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Divinid’aime
Divinidylle, Vanessa Paradis
Barclays / Universal
sortie le 3 septembre 2007
en concert du 26 octobre au 13 décembre dans toute la France
7 ans après l’atmosphérique Bliss, la comédienne Vanessa Paradis revient sur disques. Elle avait bien chantonné dans Atomik Circus et Le Petit Poucet (film) et Le Soldat rose (comédie musicale pour la télévision). Elle reste rare (7 films, 5 albums en presque 20 ans). Mais après trois ans de totale absence (publicité Chanel, cinéma, disques), l’icône pop des années 90 revient avec un tube entêtant et léger et un album séduisant et superficiel.
Il est toujours étonnant de constater que ses univers ne se croisent pas. De Mondino à son mari de peintre, des clips qui l’émancipent aux couvertures de CD qui la cachent derrière des effets photoshops, l’image de la star se brouillent, à la fois de plus en plus affirmée artistiquement et de moins en moins exhibée publiquement. Après Roda-Gil et Langolff, Gainsbourg et Kravitz, Paradis a changé de ton, abandonnant les références R&B ou rock, pop ou folk, les hommages et les aigus. Bliss, son plus gros flop en ventes (habituée aux double platine et autre Diamant), amorcera surtout son parcours avec la nouvelle chanson « chic » et française : Bashung, M, Franck Monnet…
Divinidylle prolonge l’histoire d’amour en chanté avec M (Matthieu Chédid, récent césarisé pour la meilleure BOF – Ne le dis à personne). Certaines chansons prennent leurs racines dans la variété française des années 70 (Chet Baker) ou 90 (L'incendie, Irrésistiblement), d'autres ont davantage de punch pour la scène (La bataille). Aucune n'a l'impact tubesque de Divine Idylle. Mais on peut croire que Dès que j'te vois En 35 minutes tout est bouclé avec une sorte de facilité déconcertante et une frustration de n'avoir pas assouvi son désir. Au prix de la galette et au hiatus de l'attente, on se dit que la durée est exagérément courte. Pourtant, parce que sa voix a quitté l'adolescence, parce que son timbre nous envoûte en nous cajolant avec une sonorité de radio nocturne, il y a une mue qui s'accomplit, comme elle a eu lieu au cinéma avec La fille sur le pont, où la gamine est devenue jeune dame. Ange décalé, c'est en douceur qu'elle convainc le plus. Junior Suite (sur une mélodie d'Alain Chamfort) nous fait fondre. Elle contraste avec les arrangements épurés, sobres, plutôt dignes d'un concert acoustique. Si bien que l'album avait démarré en trombe avec son hit et s'achève avec la balade sous forme d'ode, Jackadi. Voilà la clef, Bliss était l'album de sa fille Lily Rose, celui-ci est entièrement consacré à son fils, Jack. Son idylle.
En décembre, après deux mois de tournée, on la retrouvera sur le grand écran, auprès de Guillaume Canet, dans le prochain film de Guillaume Nicloux. Une année Paradis?
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