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Almodovar Exhibition (¡Almodóvar Exhibition !)
Cinémathèque Française, du 5 avril au 31 juillet 2006
Dialogue avec Pedro Almodovar le 7 avril à 19h
Carte Blanche à Pedro Almodvar : Rétrospective de ses films et liens invisibles et évidents avec d'autres films : Assurance sur la mort, L'aurore, La bête humaine, Duel au soleil, Eve, L'homme blessé, Johnny Guitare, Pandora, Opening Night, Pink Flamingos, Rocco et ses frères, Sonate d'automne... et un inédit en France (Esa Mujer).
Rétrospective à la Cinémathèque de Toulouse du 1er au 20 avril
Après Renoir, Almodovar! La Cinémathèque, en attendant l'expressionnisme, passe de l'impressionnisme à l'excentrisme. L'exposition ne révélera rien aux connaisseurs du maître madrilène. Elle plaira aux fans fétichistes du cinéaste. Elle sera un intriguant labyrinthe de désirs pour les aficionados, ou ceux qui n'ont perçu que la surface de son oeuvre - 16 films avec son dernier né.
Rouge amorce
Cela commence comme un mausolée. Des souvenirs de gamin, des objets anodins, des clichés de tous ses films, de toutes ses muses, où le rouge domine, du sol au plafond. Immersion écarlate où ce qui était l'intime devient sacré. Schizophrénie? Toute cette dualité imprègne cette exposition / exhibition.
7 chapitres s'ouvrent à nous. Les émois vermillons, Madrid emblématique, En plein corps qui se cache dans ses alcôves secrètes, La voix et La figure humaine - défilé de stars -, Pop, L'écrit (ode à la machine à écrire), La vie spectacle en conclusion. Et la sortie avec un extrait et l'affiche de Volver, ce qui veut dire Revenir. Invitation à la "re-visite". "Revisitation" d'une filmographie singulière qui séduit et fascine.
Du mausolée au musée
Ce qui impressionne avant tout c'est ce melting-pot artistique qui a influencé ou inspiré le réalisateur. Des peintres désormais classiques comme Miro, Bacon, Picasso (autoportrait), et même les esquisses érotiques de Cocteau. Des photographes (Giacomelli), des lithographes (Vargas et ses pin ups légendaires), des photomontages et collages (Dis Berlin, souvent accroché aux décors ses films d'Almodovar), de la haute couture (avec Gaultier). Mais les icônes sont aussi très variées et toujours colorées. La méchante Reine de chez Blanche-Neige en figurine, des revues pastels, de vieilles affiches (Bass n'est pas loin)... le musée s'amuse et devient ludique.
D'objets en costumes, de tableaux vus au détour d'un plan en décors reconstitués, l'univers d'Almodovar se concentre en un espace sinueux, avec une scénographie astucieuse : ainsi une couvrante de lit sert d'écran vidéo pour la série d'interviews de Pedro. Les génériques et les affiches dévoilent leurs secret de fabrication. L'on peut entendre le tube "Piensa en mi" (Talons Aiguilles) ou décoller des pages de script photocopiées et autographées. Et pour conclure, derrière la loge, une salle de spectacle avec les morceaux chantés et dansés, et surtout deux courts métrages inédits, sous titrés.
Almodovar à la troisième personne du pluriel
L'expo est foisonnante, assez exhaustive et frustrante tant on aimera la voir deux fois plus grande. L'artiste se défend de tout narcissisme. Il est l'un des rares contemporains à justifier une telle mise en boîte (avec un Kar-wai et un Lynch, Lucas et Scorsese ayant été spoliés par la Cité des Sciences et de l'Industrie et le Centre Pompidou, respectivement). Mais tout cela est "psychologiquement étrange et frappant" de son propre aveu. "Imaginez que vous passiez une porte et que tout ce que vous voyez, les rues, les bâtiments, les gens, les objets, tout ce que vous voyez même par les fenêtres des bâtiments soit votre vie..." Alors bien sûr la dimension musicale, la notion de spectacle, les travaux inédits pour le public français lui permettent de voir ses propres créations sous un autre regard. Mais ce mélange indissoluble entre sa vie privée et ses oeuvres primitives (roman photo publié dans une revue underground en 77), entre ses films les plus connus et ses hommages à des artistes devenus connus (Lopez, Alix...) donnent l'effet d'un miroir déformant où l'enfant de la Mancha reflète la diva de Madrid. À moins que ce ne soit l'inverse... Contrairement à ses films et à sa vie il n'y a pas de mot Fin. C'est à suivre...
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