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Ça groove, baby
Sister Act, le musical de Broadway
A partir du 20 septembre 2012
Théâtre Mogador (Paris 9e)
Produit par Whoopi Goldberg et Stage Entertainment
Musique : Alan Menken ; Paroles anglaises : Glenn Slater ; Livret anglais : Cheri Steinkellner & Bill Steinkellner
Mise en scène : Carline Brouwer ; résident : Véronique Bandelier
Adaptation des paroles : Nicolas Nebot ; Adaptation du livret : Ludovic-Alexandre Vidal
avec Kania, Carmen Ferlan, Christian Bujeau, Aurélie Konaté, Thierry Picaut
Stage Entertainment a importé une nouvelle comédie musicale de Broadway. Et celle-ci nous intéresse avant tout car il s'agit de la déclinaison sur les planches d'une comédie qui, en 1992, cartonna dans les salles de cinéma. Sister Act (231 millions de $ à l'époque dans le monde et des rediffusions télévisées qui en font une comédie culte) plaça, en son temps, Whoopi Goldberg dans la galaxie des comiques les mieux payés d'Amérique.
La pièce (créée en 2006) reprend toute la trame scénaristique du film : une jeune chanteuse un peu débauchée, est témoin d'un meurtre. le coupable est son petit ami. Elle doit alors se mettre sous la protection de la police qui la place dans un couvent. Ici, Miss Van Cartier est plus rêveuse, presque candide, moins à l'aise dans la comédie. Les premières scènes sont encore à affiner. Mais une fois en bonne soeur, elle va nous faire groover.
Car dès que nous entrons dans le couvent, la comédie musicale surpasse nos attentes. Contrairement à "Mamma Mia", "Sister Act" s'enflamme, étincelle, s'éclate. Les décors impressionnent (cette Vierge psychédélique, limite Bouddhique!) ; le casting épate (les nonnes ont la gueule de l'emploi) ; les chansons font claquer des mains et taper des pieds ; la plupart des interprètes élève la note de manière à nous faire frémir ; les dialogues, signés d'un quasi-novice!, ne manquent pas d'humour et de jeux de mots, parfois très français.
Le divertissement est de qualité. Le spectacle est au rendez-vous. Que demander de plus? Jusqu'au dernier tableau, celui des saluts, la mise en scène a toujours une idée bonus. "Sister Act" déménage, avec de la soul, du gospel, du hip hop, des clins d'oeil irrévérencieux à la Sainte Eglise, ce qui n'empêchera pas les croyants d'y voir un hymne à la Foi. C'est Broadway à Végas, le Vatican qui croise Village People ("l'autre communauté").
"Sister Act" est l'un de ses rares exemples récents, avec "Le Roi Lion" et "Billy Elliot", où le cinéma réussit sa transposition en comédie musicale. De quoi nous emmener au Paradis durant deux heures.
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