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Pisser dans un violon
Le jardin aux betteraves ; mise en scène de Jean-Michel Ribes
au Rond-Point des Champs Elysées du 9 mars au 9 avril 2004
et en tournée du 14 avril au 18 juin 2004.
Dans le cadre du festival Dubillard, mélange d'absurde, de surréalisme et de folie individuelle, Jean-Michel Ribes, patron du lieu, nous propose ce Jardin aux Betteraves. Caustique et délirant, ce huis-clos isole 5 personnages en quête d'un mécène, d'un public et d'une éventuelle reconnaissance.
Pièce en deux actes, cela part dans tous les sens. C'est voulu. Pas de ligne directrice, juste le plaisir des monologues et des échanges. Ce qui rend l'ensemble très inégal. Parfois, notre esprit déraille et s'en va contempler cet intérieur d'étui à violon qui sert de décor (impressionnant). D'autres fois, nous sommes captivés par la beauté des mots, les divagations verbales, l'absence de réalisme. Hommage à Beethoven, ce naufrage annoncé ne coulera pas à pic.
Car si Julie Depardieu (Podium) ne nous bluffe pas avec son trop faible filet de voix, François Morel et Pierre Mifsud semblent s'en donner à coeur joie. Bilan mitigé au final. Un peu d'esbrouffe, trop peu de mise en scène, Ribes paraît admiratif d'un texte qu'il respecte trop au point de ne pas avoir assez coupé. C'est comme les betteraves : il faut un assaisonnement pour qu'elles aient un minimum de saveur.
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