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L’atelier, histoires de making of et d’obsessions
Fellini la grande parade
Musée du jeu de paume
du 20 octobre 2009 au 17janvier 2010
Tutto Fellini
Cinémathèque française
du 21 octobre 2009 au 20 décembre 2009
Fellini est partout. A la Cinémathèque pour sa rétrospective, en DVD avec Fellini au travail, et tout cela pour célébrer l’événement organisé par le Musée du Jeu de Paume : Fellini, la grande parade. Une exposition magnifique et inspirée, avec un élégant habillage sonore. Le Jeu de Paume, pour l’occasion, s’est transformée en … Cinémathèque. Les écrans envahissent le regard dès l’entrée. On reconnaît les silhouettes familières de ses doubles.
De photos inédites en diapos à l’ancienne, d’extraits de journaux en dessins et affiches, tout l’univers felliniesque revit.
Qu’on soit fan ou néophyte, l’exposition s’adresse à chacun. A ceux qui savaient qu’Il Maestro était fan de comics trips (Marcello en Mandrake !), de cirque, de fous à "caster", de femmes en chair, de rock, de punk, de monstres marins (les mêmes qui ornent la fontaine de Trevi). Aux autres qui s’amuseront avec ses parodies publicitaire s(même s’il a réalisé de vraies publicités, notamment pour Campari, Barilla et surtout les hallucinantes réclames de la Banca di Roma, à ne pas manquer) ou qui s’émerveilleront des faits divers réels qui ont nourri la séquence du Christ en hélicoptère dans La dolce vita.
Omniprésente cette Dolce Vita, avec les sexe-symboles, les paparazzi, la scène du strip-tease sous toutes ses coutures (et ses influences). Mais le film dialogue aussi avec Intervista, et grâce à Giuleta Masina, La Strada croise notre parcours. Sans oublier 8 et demi, puisque Marcello a une parcelle rien que pour lui. Ou encore la présence discrète de Pasolini, scénariste des Nuits de Calabiria.
Des interviews vidéos, nombreuses, complètent l’aspect pédagogique de cet hommage à l’un des plus brillants créateurs de la « pop culture ». De Mastorna, son film inachevé, aux "Livres des rêves", Fellini dévoile presque tout. Le jeu de Paume a ressorti pour l’occasion des clichés souvenirs rares et évocateurs. Toutes les images, fixes ou animées, se font écho, comme un miroir qui met en abime une œuvre finalement insondable.
Reste le défilé de visiteurs qui ne manquera pas de donner raison au titre de l’expo – la grande parade – et de comprendre les raisons de ce titre au détour d’un mur avec des cardinaux en rollers et des jeunes italiens marchants comme un seul homme dans l’Italie fasciste.
Le laboratoire visuel trouve sa continuité à la Cinémathèque, avec une rétrospective intégrale, « Tutto Fellini », des tables rondes et des conférences, plusieurs publications (DVD, livres…).
Le jeu de Paume croise aussi des regards avec des œuvres photographiques de Francesco Vezzoli, et notamment "Before and after la Dolce Vita". Eva Mendes joue les Eckberg. Surréaliste et fascinant.
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