L'HOMME A FEMMES |
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FILMO
1987 - And God created Woman (version au goût du jour de son premier film) Achats en ligne... |
BIOgraphie
par Christophe Train De son vrai nom Roger Vladimir Plemiannikov, Roger Vadim est né à Paris le 26 janvier 1928. Son père, un ancien aristocrate ukrainien naturalisé français, fut alors nommé consul de France en Egypte, ce qui permit au futur cinéaste de passer une enfance particulièrement enviable dans un univers digne de celui des romans de Lawrence Durrell. Après la guerre, il devint rapidement l'une des figures indispensables de Saint-Germain-des-Prés, s'essayant à la peinture, puis au théâtre, avant de devenir reporter à Paris-Match (de 1953 à 1955) et de faire ses premiers pas dans le monde du cinéma aux côtés de Marc Allégret, dont il fut un moment le principal collaborateur. C'est d'ailleurs grâce à Marc Allégret que Roger Vadim fit la découverte de Brigitte Bardot, qui devint sa première épouse le 19 décembre 1952 et qu'il révéla au monde entier dans Et Dieu créa la femme. Avec ce premier film, son nom fut aussitôt sur toutes les bouches: cinéaste à scandale pour les uns, metteur en scène réellement doué pour les autres, il fut même plus ou moins associé à la Nouvelle Vague, qui s'apprêtait à faire ses premiers pas. De fait, Et Dieu créa la femme ne manquait ni d'élégance ni d'habileté, et le ton assurément nouveau qui l'animait était celui d'un homme qui avait une prescience certaine de l'évolution de la sensibilité contemporaine. Mais son deuxième film, Sait-on jamais, confirmait cependant qu'il y avait chez lui plus d'intuition que de profondeur. Roger Vadim était un cinéaste à la mode, capable le cas échéant de la devancer, mais certainement pas un grand créateur. Son style allait d'ailleurs rapidement se figer en un académisme de bon aloi, notamment dans Les Bijoutiers du clair de lune, où il ne sut guère tirer parti du beau roman d'Albert Vidalie, et surtout dans Les Liaisons dangereuses, dont la transposition (de l'oeuvre de Choderlos de Laclos) avait pourtant été écrite par Roger Vailland, avec Gérard Philipe et Jeanne Moreau .Pour Roger Vadim, ce film avait été aussi l'occasion de donner toute sa chance à une jeune actrice danoise dont il avait fait sa deuxième épouse le 17 juin 1958, Annette Stroyberg, qui lui donna une fille, Nathalie. Si Annette Stroyberg était une charmante créature, elle n'avait pas l'extraordinaire talent naturel de Brigitte Bardot. Sa carrière tournera court, en dépit des efforts de son mari pour la rendre séduisante dans Et mourir de plaisir, une adaptation du reste assez réussie du célèbre conte fantastique de l'écrivain irlandais Sheridan Le Fanu, "Carmilla". Roger Vadim fut indéniablement plus heureux lorsqu'il offrit son premier grand rôle à Catherine Deneuve, avec qui il eut une liaison assez brève dont naquit cependant un enfant, Christian Vadim, qui a fait depuis des débuts remarqués dans Les Nuits de la pleine lune (1984) d'Eric Rohmer. Malheureusement, le film qui a consacré leur idylle, Le Vice et la vertu, était une tentative d'identification particulièrement sommaire et abusive de l'univers du marquis de Sade au nazisme. Les plus inconditionnels admirateurs du cinéaste pouvaient légitimement s'interroger sur l'évolution de sa carrière... Cette évolution, il faut bien le dire, fut catastrophique, malgré le talent, bien réel cette fois, de celle qu'il épousera en troisièmes noces le 14 août 1965 et dont il eut le mérite de faire une grande vedette internationale, Jane Fonda. Ils eurent aussi une fille, Vanessa. Ils tournèrent plusieurs films ensemble, en particulier La Ronde, pitoyable remake du chef-d'oeuvre de Max Ophüls, et l'insignifiant Barbarella, luxueuse et futile adaptation d'une bande dessinée de Jean-Claude Forest. Depuis sa rupture avec Jane Fonda, que son féminisme naissant destinait sans doute à une autre carrière que celle de simple femme-objet, Roger Vadim a passé son temps à courir après une mode qui l'avait définitivement dépassé. Quand le mythe du bon sauvage fit son retour dans la philosophie parisienne, il réalisa Hellé, une ridicule histoire de sauvageonne filmée en Haute-Savoie. Et lorsqu'il fut de bon ton de reparler de chasteté, d'amour, de passion et de vertu, il retrouva les pires fadeurs du romantisme à la française avec La Femme fidèle, qui avait pour seule originalité de nous faire découvrir Sylvia Kristel, la très impudique héroïne d'Emmanuelle (1973), dans un rôle pour le moins inattendu. Après plusieurs années de silence, Roger Vadim a tenté une sorte de "come back" en exploitant la vogue des films sur l'adolescence. Mais Surprise Party était une oeuvre déjà complètement démodée, qui fut d'ailleurs boudée par le public jeune auquel elle était destinée. Ces dernières années, il s'était consacré au théâtre et à la télévision pour laquelle il avait tourné plusieurs téléfilms, notamment avec sa dernière compagne Marie-Christine Barrault, ainsi qu'à l'écriture. Il était marié depuis le 21 décembre 1990 avec la comédienne. Cette vie sentimentale agitée lui avait inspiré un téléfilm en deux épisodes diffusé en 1996 sur France 2, "la Nouvelle Tribu", qui racontait la vie d'une "famille en kit". Il avait réalisé un autre film pour la télévision "Vadim raconte Saint-Germain-des-Prés". Le dernier, "Un coup de baguette magique" (1997), était une comédie sur les familles éclatées. Son union avec Marie-Christine Barrault (la plus longue) aura duré dix ans, jusqu'à sa mort, le 11 février 2000. |
(C) Ecran Noir 1996-2000