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alfred hitchcock
La Corde, James Stewart

Cameo : Au tout début, Hitchcock passe dans la rue....

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LA CORDE
(ROPE)

    Pièce de théâtre de Patrick Hamilton
    Scénario de Hume Cronyn, Arthur Laurents
    Avec James Stewart (Rupert Cadell), John Dall (Brandon Shaw), Farley Granger (Philip Morgan), Cedric Hardwiche, Joan Chandler, Douglas Dick, ....
    Musique de Leo F. Borstein
    Photo de William Skall, Joseph Valentine
    Montage de William H. Ziegler
    Produit par Alfred Hitchcock, Sidney Bernstein

« Le meurtre est, devrait être un Art. »

C’est le premier film co-produit par le cinéaste lui-même. Sans cela, il n’aurait pas pu le réaliser. Au départ, Hitchcock envisageait Cary Grant dans le rôle finalement interprété par James Stewart. Mais Grant était sous contrat avec la RKO.

Le film est un huis-clos époustoufflant. Tout en continuité. Hitchcock a décidé de le tourner en plans de dix minutes (la durée d’une pellicule). 80 minutes en 11 plans pour être exact. Tous les mouvements de caméra étaient marqués au sol. Tous les décors étaient conçus pour laisser bouger les acteurs, les murs, pour laisser passer les caméras. De longs plans-séquences impossibles où il fallait être silencieux, où tout devait être à chaque fois à sa place.
La moindre erreur obligeait à tout recommencer. Hitchcock n’a jamais été aussi expérimental.
La technique domine le jeu des acteurs, ce qui mécontente les comédiens.
« Un truc complètement idiot » avouera plus tard Hitchcock.

"C’est curieux comme des faits très simples peuvent conduire à imaginer les pires extravagances." (dans le film)
Le film est un prouesse technique, mais scénaristiquement, il est l’un des moins fascinants des Hitchcock. Il s’agirait presqu’un d’un prélude à Fenêtre sur cour: un autre huis-clos avec Jimmy Stewart. Les personnages sont un peu trop coupables, pas assez nuancés. Seul l’orgueil les poussent au crime.
Comme dans Fenêtre sur cour, les éléments extérieux à l’appartement sont rares : visiteurs, New York qu’on devine, le piano en musique d’ambiance, et surtout le bruit de la ville (le son est primoridal).
Les personnages sont plus proches de ceux de L’Inconnu du Nord Express : un couple d’homme, quasiment intime, l’un influençable, l’autre machiavélique.

Par moment, le film se traîne même. Passant de pièces en pièces, la caméra est souvent trop théatrale. Sans compter l’arrivée tardive de James Stewart, qui n’a quasiment rien à jouer, si ce n’est son magnifique monologue final existentialo-rousseauiste.
C’est, cependant, un des films les plus cyniques et les plus analytiques sur un meurtre. Une sorte de psychanalise freudienne d’un acte criminel.

Référence :
Hitchcock se permet un dialogue entre deux femmes, sous l’oreille attentive et dépassée de Jimmy Stewart, admiratives de Cary Grant (« vivace, pétillant », le séducteur parfait) puis de Ingrid Bergman, jouant dans ce film magnifique « Le Machin de la Machine ». On apprend que Grant est capricorne et Bergman du signe de la vierge.



(C) Ecran Noir 1996-1999

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