Une saison de tous les plaisirs
Le cinéma étant réservé de plus en plus aux stars de la télé, et les films de plus en plus difficiles à financer, les vedettes du grand écran retrouvent le plaisir des planches. De Fanny Ardant qui lira La maladie de la mort à Montréal en septembre à la reprise de L’emmerdeur (Veber, Berry, Timsit), succès de l’an dernier, le spectacle sera avant tout éclectique.
Toujours est-il que les stars envahissent la scène.
Repentie. Isabelle Adjani fait son come-back. Comme d’habitude avec fracas, puisque le metteur en scène de Marie-Stuart (et initiateur du projet), Didier Long aurait été remercié par la Dame. Les ventes semblent au firmament, ce qui la changera de ses récentes déconvenues dans les salles de cinéma. (Marigny)
Visiteur du soir. . Jean Réno fait son apparition derrière le rideau rouge. En compagnie de Clémentine Célarié (belle étincelle), Les grandes occasions est, en plus, adaptée par la réalisatrice et scénariste Danièle Thompson. (Edouard VII)
Reine Isabelle. Isabelle H. évidemment. . Huppert ose une mise en scène du birllant Bob Wilson (les Fables de La Fontaine), avec le Quartett d’Heiner Muller. La pièce est un concentré cruel des Liaisons Dangereuses. Huppert en Merteuil, forcément. (Odéon)
Trio fatal. . Catherine Frot revient au théâtre, entouré de Robin Renucci et Bruno Putzulu (ex sociétaire de la Comédie Française). Si tu mourais est une création de l’auteur « trendy » Florian Zeller. De quoi nous aguicher. Cela faisait cinq ans que Mamzelle Catherine n’avait pas mis les pieds sur une scène. (Comédie des Champs-Elysées)
Bienheureux. Pierre et Pierre. Ou Pierre et fils, comme le titre l’indique. Les Variétés font mouche à chaque fois : pas de raison qu’ils se plantent avec Palmade (déjà à l’affiche l’an dernier dans ce même théâtre avec Si c’était à refaire). Cette fois ce sera surtout le grand retour du récent césarisé d’honneur . Pierre Richard. Un festival dédié au comique lunaire qui nous a éblouit aussi dans Essaye-moi (de Pef). Essayons, donc. (Variétés)
Insouciance. Macha Méril (ancienne Mouette), . Lorànt Deutsch (ex Amadeus) et (plus surprenant) . Frédéric Diefenthal (le flic de Taxi !) clameront du Oscar Wilde (il y a pire et c’est drôle) avec L’importance d’être Constant. (Antoine)
Blanches. Zabou Breitman qui remet en scène . Isabelle Carré, et lui adjoint Léa Drucker. Histoire de deuil avec deux sœurs. Pas forcément drôle. Mais si la magie opère, cette création, lauréate du prix Beaumarchais, pourrait faire des miracles. (Madeleine)
Fidèles. Pierre Arditi (La danse de l’albatros, Montparnasse), Marthe Villalonga (Elle nous enterrera tous, Saint Georges) ne parviennent pas à se désintoxiquer. Marilou Berry et Daniel Russo reprennent du service (Toc, Palais-Royal). Anne Alvaro (César de la meilleure actrice grâce au . Goût des autres) clamera du Shakespeare à Chaillot (Hamlet).
Le cinéma s’invite. En attendant l’adaptation des Ponts de Madison avec . Delon et Darc (duo pour un coup médiatique à Marigny en janvier), le 7e Art n’en finit plus d’inspirer le théâtre. Grande vedette de la rentrée, une certaine Dolores Claiborne, romand e Stephen King connu pour son interprétation cinématographique de Kathy Bates. Rôle ici repris par Michèle Bernier. Jean-Claude Drouot se glissera dans la peau d’Orson Welles (Petit Marigny). Arcand sauce québécoise décline l’empire américain sur les planches du Daunou depuis le 11 juillet. Ou encore Woody Allen, l’auteur, avec son Adultères (trois pièces jouées en alternance), à l’Atelier. De l’inédit sur le vieux continent. Pour les nostalgiques il restera à réserver Le Chanteur de Mexico au Châtelet.
Et pour ceux qui ont aimé Moi aussi je suis Catherine Deneuve, Molière du meilleur spectacle (théâtre privé), Pierre Notte récidive en trente chansonnettes avec J’existe (foutez-moi la paix) aux Déchargeurs. Sans strass ni stars. Hormis peut-être Goethe et Duras.
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