A-C D-K L-O P-Z
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Novembre 2005
LA CAGE AUX BLONDES
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Blonde Ambition Tour
La cage aux blondes
un spectacle de et avec marie payen, aurélia petit
texte : aurélia petit, lazare boghossian
mise en scène : pierre maillet, zakariya gouram, olivia grandville
robes par Nini Petit
studio, théâtre national de chaillot, du 17 novembre au 11 décembre 2005
Parce que l'ayant droit de Genet leur a refusé la possibilité de "monter" Les Bonnes, les très bonnes et pas du tout connes comédiennes Aurélia Petit (Oubliez Cheyenne, sortie à ne pas manquer en mars 2006) et Marie Payen (récemment dans "Le fait d'habiter Bagnolet") descendent dans l'arène pour offrir un spectacle à première vue expérimental (faussement improvisé) et au second degré hilarant.
S'il s'agit avant tout d'un travail de réflexion sur le métier (et les ambitions) de comédienne (to be célèbre or not célèbre), le spectacle de cette cage aux folles, en liberté, s'ingénie surtout à dévoiler tous les talents et toutes les palettes du jeu : entre expressionnisme du cinéma muet et hommage indirect à Claude Régy, les deux blondes s'amusent sur scène à refaire la scène avec ou sans le son, lui donner plusieurs variations (avec un naturel confondant). Ou encore nous faire croire que telle partie du spectacle n'a pas été répétée. Cette interaction avec le public joue généreusement avec notre plaisir de spectateur. Summum atteint avec l'ultime tabou théâtral : deux femmes pétant sur scène. Dans un ralenti tout en tension, au bord de l'explosion de rire généralisée, Petit et Payen tentent de percer le secret du prout final.
Les blondes sont lâchées, entre rivalité et complicité, pas loin du meurtre ou de la soumission, elles se délivrent de leur corset et démontrent toute la difficulté de jouer, et l'impudeur que cela demande parfois. Mais le désir et l'extase sont aussi chevillés à ce travail, ici réalisé avec deux metteurs en scène et une chorégraphe. Un nouveau théâtre décomplexé, drôle, et intelligent, mélangeant les références et remixant classiques et modernes. Vivifiant. Certes, parfois c'est un peu désarticulé et il faut le charme et la détermination des actrices pour ne pas nous faire perdre le fil. Cependant, l'expérience, plus sensorielle que textuelle, révèle que le spectacle vivant n'est pas mort lorsqu'il s'agit de bousculer les traditions et les vieux cons. genre l'ayant droit de Genet qui pour le coup n'aurait pas du les prendre pour des connes sous prétexte qu'elles sont blondes.
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- vincy
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