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Angelina Jolie sur Ecran Noir |
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L'eldorado du jeu vidéo |
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Tomb raider Lara Croft USA / 2001
Sortie en France le 27 mai 2001Fiche technique : Production : Paramount Pictures
et Mutual Film Company
Réalisateur : Simon West
(Les ailes de l’enfer)
Scénario : Patrick Masset, John Zinman
et Simon West
Photo : Peter Menzies Jr
Montage : Dallas S. Puett et Glen Scantlebury
Son : Chris Munro
Musique : Graeme Revell
Durée : 100 mn |
CASTING : - Angelina Jolie (Lara Croft)
- Iain Glen (Powell)
- Daniel Craig (Alex West)
- Jon Voight (Lord Croft)
- Noah Taylor (Bryce)
- Chris Barrie (Hillary)
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Lara Croft, fille et héritière énergique d’un riche archéologue porté disparu, détient de celui-ci une horloge antique
renfermant une clé mystérieuse censée ouvrir les portes du Temps.
Des années auparavant, Lord Croft, le père de Lara, lui avait fait part de l’existence dangereuse d’une organisation
secrète, les « Illuminati » qui chercheraient activement cette clé « magique », laquelle doit être impérativement utilisée
lors de l’alignement des planètes pour devenir maître du Temps. Comme ce phénomène naturel particulièrement rare
est alors imminent, la pulpeuse Lara va devoir se confronter à tous les dangers pour préserver le sort de l’humanité
contre ces bandits prêts à tout pour s’emparer de la clé.
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A moins de sortir d’un très long coma ou d’habiter Saturne , personne ne peut ignorer le phénomène Lara Croft. Car
Tomb Raider, outre son succès planétaire en tant que jeu, possède la spécificité d’avoir une héroïne plus célèbre
encore que le nom du jeu lui-même.
Bien plus encore que l’esprit d’aventure « Indianajonesque », les énigmes, ou les décors de Tomb Raider, sa réussite
ne tient qu’en Lara Croft. La majorité des joueurs pré pubères aiment à varier les angles de vue de leur objet de
fantasme pendant une partie pour savourer avec délice les formes de la belle Lara sous toutes les coutures. Et c’est vrai
qu’elle a du chien la demoiselle : une regard de braise, une poitrine opulente, des jambes de rêve, et surtout un
caractère de cochon. Acrobatique, armée et dangereuse, Lara sait frapper où il faut pour mettre à terre les gros bras
qui la regardent de travers. C’est la véritable force du personnage, puisque cette combinaison habile de sex-appeal
irrésistible et de force de caractère émeut les garçons comme les filles qui aimeraient s’y reconnaître. Voilà pourquoi
Lara la plantureuse affiche depuis quelques années son corps pixellisé sur les couvertures de magazine ou dans les
publicités.
Quoi de plus naturel alors pour un studio hollywoodien que de lui offrir une vie sur grand écran?
C’est Paramount qui se lança dans l’aventure en cherchant l’actrice qui pourrait donner chair, et formes, à la plus
célèbre héroïne de jeu vidéo, et ceci avant même d’écrire le scénario, dégotter un metteur en scène ou quoi que ce soit
d’autre.
Tout comme pour le jeu, il est évident que le succès potentiel du film reposerait avant tout sur l’interprétation de Lara
Croft. D’Elisabeth Hurley à Vanessa Demouy (et oui, comme quoi les rumeurs..), et bien d’autres, beaucoup d’actrices
furent révélées par les médias comme « la » Lara Croft.
C’est pourtant sur le charmant minois d’Angelina Jolie que s’arrêta la production, d’autant que l’actrice venait de faire
preuve de son caractère et de sa plastique dans Une vie volée, dérobant la vedette à Wynona Rider et obtenant un
oscar pour sa performance.
Lawrence Gordon et Lloyd Levin, les producteurs, avaient la même confiance en Simon West (bon faiseur sans
véritable coups d’éclats) pour recréer l’atmosphère du jeu tout en développant une histoire originale. Secondé par les
deux scénaristes Patrick Masset et John Zinman, West livra un scénario qui trouva les faveurs de Paramount.
Nous sommes en 1999, Angelina Jolie commence alors son stage commando pour se forger la musculature de Lara
Croft et apprendre à manier moult armes, conduire une moto, un traîneau de chiens, etc. Pendant ce temps, le casting
prend fin avec, pour incarner le père de Lara, Jon Voight, véritable paternel de l’actrice.
L’accent porté sur les décors est rarissime et impressionnant, particulièrement soignés pour permettre d’aller à
l’essentiel dans les effets spéciaux, sans surcharger le film d’effets inutiles.
La construction de ces imposants décors, tels que Le Temple des Dix Mille Ombres ou la Tombe de la Lumière qui
Danse, s’est faite en Angleterre dans les immenses studios Pinewood, théâtres intemporels des tournages de la série
des James Bond. Ces décors situés scénaristiquement en Sibérie et au Cambodge, l’équipe s’est confronté à
d’énormes problèmes de logistiques puisqu’il a fallu tourner les séquences extérieures en Islande et au Cambodge. Pour
ce dernier pays, l’armée locale a contribué au tournage en dégageant (et en déminant) les routes d’accès aux Temples
d’Angkor Wat et de Phnom Penh, ainsi qu’en interprétant les (nombreux) figurants nécessaires. Le troisième décor de
taille, le manoir de la famille Croft, ne posa pas de problème puisque l’équipe de tournage investit la propriété de
Hatfield House en Angleterre, utilisée également dans Greystoke.
Au total, le tournage dura cinq mois, de fin juillet à fin décembre 2000. |
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LE VICE DU JEU
Chère Lara... Depuis le temps qu’on attendait de te voir pour de vrai, de t’admirer courir, sauter avec grâce, dégainer
avec assurance tes gros calibres, ta jolie natte virevoltant de-ci delà au hasard d’une explosion, d’une rafale de balles
ou d’un coup de griffes impitoyable proféré par une bête féroce ou un monstre sanguinaire.
Je pense au joueur, seul avec toi dans une chambre confinée et obscure, partageant avec son
idole une relation fiévreuse, une passion inébranlable pour cette petite sauvageonne enfin domptée par ses petits doigts
tremblants sur la manette, le temps d’une partie...
Je l’imagine, haletant, devant ce cinéma un beau soir de juin qui, comme des dizaines d’autres en France, accueillera
dans ses salles une foule de spectateurs réjouis, trépignants, excités.
Lara en chair et en os, « notre » Lara.
Je l’imagine enfin, à la sortie de ce même cinéma, la mine grise, l’oeil opaque, le sourire éteint. « Voilà, je l’ai vu »
pensera-t-il, avec un arrière goût amer dans la bouche, une pensée morose, celle que, Tomb Raider ou pas, Angelina
Jolie ou pas, une adaptation de jeu vidéo est, et restera jusqu’à preuve du contraire, un mauvais film.
Tomb Raider est un mauvais film.
Outre la stature féline d’Angelina Jolie , Lara charismatique aux épaules carrées et
quelques décors aux dimensions impressionnantes (mais tellement repiqués sur Indiana Jones qu’on en oublie le soin de
l’exécution), la narration et le scénario sont d’une médiocrité à couper le souffle.
Reste un bouquet d’effets spéciaux intéressants (le bouddha qui se réveille est surprenant de réalisme) et une mise en
scène rythmée. Mais en voulant coller à l’esprit du jeu, Simon West nous réchauffe quelques séquences de celui-ci,
sans suspense et sans mystère, truffant l’action de nombreuses énigmes semblables à celles du jeu, et que Lara résout
toujours sans mal. On a parfois le sentiment d’être floué, sans manettes pour diriger les personnages, frustré par un
manque cruel d’interactivité dans cette pure bouillie de jeu vidéo « filmé »
Partagé entre le rire (essentiellement causé par des scènes qui se prennent trop au sérieux) et l’ennui, on ressort de cette longue séquence de cinématique la tête vide, dégoutté
par un tel acharnement à salir cette icône populaire par un manque absolu de créativité.
Notre petit joueur épris de la belle Lara, correctement interprétée par Angelina Jolie (le challenge demeurant essentiellement de l'ordre du physique plus que de la composition véritable d'un jeu d'acteur), se permettra malgré tout de
s’identifier à son double dans le film, l’informaticien génial qui oeuvre aux côtés de Lara et pourra ainsi se mettre à
rêver qu’il approche sa jolie aventurière. On appellera cela de la figuration d'intéractivité à la Hollywood executives, en total respect des sectorisations du marché...
Maigre lot de consolation. - Romain |
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