A-C D-K L-O P-Z
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Août 2005
RENTREE THEATRALE 2005
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Retour aux Planches
Après une année 2004 plutôt mauvaise en recettes et carrément désastreuse artistiquement (à quelques exceptions près), la saison théâtrale s'annonce... pareille? A croire qu'on ne comprend pas la leçon. Du coup, entre l'absence de prises de risques (combien de nouvelles pièces, de jeunes auteurs, de sujets contemporains?) et la reprise de vieilles recettes, on s'interroge sur l'avenir du théâtre, privé comme public, à Paris.
Sans remise en question ni de la politique de création ni du modèle économique, le Théâtre se condamne à séduire constamment le même public, las. Après les remue-méninges d'Avignon et le ridicule des Molières (dont le Molière du spectacle inattendu, que l'on cherche encore à expliquer), on notait surtout l'absence d'une relève théâtrale et la répétition des schémas anciens.
Aussi assiste-t-on à une rentrée entre vétérans du troisième âge respectables, gros calibres comiques et vedettes de la tévé... Et avec cela, il faut espérer remplir les salles. C'est à dire intéresser le public grâce à des vaudevilles, des classiques en vers, et finalement peu d'oeuvres issues d'une société pourtant bien troublée...
Et si on a perdu Bernard Giraudeau en cours de route entre le Cambodge et Richard III (ne vous inquiétez pas un autre Richard III était prévu ailleurs), nous avons gagné la présence de Stéphane Bern, animateur TV, en remplacement de Galabru au Saint-Georges. Gasp. A quand l'Incroyable fiancé dans du Feydeau? Déjà que Ruquier est l'auteur le plus prolifique (ça aide d'être omni-médiatisé) de la saison.
Bern sera peut-être bon, il y a quand même suffisamment de fervents comédiens au RMI pour ne pas s'en offusquer. Et ça n'a pas la classe de l'arrivée de Julia Roberts à Broadway (en 2006). La pléthore de spectacles risque de faire quelques morts même parmi les plus connus. L'offre s'essouffle : deux Richard III, les ressuscités du Splendid, une pièce comme Love Letters déjà jouée il y a à peine 15 ans (avec Bruno Crémer au lieu de Noiret), des films adaptés en pièce...
D'un côté le Théâtre de la Ville, rempli de subventions, et se laissant aller à une sélection composée de pièces déjà vues ou de mise en scène déjà jouées, renouvelant peu sa programmation année après année. De l'autre des Maisons de la Culture (Bobigny) ou le Rond Point qui cherchent à créer, avec des scénographies intéressantes et des textes modernes, un nouveau lien avec le public. Et si, généralement, les bonnes surprises proviennent du cirque ou des petites compagnies bricolant avec peu d'argent dans des salles, pourtant bondées, on remarquera quand même quelques exceptions inspirantes dans un circuit plus classique comme l'arrivée de québécois (Croze en tête d'affiche, Lepage en metteur en scène à Chaillot), l'affirmation scénique de Marina Foïs depuis La Tour de la Défense, le retour de Trintignant, et l'omniprésence des auteurs anglo-saxons. Tout cela est révélateur d'un art qui mériterait un sérieux coup de balais avant que le rideau ne se lève.
- Le butin, avec Marie-Anne Chazel. A partir du 7 octobre au Fontaine.
- La chèvre ou qui est Sylvia?, avec André Dussollier et Nicole Garcia. A partir du 4 octobre à la Madeleine.
- Dernier rappel, de et avec Josiane Balasko, et aussi Cartouche. A partir du 5 octobre au Renaissance.
- L'emmerdeur, de Francis Veber, avec Richard Berry et Patrick Timsit. A partir du 20 septembre à la Porte-Saint Martin.
- Inutile de tuer le père, le monde s'en charge, mis en scène par Ariane Ascaride. A partir du 28 août au Théâtre 71.
- Jean Claude Brialy : j'ai oublié de vous dire, de et avec le fameux Brialy, dans son propre théâtre. A partir du 27 septembre.
- Love Letters, avec Philippe Noiret et Anouk Aimée. A partir du 8 septembre à Madeleine.
- Madame sans chaînes, one woman show de Clémentine Célarié. A partir du 28 septembre au Café de la Gare.
- Le miroir, d'Arthur Miller, avec Anne Brochet et Thierry Frémont. A partir du 21 septembre à la Comédie des Champs Elysées.
- Moins deux, de Samuel Benchetrit, avec Jean-Louis Trintignant et Roger Dumas. A aprtir du 26 août à l'Hébertot.
- Pieds nus dans le parc, de Neil Simon, avec Olivier Sitruk. Mais sans Jane Fonda. A partir du 6 septembre à Marigny.
- Requiem pour une nonne, de William Faulkner, avec Marie-Josée Croze. A partir du 28 septembre à l'Athénée.
- Richard III, avec Philippe Torreton. A partir du 17 septembre aux Amandiers.
- Si c'était à refaire, de Ruquier, avec Pierre Palmade, Claire Nadeau. A partir du 23 septembre aux Variétés.
- Sur un air de tango. Avec le réalisateur-scénariste Olivier Marchal. A partir du 25 août au Poche Montparnasse.
- Viol (d'après Titus Andronicus de Shakespeare) avec le duo de La Tour de la Défense (Marina Foïs et Marcial di Fonzo Bo), et Christine Boisson, Louis Garrel, Gérard Desarthe. A partir du 6 octobre aux Ateliers Berthier.
Et aussi : la reprise de la pièce de Vincent Delerm (Le fait d'habiter Bagnolet) à partir du 9 septembre au Rond Point ; l'autre pièce de Ruquier n'est autre que Landru avec Laspalès dans le rôle titre à partir du 1er décembre à Marigny (à ne pas confondre avec le téléfilm de TF avec Timsit sur le serial killer) ; en continuation Dis à ma fille que je pars en voyage, avec l'excellente (et moliérisée) Christine Murillo au Théâtre de l'oeuvre ; enfin la pièce de Pierre Notte à La Pépinière Opéra, depuis le 19 août, au titre évocateur : Moi aussi je suis Catherine Deneuve.
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- vincy
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