LOUIS DE FUNES

IL ÉTAIT UNE FOIS SERGIO LEONE




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 (c) Ecran Noir 96 - 24


Décembre 2003

REPORTERS SANS FRONTIERES - 2003
A mater contre les matons

Reporters sans frontières - album photo 2003 ; avec les photos d'Helmut Newton
8 euros.

Helmut Newton pour la liberté de la presse, cela paraissait logique. Quoi de mieux pour défendre la liberté d'expression qu'un photographe controversé. Lui qui n'a jamais hésité à révéler des clichés provoquants, des mises en scènes insolites et innovantes, à parodier les paparazzi et à rendre chic la moindre indécence vulgaire. Il s'est toujours attaqué de front aux biens pensants en transgressant certains tabous.
Ces 80 photographies le prouvent. Il aime aller chercher les endroits louches (l'album voyage autour du monde, de Los Angeles à Moscou en passant par Rome), trouver les femmes qui ne sont pas au-dessus de tout soupçon, ce vétéran-star spécialiste ne nu, allemano-australien de 83 ans livre un regard décalé sur notre monde absurde.
Et souvent son appareil photo croise le 7ème art. La première image est une femme nue, les seins vraisemblablement aussi faux qu'ils sont gros, et les lettres d'Hollywood en arrière plan. Newton fait son cinéma. Ainsi défilent Grace Jones, Lynch et Rossellini, les pin ups et quelques play boys, tout le toc pas trop chic des villes comme Miami et L.A. Anonymes ou connues, simple prénom ou déguisées, les femmes sont toujours embellies dans un contexte a priori déshumanisant. Le corps dans la ville, voilà son obsession. Il transforme tous ses modèles en pseudo-stars de cinéma, de la Gilda à la femme fatale, de la dominatrice SM à la James Bond girl. Même ses décors semblent sortis d'un plateau de cinéma et de son simulacre. Et puis, soudainement, nous croisons le regard fatigué de la sirène Anita Ekberg, les lunettes noires de Monica Vitti, la roue du Troisième Homme à Vienne.
Avec un panorama aussi large, on comprend que Newton n'est pas seulement talentueux mais inspiré et souvent capable de se renouveller. Parfois les monuments et les symboles comptent plus que ces filles maléables.
Le livre est préfacé par Yves Simon. Il succède à Doisneau, Plisson, Arthus Bertrand... L'acheter c'est aussi défendre la liberté de la presse et soutenir les journalistes emprisonnés, torturés ou mis au silence par leurs régimes. 30 journalistes tués, 129 en prison, 600 mis sous pression physique ou mentale... Il ne s'agit pas d'être libre simplement dans sa tête. Voilà de quoi agir tout en découvrant un travail artistique magnifique. Utile dans les deux sens.  

- vincy    


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