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Janvier 2005
PSYCHOPATHES & CIE. LA SOIF PATHOLOGIQUE DE PROFIT ET DE POUVOIR
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Serial employeurs
Psychopathes & cie. La soif pathologique de profit et de pouvoir.
Le livre qui a inspiré le Documentaire –choc The Corporation.
par Joel Bakan ; Les Editions Transcontinentales (Montréal; distribué par Géodif.) 220 pages
J. Bakan, professeur de droit, est co-auteur et scénariste du documentaire et d’une minisérie intitulés “The Corporation”. Il a voulu, ce qui est pour une fois vrai, écrire son livre avec un style et un vocabulaire acccessible à tous. L’auteur va donc nous faire cheminer dans les méandres glauques des entreprises et des corporations. Il va nous montrer que, depuis leur création en Angletrerre vers 1550, rien n’a changé dans leur état d’esprit. Exportées aux E.U. elles ont crues et embellies pour devenir une sorte d’individu libre pourvu d’une identité propre. Le grand souci de Bakan est de démontrer d’une part qu’elles sont anti-humanitaires, anti-sociales et anti- environnement et, d’autre part, qu’elles prennent le pas sur la société civile et les gouvernements.
L’historique des corporations montre bien leur montée en puissance depuis les années 1850 et leurs ruses pour faire semblant de changer leurs façades, alors que leur état d’esprit reste le même: l’âppat du gain et la satisfaction des actionnaires. Roosevelt avec le “New Deal” (1932) voulu freiner leurs ambitions. Aussitôt, un petit nombre de petits et grands chefs d’entreprises fomentèrent un coup d’état pour “sauver le capitalisme”. La guerre fut quand même bénéfique car des entreprises U.S. travaillèrent pour les nazis (Coca-Cola, GM, Opel).
Jusque vers 1970 le New Deal pu être appliqué. Puis les chocs pétrôliers, la mondialisation, Thatcher et Reagan le réduisirent à peu de chose. La déréglementation devint reine avec l’avénement du Néolibéralisme. En 150 ans la boucle était bouclée. Pour arrivés à leurs fins les dirigeants sont devenus “fûtés-rusés” (cas de Pfizer en Pharmacie et de Browne dans les pétrôles). Ils font miroîter le côté responsabilité, ils montrent que tous les enjeux les préoccupent, mais en fait ils n’ont qu’une pensée: le profit, toujours le profit. Pour cela ils n’hésitent pas à tout écraser, à payer ceux qui savent pour les faire taire, à effacer les sentiments et la vie privée de leur employés, à épuiser les ressources naturelles. Bakan dresse un tableau noir de l’industrie pharmaceutique et affirme que l’OMC travaille en sous-main pour les corporations. Il ne savait pas alors comment l’accord de Doha (2003) a été détourné dès 2004 par les laboratoires U.S..Pour faire passer le message, et si on écoute bien, le language des affaires pousse à la schizophrénie, tandis que les gens d’affaire sont psychotiques dans l’enterprise et normaux chez eux. Nous sommes dans un monde de fous furieux,, nous vivons une époque formidable!
Non seulement la corporation est psychopathe mais elle aussi sadique; car pour arriver à ses fins elle doit faire du mal. L’affaire Enron illustre les propos de l’auteur: rose pour l’extérieur, pourri par la cupidité, l’arrogance et la délinquance des dirigeants en son sein. Bakan s’intérroge pour savoir si cet “incident isolé” serait le premier symptôme d’une maladie institutionnelle. Cela est encore difficile à admettre car les entreprises restent des rouleaux compresseurs bafouant les lois. Les conséquences en sont les “externalités”: usines cachées, personnel féminin esclave et sous-payé, ateliers clandestins (Nous revoilà en 1936 avec Les Temps Modernes de Chaplin et les cadences infernales). Ainsi, GE vit en continuelle infraction (43 infractions entre 1991 et 2001). Mais si le coût du respect de la loi est rentable par rapport au prix de l’infraction (publicité mensongère, ventes illégales, pollution,…) l’entreprise paiera et appliquera la loi.
Cependant, depuis 1970 le but des corporations est de dérégler le processus démocratique en limitant les intrusions gouvernementales dans leurs affaires (financement des partis). L’aboutissement est la privatisation, car la fortune se doit d’être faite dans tous les domaines (enseignement de la maternelle à l’université, publicité pour les enfants) et même sur le dos des grands malheurs. Ainsi le 11 Septembre fur une aubaine pour les spéculateurs sur l’or. Maintenant le tsunami est une chance pour l’influence des E.U. en milieu islamique (C. Rice; 17/01/05). L’obésité vaut aussi son pesant d’or: avant avec ce qui est mangé, après pour maigrir et faire du sport. Une autre forme de ruse est le marketing caché. Les entreprises ont une imagination délirante, mais on commence a flairé la supercherie. Bakan montre que l’administration Bush encourage la commercialisation de la société (centres commerciaux tentaculaires) au détriment de la vie de la rue. Le but est le retrait de la liberté de parole et de réunion, deux concepts nuisibles aux entreprises.
Pourtant leur futur n’est peut-être pas assuré. Elles ont fait une erreur en oubliant de régler certains problèmes comme celui de la pauvreté et n’ont pas de “Manifeste du Capitalisme” (de Bible). Le contrôle et les contraintes démocratiques sont demandés par différentes associations et des ONG malgré leur faible pouvoir. Ils réclament la supression de la règle: un dollar = un vote. L’auteur est optimiste pour l’avenir et soumet 9 propositions pour améliorer la réglementation, renforcer la démocratie, créer une sphère publique et rejeter le néolibéralisme.
Pour conclure, on peut dire que Bakan personnifie la corporation comme une créature psychopathe, anormale, sans conscience, inhumaine, et ne s’intéressant qu’à elle-même. C’est donc un être artificiel pour qui le bien public est inexistant. En d’autres termes c’est un monstre. Mais ça, on le savait déjà.
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- harry stote
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