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Le caméléon
Depardieu l’insoumis (biographie)
Bernard Violet
Librairie Arthème Fayard, Paris, 2006. 400 pages
Le sous-titre aurait pu être aussi : « Un sacré Loulou » comme on disait dans les années 60. Cette biographie nous dépeint les tribulations du jeune garçon (un « Pétarou » berrichon né fin 1948),www.puretimes.me puis de l’homme voulant être comédien, et enfin du comédien et de l’homme d’affaire et de certaines affaires.
Quand on regarde la carrière de cet «ogre de vie» que l’on en soit détracteur ou non, il faut convenir que 1970 marque son départ exceptionnel au cinéma comme au théâtre. L’auteur a annexé une filmographie de 140 titres et 38 titres de réalisations télévisuelles et théâtrales. Enfin, 41 photos (de 1966 à 2006 illustrent cette carrière.
En fait otus les ingrédients de la future vie de l’acteur son rassemblés dès son enfance : le peu de moyen de ses parents dans les faubourgs de Châteauroux et la proximité de la base américaine.
D’où son côté « loubard » par ses fréquentations et ses actes, déjà catalogué chahuteur et insupportable en primaire. Mais, l’une de ses distractions était d’aller au cinéma... Sans payer, évidemment. Puis tout bascule quand il monte à Paris et que Michel Pilorgé lui fait découvrir les cours Charles Dullin, puis le cours privé de Cochet. En fait, les trois premiers chapitres du livre en révèlent la substance spécifique. L’obstination de l’acteur (« chassé par la porte, rentrant par a fenêtre »), ses relations et amitiés, ses turlupinades souvent grossières et son désir de tout dévorer et vouloir incarner tout le monde.
L’auteur a voulu laisser, avec raison, une place peu importante aux révélations intimes et/ou scandaleuses. Cependant, alors que toutes les interprétations majeures ou mineures sont analysées au long du livre, B. Violet est obligé de faire état de certaines affaires : relations de l’acteur avec des chefs d’Etat ou des milliardaires, les problèmes de son fils Guillaume, ceux de ses conquêtes féminines. La plus grave fut celle (montée ou non) aux USA (juste avant les Oscars) sur les viols de fillettes, alors que Depardieu n’avait que 40 ans.
Ce que l’on pourrait retenir de ce livre, est que l’acteur a toujours voulu jouer son rôle avec professionnalisme, malgré ses incartades et ses relations parfois étranges avec les réalisateurs, les techniciens et les autres comédiens. Il faut noter que ses amitiés ont toujours perdurées. Depardieu dévorait son temps sur les plateaux de tournage et les scènes de théâtre, souvent sans discontinuité. Pour conclure, laissons la parole à Marina Vlady : « Un caméléon, un personnage capable de se montrer odieux et de ressentir deux secondes plus tard une émotion d’une rare sensibilité. C’est ce qu’on (sic) voyait dans tous les rôles qu’il interprétait en ces années là (1970-80). Et qu’on (resic) voit moins aujourd’hui (2006). Peut être s’est-il usé à force de trop tourner ?» Comme annoncé Depardieu sera-t-il un retraité en 2007?
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