|
Quoi de neuf Docteurs?
Le cinéma expressionniste allemand, splendeurs d’une collection
Cinémathèque Française
Du 26 octobre 2006 au 22 janvier 2007
Accompagné d’un cycle / rétrospective, une intégrale Murnau, des conférences...
Si l’expressionnisme artistique s’est étale de 1905 à 1937, le cinéma allemand en a fait son 'genre' majeur de 1919 à 1933, soit précisément de la fin de la première guerre mondiale à l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Ou plus prosaïquement du Docteur Caligari (et son cabinet) au Docteur Mabuse (et son testament).
L’exposition, méandre labyrinthique et sombre, joue avec des lumières obliques et trapézoïdales, quelques écrans flottants, et de nombreuses aquarelles de Röhring, Leni, Hosler, Hunte pour Metropolis.
En cinq chambres - la nature, intérieurs, la rue, escaliers, le corps expressionniste - nous faisons le tour d’un style par des détours visuels et des contours alambiqués. Certaines esquisses sautent aux yeux pour leurs influences évidentes sur les cinémas d’Hitchcock ou Burton. Un écran, d’ailleurs, diffuse des extraits de ceux qui s’en sont inspirés, comme Orson Welles et son Procès. Le décor devient un personnage à part entière. Il n’est donc pas surprenant que les maquettes reconstituant un tournage, une scène, des effets prennent une grande partie de la place dévolue à cette collection.
Des affiches agrémentent cette ambition visuelle assez riche, qui dénote, du coup, un habillement sonore assez pauvre. Nous sommes au temps du muet, après tout.
La scénographie joue elle-même avec nos corps mouvants. Nous-mêmes devenons ombres sous ces lumières. Alimentant ainsi cette funèbre anticipation de fin du monde que l’art avait si bien perçu en son temps.
"L’expressionnisme n’est pas un genre artistique mais l’expression d’une crise mondiale" écrivait Rudolf Kurtz, dans le premier ouvrage définissant clairement cette figuration cinématographique : "Expressionism und Film". Ouvrage de 1927 exposé pas très loin de cet humanoïde fascinant et métallisé de Metropolis. Nous voici bénis, vénérant M le Maudit et autres Ange bleu.
Une jolie approche pour les néophytes. Il manque peut-être davantage de liens et de passerelles avec le cinéma d’aujourd’hui pour happer les cinéphiles contemporains et leur permettre de mieux apprécier ces voyages dans le temps. Tout le monde, on peut le regretter, n'a pas vu ces classiques...
replica watches
hublot replica watches
|