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New York Stories
L'erreur est humaine (Mere Anarchy), de Woody Allen
250 pages, éditions Flammarion
illustration de la couverture par Béatrice Sautureau, traduit par Nicolas Richard
Woody Allen écrit comme il respire : un scénario par an, une pièce de théâtre de temps en temps ("Puzzle" succède à "Adultères" à la prochaine rentrée parisienne), et des livres. "L'erreur est humaine" est sa compilation de nouvelles la plus récente. Ou plutôt une série de chroniques judéo-new yorkaises. A partir de ses lectures de journaux ou d'anecdotes lues/vues/entendues, Allen démarre une histoire courte où l'absurde se mélange au ridicule, le burlesque fusionne avec le tragique. Toujours plein de compassion, l'auteur se moque allègrement de ses congénères.
D'une histoire surréaliste ("L'erreur est humaine") où le scientifique essaie d'expliquer le moindre acte réel, ce qui en devient irrationnel, il passe à une fiction propche du film noir, aux accents de polar des années 50. Dans tous les cas, contextes allégoriques, personnages oniriques et situations décalées interagissent pour nous faire délirer autour de la folie humaine. D'apparence cocasse, cette aliénation tend surtout à prouver la vulnérabilité de notre civilisation et la déviance morale qui la perdra. Tous issus du show-biz ou des milieux hype de la Grosse Pomme, les protagonistes font partie de l'élite ou au contraire du bas de l'échelle.
Survivants ou profiteurs, l'argent est une obsessions, à différents niveaux. Entre Bourgeois gentilhomme et précieux ridicule, misanthrope et avare, ces portraits dignes de Molière, finiront souvent sur la paille, dans le caniveau ou exclu du club VIP. Tous précaires potentiels, l'écrivain nous rappelle que rien n'est immuable. Fragiles humains dans un système pervers, le piège est implacable. On contribue facilement à notre déchéance quand on n'est pas naturellement dans l'échec. Il ne reste donc que l'humour pour nous en échapper.
Au détour d'une histoire, Allen règle ses comptes avec Hollywood : Miramax qui acquiert le film d'un gamin, le tournage d'une superproduction en Inde ou le procès de Disney entre canards et crickets des dessin animés. Des sectes sadomaso à une négociation épistolaire démente, des technologies aléatoires à la façon de se débarrasser d'une nounou, Woody Allen dépeint un microcosme de manière cruelle et jouissive. Au final, déjanté et divertissant, ce recueil est un pur plaisir.
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