LOUIS DE FUNES

IL ÉTAIT UNE FOIS SERGIO LEONE




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 (c) Ecran Noir 96 - 24


Septembre 2006

J'EXISTE (FOUTEZ-MOI LA PAIX)
To be or Notte to be

spectacle écrit et conçu par Pierre Notte (Molière du spectacle privé)
avec Marie Notte, Karen Locquet (piano) et Pierre Notte (et un coussin pèteur)
production : Hebre Tendre, Chat Lunatic
Théâtre : Les déchargeurs (Paris) du 22 août au 30 septembre 2006

Nous avions laissé l’univers de Pierre Notte dans une folie familiale et collective, obsessionnelle et fantasmée, avec ce titre définitif et schizophrène : Moi aussi je suis Catherine Deneuve. L’égérie siglée YSL, la demoiselle de Saint Sulpice continue de hanter les délires oniriques et philosophiques de l’auteur.
Dieu est un humeur de grandes dames qui laisse échapper ses volutes au gré des songes (d’une nuit de fin d’été). Ici, l’histoire n’a que peu d’importance. L’Histoire n’est qu’un agrégat de tirades célèbres, personnages alcooliques non moins fameux, citations pop et référents idolâtrés.
Entre universalisme du propos et chansonnettes anecdotiques, ce cabaret nous propulse sur une autre planète où les extra-terrestres tombent amoureux d’un étron. Tout y passe et trépasse : Deneuve, donc, mais aussi la grande faucheuse bergmanienne, la pute, l’amour, les autres, la famille. Tristesse et dérision comme il y a guerre et paix. Enfin là, plutôt pets. Anachronique, la pièce existe en ciel, mais aussi en rose, blues, noire, et même verte (et des pas mûres).
Marlène Dietrich, Greta Garbo (beauté virile), Lauren Bacall, Brigitte Bardot, Liv Ullmann, Fanny Ardant : autant de sirènes (du Mississipi et d’ailleurs) pour nous envoûter. Goëthe, Nietzche, Duras, Sartre, Müller préfèrent le whisky au coca pour rendre le cerveau plus disponible. Et nos neurones pétillent de joie comme des bulles de champagne. Pierre Notte mixe cinéma et littérature, chansonnettes inspirées et tonalités variées. Nous y retrouvons, avec une certaine complicité, l’esprit qui traverse toutes ses œuvres depuis dix ans, mélange enfantin et rimbaldien, romantique et ludique. Point de prétention, juste de la suspension...
La liberté avec laquelle il enchaîne les atmosphères (et les gueules qui vont avec) s’accompagne de l’audace assumée d’en jouer. Chaque numéro, parfois gonflé, exécuté avec brio, tend ce fil invisible entre le ridicule et le risque. Mais le trio, en accord parfait, parvient à ne jamais tomber. Mieux il ne nous lâche pas et nous entraîne dans leur paradis artificiel. Le burlesque du muet, la caricature de la comédie et les instants de grâce de la poésie s’assemblent comme autant de moments qui nous divertissent.
Nous n’existons plus durant le spectacle, trop captivés par ce feuilleton où les mots cohabitent avec les figures. Tout cela finira à Venise, où Deneuve était Présidente. Being Catherine Deneuve clôt, à juste escient, cette heure et quart musicale et gestuelle.

photo : Lee Fou pour ©Herbe Tendre Media


- aristo-fan    


moi aussi je suis catherine deneuve  - les dechargeurs