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Corsaires assez corsés
Pirates des Caraïbes : le secret du coffre maudit
Jeu vidéo édité par Buena Vista Games
Distribution France : Ubisoft
1 ou 2 joueurs (simultanés et coopératifs)
Nintendo DS et PC
Peu importe si l’on s’éclate plus avec le jeu qu’en regardant le film : Jack Sparrow est assurément une star multimédia. Nous pourrions même imaginer une marque de fringues, un group de hip hop voire une série de livres et de BD autour de cette marque. Sparrowdrap qui vous colle aux méninges avec tant de battage publicitaire.
Le jeu, interdit au moins de 12 ans, est riche en aventures et la difficulté est réelle pour les novices (dès les premiers tableaux). Mélangeant stratégie et pure action, écrans d’explications (un peu lourds et surtout longs) et séquences ardues, géographie et maniement de l’épée, ce jeu peut au départ agacer, mais les persévérants seront envoûtés. Hélas, les pros seront, eux, déçus par une forme de bâclage et de redondance au fil des tableaux.
Il vous suffira d’incarner Jack Sparrow, ou Will Turner, ou Elizabeth Swann (ouah une fille escrimeuse!), d’utiliser les 17 types d’armes (notons que les coups de sabre sont enfantins), savoir aborder un bateau, sauter au dessus de sables mouvants mortels, se mettre dans la peau de votre personnage pour mieux vous battre.
Face à vous 29 ennemis. C’est presque plus trippant de se les dézinguer que de regarder les combats sur grand écran. Serpents ou soldats, Barbe Rousse ou moines chinois, pas de quartier.
Au grand jeu d’arcade, s’ajoute des modules en solo ou en duo (Le supplice de la planche, Tir au singe et Barge à boum) pour éviter l’épilepsie fatidique.
Tout ça pour un coffre maudit.
C’est vivant, pas évident (parfois certains « coups » sont vraiment tordus ») . Mais des scènes navales manquent et ce « tout pour le combat » lasse un peu au final. Castagne et autres coups ne suffisent pas à nous entraîner dans l’humour du film ou les délires du genre cinématographique. Surtout, ce jeu trop écrit (« scripté » en langage gamer) empêche de pousser l’audace ailleurs. Il y a peu de défis à relever et aucune improvisation n’est possible. On suit les séquences avec une vague histoire sans être dedans. Y a du progrès à faire côté scénario.
Il y a 24 niveaux assez courts. Une fois chacun résolu, l’envie de le rejouer ne nous prend pas. A moins de changer de personnages ou de jouer avec un compagnon. Mais là encore le trio a, peu ou prou, les mêmes atouts et techniques de défense (et il y en a !).
L’animation, globalement, est peu fluide, les décors sont un peu rustres, et assez clichés, les personnages n’ont rien d’extraordinaires dans leur modélisation. Graphiquement moyen, le jeu a pourtant ce qu’il faut de couleurs. Après tout les Caraïbes, c’est bleu turquoise, rouge flamboyant, vert profond. Sans parler de la bande sonore, nickel gold. De ce côté-là les promesses sont tenues.
Mais l’ensemble nous laisse un peu sur notre faim. Comme si le jeu s’adressait avant tout à des gamins, mais n’avaient pas su se mettre au niveau de joueurs de plus en plus doués précocement… et de plus en plus exigeants.
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