique) Paul Anka, Arletty, Jean-Louis Barrault, Bourvil, Richard Burton, Sean Connery, Mel Ferrer, Henry Fonda, Gert Fröbe, Curd Jürgens, Robert Mitchum, Madeleine Renaud, George Segal, Jean Servais, Rod Steiger, Robert Wagner, John Wayne
    3 heures. Historique. Noir & Blanc. 2 Oscars (sur 5 nominations).
  • 1964, The Americanisation of Emily
    de Arthur Hiller, avec James Garner, Julie Andrews, James Coburn
  • 1970, Le Mur de l'Atlantique
    de Marcel Camus, avec Bourvil
  • 1970, Patton
    de Franklyn Schaffner, avec George C.Scott, Karl Malden, Michael Bates.
    7 Oscars (dont meilleur film, réalisateur, acteur). 170 mn.
  • 1980, The Big Red One
    de Samuel Fuller, avec Lee Marvin, Mark Hamill, Stéphane Audran
  • 1994, George Stevens : D-day to Berlin
    Documentaire sur les souvenirs, les images rapportées par le vétéran Stevens pour le Cinquantenaire du Jour J.

    Saving Private Ryan

    Ecran Noir
    Films
    Courrier

  • La Guerre

    Parmi les films les plus célèbres dans le genre (plutôt masculin) on retiendra chronologiquement:
    Napoléon (d'Abel Gance, 1927), Les 3 lanciers du Bengale (de Henry Hathaway, 1935, avec Gary Cooper), La Charge de la brigade légère (de Michael Curtiz, 1936, avec Errol Flynn, Olivia de Haviland, David Niven). A cela on pourrait ajouter dans notre liste la plupart des Westerns, puisqu'il s'agissait généralement d'une guerre entre américains et indiens. Mais le Western est justement un autre genre !
    En 1937, Jean Renoir réalise ce que l'on considère comme l'un des chefs d'oeuvre du cinéma mondial (avec Citizen Kane sans doute l'un des plus grands films du siècle): La Grande illusion, avec Pierre Fresnay, Jean Gabin, Dalio, Erich Von Stroheim...

    Années 40
    A partir de 1940, les films du genre se multiplient. On note: Le Navire blanc de Roberto Rossellini (1941), Sergent York de Howard Hawks (1941, avec Gary Cooper), La Bataille de Midway de John Ford (1942), Vivre libre de Jean Renoir (1943), , Air Force de Howard Hawks (1943), les bourreaux meurent aussi de Fritz Lang (1943)...
    Tandis que les acteurs, et notamment certaines grandes stars comme Stewart, Gable, Wayne..., sont envoyés sur le front, les plus grands cinéastes s'attaquent tous au genre, parfois en frôlant la propagande.
    Memphis Belle (William Wyler, 1944), L'Héroïque parade (Carol Reed, 1944), Retour aux Philippines (Edward Dmyttryk, 1945), Aventures en Birmanie (Raoul Walsh, 1945), Les forçats de la Gloire (William Welman, 1945), La bataille du Rail (René Clément, 1945) ou Rome Ville ouverte (Roberto Rossellini, 1945) témoignent de cette guerre mondiale sous tous ses aspects.
    L'Age d'or d'Hollywood a en effet coïncidé avec la déclaration de la Seconde Guerre Mondiale. Une manière pour Hollywood de participer à cette cause...
    Pourtant les plus grandes oeuvres concernant la seconde Guerre verront le jour bien après son achèvement.
    D'autres films suivront: Le tournant décisif (Friedrich Ermler, 1946), La Chute de Berlin (Michael Tchiaourelli, 1949), Okinawa (de Lewis Milestone, 1951), Guadalcanal (Nicholas Ray, 1951)...la guerre continue d'alimenter les scénarii. Mais depuis Welman, tous avaient plus ou moins rendu ces guerres glamours ou didactiques, hollywoodiennes à défaut d'être documentaires.

    Années 50
    En 1951, arrive deux films de Samuel Fuller: Baïonnette au canon et J'ai vécu l'enfer en Corée. Sans doute le cinéaste qui a apporté le plus grand souci de réalisme au film de guerre, l'ayant lui-même vécu. Le pape du cinéma indépendant, sous estimé durant son vivant, excepté en France, avait marginalisé le récit au profit du réel. Il avait été profondément traumatisé par ses combats, et était devenu un fervent pacifiste.
    A partir des années 50, la Guerre sert comme toile de fond - telle un ressort dramatique - à des films parmi les meilleurs de la décennie: Tant qu'il y aura des hommes (de Fred Zinneman, 1953, avec Burt Lancaster, Frank Sinatra), Les bérets rouges (Terence Young, 1953), Sergent la Terreur (Richard Brooks, 1953), Le cri de la victoire (Raoul Walsh, 1955), et surtout Le Pont de la Rivière Kwaï (de David Lean, avec William Holden et Alec Guiness) en 1957, qui reste un des plus gros succès du 7ème Art.
    Les années 50 auront attiré dans le genre des auteurs aussi prestigieux que José Ferrer, Anthony Mann, Michael Powell, Douglas Sirk, Andrzej Wajda, et deux bijoux: Billy Wilder (Stalag 17) et Stanley Kubrick (Paths of Glory, 1957, avec Kirk Douglas)...

    Années 60-70
    Bizarrement Hollywood a quasiment monopolisé les films de guerre. Les reconstitutions étant souvent hors de prix, les Français n'ont brillé que par deux films mémorables - Le mur de l'Atlantique et Paris brûle-t'il?, le versant bleu-blanc-rouge du Jour le plus long - et d'autres plus dramatiques (Hiroshima mon amour, Alain Resnais, 1958).
    Les années 60 déploient ainsi les grands moyens et les castings impressionnants. On vire au grand spectacle: Les Canons de Navarone (Jack Lee Thompson, 1961), Le jour le plus long (Darryl Zanuck, 1963), Von Ryan's Express (de Mark Robson, 1965, avec Sinatra), La bataille de France (Jean Aurel, 1964), Première victoire (Otto Preminger, 1964), 317ème section (Pierre Schoendorffer, 1964), La bataille des Ardennes (Ken Annakin, 1965), Dirty Dozen (de Robert Aldrich, 1967) et bien sûr La Grande Evasion (John Sturges, 1963, avec Steve McQueen).
    Une nouvelle génération affronte le sujet, avec une vision un peu plus contestataire et moins héroïque: Duel dans le pacifique (John Boorman, 1968), L'Armée des Ombres (Melville, 1969)...et surtout le doublé en 70, un grand écart entre un film-bio égérique - Patton de Franklyn Schaffner avec George C-Scott (et un Oscar refusé) - et une comédie cynique palmedorée à Cannes - MASH de Robert Altman. Entre les deux Johnny got his gun de Donald Trumbo (d'après son propre roman), en 1971, l'histoire d'un vétéran, un homme tronc.
    En pleine Guerre du Vietnam, les messages pacifistes deviennent sous-jacents et les scripts changent de ton. On en vient à parler plus en profondeur de l'époque, ou on commence à se détourner de cette seconde guerre mondiale pour une autre. Le genre semble révolu ou en tout cas condamné à changer de décor: Das Boot (Wolfgang Petersen, 1981), Soldier of Orange (Paul Verhoeven, 1978)...
    Ça donne en France Lacombe Lucien (1974) et Au revoir les enfants (1987) de Louis Malle, Le Dernier Metro (1980) de François Truffaut, Une affaire de femmes (1987) de Claude Chabrol, Le vieux fusil (1975) de Robert Enrico ou La Victoire en chantant de Jean-Jacques Annaud (1976)....Bizarrement la France se désintéresse de son autre guerre (L'Algérie) et mettra du temps à s'intéresser à celle du Vietnam (Dien Bien Phu, 1991).
    Un pont trop loin (Richard Attenborough, 1977), 1941 (Steven Spielberg, 1979) concluent la fascination américaine pour la dernière guerre mondiale. Les Américains sont traumatisés par le Vietnam. La Guerre change de ton, de pays.

    Ere post-Vietnam
    Dès la fin des années 70, Hollywood, grâce à l'émergence de cinéastes parmi les plus créatifs depuis les années 50: Voyage au bout de l'enfer (Michael Cimino, 1978, avec De Niro, Meryl Streep, John Savage, Christopher Walken), Coming home (de Hal Ashby, 1978, avec Jane Fonda, Jon Voight), et surtout Apocalypse Now (de Francis Ford Coppola, 1979, avec Brando, Martin Sheen, Robert Duvall) - évidemment Palme d'or.
    Les années 80 feront de la Guerre un divertissement selon qu'on s'appelle Steven Spielberg (L'Empire du soleil, 1987), Ted Kotcheff (Rambo, 1982), Barry Levinson (Good Morning Vietnam, 1987), Edward Zwyck (Glory, 1989)...
    Il restera des années 80, 4 films marquants: La déchirure (de Roland Joffé, 1984) sur la guerre civile au Cambodge. Full Metal Jacket (de Stanley Kubrick, 1987), chef d'oeuvre anti-militariste. Dear America, lettres du Vietnam (de Bll Couturié, 1988), magnifique documentaire. Et enfin le doublé de Oliver Stone: le très réaliste Platoon (le meilleur film du cinéaste, 1986) et Né un 4 juillet (avec Tom Cruise, 1989).
    La plupart des films qui sortiront par la suite n'auront ni le succès attendu, ni les qualités requises pour impressionner les fans du genre: Europe Europe, Outrages (de Palma), Memphis Belle, Air America, La Neige et le feu, ....

    Conclusion
    Bien sûr il manque de nombreux films, notamment des oeuvres plus "nationales" sur des guerres moins "connues", ou plus anciennes. Souvent ces films ne sont pas à proprement parler des films de guerre.
    Aujourd'hui le Vietnam a un peu disparu des scripts. Tavernier a filmé deux fois la Grande Guerre (14-18). Et Spielberg est un des rares à avoir autant filmé la Seconde Guerre Mondiale (7 oeuvres au total). La dernière fois il s'agissait d'un drame sur l'holocauste: La Liste de Schindler.
    En 1998, il revient avec Saving Private Ryan au plus typique des films de Guerre. La violence des années 90 et le message pédagogique en plus.
    A peu près toutes les guerres ont été traitées par le cinéma. La Seconde Guerre Mondiale est sans doute celle qui a donné lieu au plus grand nombre de films. On peut les diviser géographiquement (Pacifique, Europe) ou thématiquement (pacifiste, patriotique).
    Pourtant c'est la Guerre de Sécession américaine qui a donné le film le plus populaire de l'histoire: Autant en emporte le vent, ...en 1939. Les Français devront d'ailleurs attendre la fin de la Guerre pour le voir.

      © Volute (tm) productions....24 juillet 98