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L’hirondelle ne fait pas l’automne
Le nouveau roman d’Amélie Nothomb, saisonnier, en amorce de la rentrée littéraire, est en tout point frustrant, décevant, rageant.
Frustrant parce que ce simili-polar sur fond de tueur à gages et de flirt avec le cinéma aurait pu faire un bon film noir, si un producteur inspiré passait par là. Mais à la lecture de ce Journal d’Hirondelle, le film aurait tourné court.
Décevant car ce nouveau Nothomb n’a rien de surprenant : obsessions identiques, sémantique similaire, histoire prévisible, goût du malsain complètement éventé, très peu sulfureux. Le roman, qui se lit vite, n’est qu’un énième dérivé de ses ouvrages précédents. Personnages en quête d’absolu dans un monde pourri, confrontations des folies, amour contrarié par une fatalité dégueulasse. C’est toujours la même chanson.
Pour le Nothomb-phile, le goût est réchauffé. Le phrasé semble trop appliqué. L’imaginaire paraît complètement éventé. L’on sait à l’avance ce qu’il va se passer.
Rageant, conséquemment. Puisque frustrant et décevant. Mais pas seulement. Fan de l’auteure, on s’en veut d’être ainsi bafoué, mal aimé, méprisé par tant de facilités. La talent existe. L’œuvre est attachante. Mais de là à bâcler un tel sujet, sous prétexte, peut-être de rendre le manuscrit en temps et heures, le lecteur sera désappointé. Embarqué dans une aventure extraordinaire lors des premières pages, il se fait planter en milieu de roman. Divagations fades et platitudes déjà énoncées, sens du détail mal exploité et psychologie un peu simpliste font que ce Journal d’Hirondelle ne prend pas son envol.
Quand Nothomb s’essaie à décrire intérieurement les fantasmes délirants d’un homme anesthésié et sans désirs, nous nous attendons forcément à d’autres défis que de décrire la masturbation masculine et d’écrire manière branlette nombriliste.
En se répétant ainsi, l’’écrivaine devient redondante. Pour notre plus grande débandade.
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