LOUIS DE FUNES

IL ÉTAIT UNE FOIS SERGIO LEONE




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 (c) Ecran Noir 96 - 24


Avril 2006

TOMB RAIDER LEGEND
Un jeu Eidos, disponible sur toutes plateformes (PSP, PlaStation2, PC, XBox, XBox 360)
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MISE AU CROFT

Il faut dire qu’on ne l’attendait plus vraiment. « Un jooooour Lara, on se retrouvera » disait la chanson dans le « Docteur Jivago » de David Lean. C’est bel et bien ce qu’attendaient les fans du wonderbra pixélisé qui, tel un Bono en concert ou Libé en Une, l’avaient un jour icônisée. Mais après plusieurs opus déplorables au maniement incertain et aux scénarii indigestes – ou tout juste prétextes, sans compter des adaptations ciné dignes de Richard Chamberlain en Indiana Jones dans les années 80 – cette fois c’est la bonne. Elle est bonne. Fini les petits carrés qui la contouraient dans les versions Psone et Playstation 2. La nouvelle galette est disponible sur ces supports, mais il faut dorénavant compter avec la console next-gen de Microsoft, entendez la fameuse XBOX 360 avant que Sony vienne titiller l’affaire à la rentrée avec sa PS3. Et de savourer la sauvageonne dans une perspective doublement admirable, tant aux points de vue des décors que de la finalisation de la belle « empoumonée ». Très inspirée des récents « Prince of Persia » du même éditeur Eidos, Lara conjugue le double des mouvements qu’elle possédait dans l’original sans ne jamais avoir envie de jeter pour autant le joypad par la fenêtre lors d’une chute. Car cette fois c’est bel et bien de notre faute si le pouce a préféré le A à la croix. La luminosité et la magnificience des décors sont dignes des plus grands chef-opérateurs hollywoodiens et le scénario est véritablement à la hauteur… C’est à la Légende du Roi Arthur et plus particulièrement à l’Epée Excalibur auxquelles s’attache ce récit qui va une fois encore propulser Lara du Népal au Kazhakstan, d’un musée londonien au Tibet en suggérant en même temps quelques informations sur son passé… Le principe est simple, usé, mais efficace. Niveau et boss de fin.
Terminé donc les errances dans des niveaux interminables desquels on cherchait en vain le pourquoi du comment de tel mécanisme à un autre. On se concentre cette fois sur l’action pure, courses à moto à l’appuie, et au bullet time. Entendez la possibilité de ralentir l’action pour une séquence digne de John Woo (dont on se souviendra qu’il fut un temps question qu’il s’attaque à l’adaptation cinéma).
Dès lors, ce « Tom Raider Legend » devient la première mise en jeu d’un film lui-même inspiré par un jeu ! D’où la nostalgie qui s’accapare du gamer dès les premiers niveaux.
O.K, c’est beau. Mais il est dorénavant impossible de faire des allers et retours, de partir en quête, de visiter et découvrir, se sentir libre de nos mouvements quitte à se crascher comme une grosse otarie en hurlant dans le vide et fermer les yeux dans un bruits d’os brisés. Appareillée d ‘une oreillette, Lara est constamment guidée, interrompue, informée par l’un de ses assistants (tels dans les films) et l’identification totale avec elle en pâtie lourdement… Le jeu s’achève au bout d’une dizaine d’heures avec l’impression d’avoir eu un très bel objet entre les mains, mais un peu trop polissé. Occasion est donnée au joueur de recommencer les niveaux pour faire un meilleur temps et trouver les petits trésors qui débloqueront ses performances, et un niveau à lui seul dans le manoir des Croft allonge légèrement le contenu, mais la frustration est réelle.
Lara allait disparaître si un nouveau concepteur ne l’avait prise en main et c’est tout à son honneur. Il faut dès lors prendre ce « Tom Raider Legend » pour un contrepoint aux échecs artistiques précédents avant de réévaluer le tout et redresser la balance. Une liberté chérie et un peu moins de gun à l’avantage des énigmes qui sont ici du niveau primaire. Ce sont les deux mamelles d’un opus qu’on espère cette fois définitivement mis en équilibre, mariant la légende en question à la nouveauté.
- Arnaud    


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